4ème dimanche ordinaire B – 31 janvier 2021

Mc 1, 21-28

La Parole de Dieu nous libère de tout mal

Jésus est cette Parole de Dieu qui nous enseigne avec autorité la volonté de Dieu et qui nous guérit corporellement et spirituellement. Écoutons-le pour que nous ne soyons plus aliénés par le mal, pour que nous gardions notre liberté à faire le bien en toutes circonstances et pour que nous nous consacrions fidèlement à étendre le Règne de Dieu sur la terre.

  1. Laliénation de lhomme

L’Évangile de ce dimanche rapporte qu’un homme possédé par un esprit mauvais est présent dans la synagogue de Capharnaüm. C’est dire que l’esprit mauvais est présent à l’intérieur d’une communauté croyante. La présence et la parole de Jésus dévoilant cet intrus au grand jour, manifestent que Dieu est capable, en toutes circonstances, de délivrer l’homme du mal qui le hante et l’opprime.

Cela nous révèle aussi que la présence du mal est partout dans le monde. Le mal est présent dans nos cœurs, dans nos vies, dans nos communautés et dans la nature, que nous en soyons conscients ou non. Il y a le mal que nous subissons et qui nous vient de la nature, par exemple les tremblements de terre et des inondations. Il y a le mal que nous faisons nous-mêmes. Nous sommes capables de méchanceté et chacun de nous peut en être conscient lorsqu’il blesse son prochain. Il y a aussi des conditions ou des circonstances qui nous poussent à commettre le mal.

En plus de la présence du mal et de notre participation volontaire au mal, nous devons également regarder en face la question de l’aliénation l’homme par le mal ou les forces négatives. Nous avons tendance aujourd’hui à penser que les possessions diaboliques ne sont pas réelles ou n’existent pas. Mais, sachons que ce que dit l’évangile n’est pas seulement un langage symbolique. Les possessions diaboliques existent vraiment. Le travail des exorcistes dans chaque diocèses du monde en témoigne.

En parlant des possessions diaboliques, l’évangile veut mettre l’accent sur cette force du mal qui nous incite à commettre le mal. Nous pouvons penser aux addictions. L’homme n’est plus maître de ses actions. Il agit sous influence. Sa liberté est anéantie. Il est poussé, malgré lui, à faire le mal.

  1. Lhomme doit garder sa liberté

Dieu nous a créés libres et il veut que nous restions libres. C’est pour cela que Dieu a envoyé sont Fils dans le monde. C’est cela que Saint Paul rappelait aux Galates et nous redit aussi à nous aujourd’hui: « Frères, si le Christ nous a libérés, c’est pour que nous soyons vraiment libres. Alors tenez bon, et ne reprenez pas les chaînes de votre ancien esclavage » ( Ga 5, 1).

C’est aussi librement que nous sommes appelés à nous mettre à la suite du Christ comme disciples. Et c’est pourquoi, Jésus nous invite à demander, sans cesse, au Père quand nous prions : « délivre-nous du mal ». Que le mal ne puisse pas nous éloigner de l’idéal de la vie chrétienne ou alourdir inutilement notre marche à la suite du Christ.

Dans la deuxième lecture de ce dimanche, nous avons entendu Saint Paul nous dire : « frères, j’aimerais vous voir libre et de tout souci ». Il veut que les préoccupations de la vie matérielle et relationnelle ne puissent pas nous éloigner de Dieu.

En tous cas, garder et sauvegarder notre liberté est le meilleur choix qui nous ouvre à l’essentiel et qui nous permet de servir Dieu.

  1. Le disciple de Jésus doit se consacrer aux affaires de Dieu

Saint Paul invitait les Corinthiens à être attachés au Seigneur sans partage. Que la vie conjugale ne les éloigne pas de Dieu. Que l’amour envers le prochain, le conjoint, soit subordonné à celui envers Dieu (1 Cor 7, 32-35).

C’est une invitation pour nous aussi à garder notre liberté pour nous focaliser sur notre marche à la suite du Christ. Ce denier ne nous dit-il pas que celui qui ne renonce pas à son père, son frères, sa sœur, sa mère, sa femme, ses enfants, à ses biens et même à sa propre vie, ne peut pas être son disciple  (Mt 19, 9 ) ?

En tous cas, garder sa liberté est le meilleur choix que nous puissions faire. Pensons à cette réponse de Jésus à Marthe: « Marthe, Marthe, tu te préoccupes pour beaucoup de choses, Marie a choisi la meilleure part qui ne lui sera pas enlevée » (Lc 10, 41-42).

  1. Écouter la Parole libératrice de Dieu

Reconnaître l’autorité de la Parole de Dieu et s’y soumettre nous donnent et nous garantissent cette liberté que le Christ nous a acquise par sa mort et sa résurrection.

En nous relatant le fait que Jésus enseigne avec autorité et que la puissance de sa parole guérit et libère l’homme possédé par des esprits impurs, l’évangéliste montre que Jésus, seul, est capable de nous illuminer par son enseignement sur ce que le Père veut de l’homme. Il est l’unique qui a la puissance de délivrer l’homme du péché, de l’aliénation du mal et de la mort. Faisons-lui confiance en toutes circonstances !

Pour nous chrétiens, reconnaître l’autorité et la puissance de la Parole de Dieu, c’est reconnaître que c’est cette Parole qui est la référence éthique pour un agir qui correspond à la volonté du Père. C’est réaffirmer que Parole de Dieu n’est pas du tout périmée. Elle n’est pas dépassée comme certains peuvent le penser et le prétendre. Elle est l’unique référence pour la vie et l’agir des chrétiens.

Pour éviter d’être aliénés par le mal et garder vive notre liberté, accueillons la Parole de Dieu et soumettons-nous à son autorité afin qu’elle soit notre unique référence en matières de foi et de mœurs.

*

Jésus est cette Parole divine par laquelle Dieu nous enseigne ce qui est bien et nous guérit de tout mal. Demandons au Père Tout-Puissant de nous donner son Esprit Saint afin que nous puissions écouter cette Parole libératrice et nous y soumettre dans toutes les dimensions de notre vie.

Abbé Étienne Kaobo Sumaidi

Gembloux, le 30 janvier 2021