16eme dimanche dans l’année B – 18 juillet 2021

Dieu veut de bons pasteurs pour son peuple

L’évangile de ce dimanche se termine en nous racontant qu’en voyant la foule de gens qui le cherchaient, Jésus « eut pitié d’eux parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger ». Il exprime, de cette façon, son intention et le besoin de l’Eglise d’avoir en permanence des pasteurs selon son cœur.

Hier comme aujourd’hui, les hommes et des femmes ont besoin de bons pasteurs qui sachent les rassembler en un seul peuple, qui puissent les conduire vers leur épanouissement humain et spirituel, et qui puissent également les y guider progressivement étape par étape.

Or, nous constatons dans la vie de l’Eglise d’aujourd’hui quelques difficultés. Le nombre de prêtres dans l’Eglise en Europe occidental diminue gravement. Et le peu de prêtres qui restent ont des responsabilités de plus en plus étendues et lourdes au point que certains parmi eux ont de la peine à trouver le temps pour se reposer et subissent l’épuisement professionnel. Avec tout cela, sans oublier le problème d’abus sexuels commis par les ministres ordonnés sur les mineurs ou sur les personnes qui étaient en position de faiblesse.

N’est-ce pas pour cela que Jésus demandait à ses disciples par le passé et demande aussi aujourd’hui à toute l’Eglise de prier Dieu afin qu’il suscite dans notre monde beaucoup de bons et saints pasteurs selon son cœur ?

C’est pourquoi, il est important qu’il y ait des hommes et des femmes, issus du peuple de Dieu étendu sur toute la terre, qui acceptent, d’abord eux-mêmes, de suivre les pas du Christ Bon Pasteur par excellence, et qu’avec lui et en lui, qu’ils soient capables de rassembler le peuple de Dieu, de le conduire et de le guider soigneusement.

1. De bons pasteurs qui rassemblent

Nous avons entendu dans la lecture du livre du prophète Jérémie que Dieu était mécontent des pasteurs qui étaient à la tête de son peuple parce qu’au lieu de le rassembler, ils l’ont dispersé et l’ont abandonné à la mort. Dans ce sens, au lieu d’assurer le peuple, il l’effrayait. C’est pourquoi Dieu lui-même a suscité des pasteurs capables d’exercer le droit et la justice, de conduire et de protéger son peuple.

Et dans la deuxième lecture, Saint Paul nous montre que c’est Jésus Christ qui est le Bon Pasteur par excellence. Par sa mort sur la croix et par sa résurrection le troisième jour, il a supprimé la haine qui séparait les différents peuples. Il les a réconciliés en faisant d’eux le seul et unique peuple de Dieu.

C’est la première qualité de bons pasteurs que Jésus Christ veut encore aujourd’hui dans son Eglise. Qu’ils sachent être les agents de paix et d’unité. Qu’ils soient guidés par l’Esprit Saint afin qu’ils gardent toujours « l’Eglise au milieu du village ». Et il est recommandé à l’ensemble du peuple de Dieu, d’accepter les prêtres qui leur sont donnés et de collaborer avec eux au rassemblement des familles, des jeunes et d’une communauté paroissiale dynamique. C’est dans ce sens que nous pouvons vraiment « être et faire Eglise ».

2. De bons pasteurs qui conduisent les hommes vers Dieu

C’est parce que le peuple de Dieu sera rassemblé comme une communauté unie et en communion, que ses pasteurs peuvent le conduire.

Nous pouvons relever à travers le psaume 22 des images qui montrent que c’est Dieu lui-même qui est le Bon Berger qui conduit son peuple. Il le conduit « par le juste chemin ». Même si ce chemin traverse « les ravins de la mort », avec son bâton de Bon Pasteur, Dieu rassure son peuple. En emmenant ses brebis sur ce chemin, il les conduit « vers les eaux tranquilles ». Dieu s’assure également que son troupeau « ne manque de rien ».

Les bons pasteurs, que nous demandons à Dieu, sont appelés à conduire les communautés sur ce chemin qui ouvre l’accès à Dieu. Le ministère du prêtre, ou toute la communauté chrétienne par l’annonce de la Parole de Dieu, devrait orienter chaque membre du Peuple de Dieu à  rencontrer personnellement Dieu le Père dans sa vie. Et sans se limiter à la vie de ce monde, le pasteur a le devoir de diriger ses frères et sœurs vers Dieu comme le but final de la vie humaine.

Si nos bons pasteurs nous entraînent à rencontrer Dieu, ici et maintenant, et à nous préparer à le voir un jour face à face, c’est pour nous faire comprendre que notre épanouissement humain ne se limite pas uniquement aux joies que nous pouvons avoir sur la terre, mais aussi et surtout au bonheur éternel pour lequel Dieu nous a créé. C’est en cela que nos pasteurs sont aussi nos guides.

3. De bons pasteurs qui soient des guides

Je reviens encore au psaume 22 qui nous dit: « Si je travers les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi:  ton bâton me guide et me rassure ». Nous comprenons par là, que nos pasteurs doivent être nos guides sur le chemin qui conduit vers Dieu. Il faut qu’ils soient les leaders éclairés de nos communautés. Ainsi, nous ne pourrons pas nous égarer ou tomber dans le mal.

Même si nos communautés sont appelées à être « adultes dans la foi », cela n’exclut pas qu’elles se fassent aussi accompagner progressivement. Il s’agira d’abord d’accueillir le prêtre qui nous est envoyé comme celui qui vient guider au nom de Jésus notre communauté et laissons-nous effectivement guider par lui. Ensuite, dans la mesure du possible, trouvons un prêtre qui soit notre accompagnateur spirituel pour nous aider à progresser sur le chemin de la foi et de la charité. Enfin, acceptons les conseils qu’il peut nous donner.

En priant pour que nos prêtres soient de bons et saints pasteurs, ils correspondront mieux à ces guides que Dieu veut pour nous. Par eux, Jésus Christ sera présent parmi nous dans l’Eucharistie. En s’identifiant par la sainteté de leur vie au Christ, ils nous communiqueront en son nom le pardon de nos péchés. Et de cette façon, pas à pas ou chute après chute, nous avancerons vers le bonheur que Dieu nous réserve.

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Pour que toutes les nations de la terre soient rassemblées comme un seul peuple, Jésus Christ nous invite aujourd’hui à prier pour que son Père suscite parmi les hommes de bons pasteurs qui conduiront ce peuple vers le ciel comme la destination heureuse et finale de notre existence. Prions et disposons-nous à nous laisser conduire vers cet idéal et à nous laisser humblement guider pas à pas.

Abbé Étienne Kaobo Sumaidi
Cannetto, le 18 juillet 2021