2e dimanche de l’Avent C – 5 décembre 2021

1ère lecture :  Ba 5,1-9 ; 2e lecture : Ph 1, 4-6.8-11 ; Evangile : Lc 3, 1-6.

                                          La justice et la miséricorde de Dieu

« Préparez les chemins du Seigneur, rendez droits ses sentiers ».

Chers frères et sœurs,

La semaine dernière, le prophète Jérémie nous annonçait celui qui allait venir à Noël : Dieu notre justice. Cette semaine, le prophète Baruch précise que cette justice est miséricorde.

Dans la première lecture, Baruch chante l’Espérance de tout un peuple en exil.            Dieu a décidé lui-même d’abaisser toutes les barrières et de combler tous les fossés, pour permettre ces retrouvailles entre lui et son peuple : à la misère, à l’esclavage succéderont le bonheur et la liberté ; à la tristesse, la joie ; à l’humiliation, la fierté retrouvée.

C’est un message de joie adressé aux hommes et en particulier à ceux qui portent la robe de la tristesse et de la misère.                                                                                    Mais comment dire la joie et la gloire sans combattre les causes qui engendrent tristesse, misère et humiliation ?

Si on reprend l’évangile de Luc, on s’aperçoit que la justice de Dieu vient s’incarner dans l’histoire de l’humanité. Pourtant, cette justice ne va pas complètement détruire le mal : Tibère, l’empereur romain est un tyran fou et sanguinaire, mais il ne va pas rencontrer Jésus, Justice de Dieu. Ponce Pilate et Hérode, Hanne et Caïphe vont rencontrer la Justice de Dieu mais pour l’envoyer à la mort.

Quelle est cette justice qui se laisse fouler aux pieds ?                                                      La justice de Dieu est bien loin de nos critères humains. Cette justice, c’est la miséricorde, c’est le pardon que le Seigneur nous demande d’offrir à nos frères et à nos sœurs pendant ce temps de l’Avent : « préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu ».

En effet, les ravins qui doivent être comblés, ce sont les ravins de nos rejets et de nos peurs de l’autre. Les montagnes qui doivent être abaissées, ce sont celles de nos égoïsmes et nos orgueils. Les chemins tortueux qui doivent devenir droits, ce sont ceux de nos mensonges, de nos lâchetés, de nos violences, de nos haines, de nos jugements péremptoires. Tout cela doit disparaître dans le temps de l’Avent. Et comme le dit Saint Paul aux Philippiens, cela ne peut se faire que dans un amour mutuel et fraternel, qui seul permet de connaître et de discerner ce que sont la justice et la gloire de Dieu.

Demandons la grâce au Seigneur de préparer nos cœurs pour pouvoir voir, dans l’enfant qui nait à Noël, la justice et la gloire de Dieu, son amour et sa miséricorde.

Amen

Abbé Hugues MBATIZOMA