4e dimanche dans l’année C – 30 janvier 2022

Chers frères et sœurs,

Le texte, dans la première lecture du prophète Jérémie, a été écrit bien avant la venue de Jésus.

Jérémie est devenu le porte-parole du Seigneur. Le message qu’il doit transmettre, il ne l’a pas, lui, choisi. Sa mission, c’est de parler de la part du Seigneur, c’est de transmettre la parole de Dieu, même si elle ne plaît pas. Il devra parler sans crainte, même au risque de sa vie. Et ce c’est qui est arrivé : il a dû affronter l’hostilité des siens, ils l’ont combattu et persécuté mais rien ni personne ne peut empêcher Dieu de vouloir entrer en relation avec les siens pour nouer une relation d’alliance.

Dans la seconde lecture, nous avons la lettre de St Paul aux corinthiens. Envoyé par le Seigneur pour être l’apôtre des païens (les païens à l’époque de Paul, c’étaient des étrangers par rapport au peuple de Dieu et à sa religion.)

Comme tous les prophètes et comme Jésus lui-même , Paul a dû affronter les persécutions. Il nous avertit dans son hymne à la charité que les chrétiens divisés ou repliés sur eux-mêmes ne seront jamais de la race des prophètes. Il nous invite à ouvrir notre cœur aux dimensions de celui de Dieu.

Dans l’évangile. Afin d’accentuer le rejet de jésus par les gens de son village, St Luc dans son Évangile transforme cette première rencontre de jésus, dans la synagogue, avec les gens de son village et la situe au tout début de la vie publique de jésus. Chez les autres évangélistes, nous retrouvons cet évènement plus tard.

Dans le texte d’aujourd’hui nous avons un aspect de la vie de jésus qui, dans moins de 3 ans, sera condamné et de nouveau chassé hors de la ville pour y être crucifié.

« Chassé hors de la ville symbole cruel de rejet total « . Les lépreux étaient souvent chassés hors de la ville, de même que les malfaiteurs et les condamnés à mort.

En lisant le texte d’aujourd’hui, nous sommes tentés de condamner les gens de Nazareth, la classe politique et religieuse de Jérusalem, tout en nous félicitant, nous les chrétiens, d’accepter Dieu à bras ouverts, d’être di bon côté. Cependant, si nous sommes sincères, nous devrions admettre que souvent beaucoup de chrétiens, comme nous, rejettent Dieu hors de leurs familles, de leurs maisons, de leurs entreprises et de leurs décisions importantes. Nous lui rendons visite une petite heure le dimanche et ensuite nous le laissons dans le tabernacle, lui refusant accès à notre vie de tous les jours après la visite. (Séparation de vie privée et l’Eglise oblige)

Le monde d’aujourd’hui, nous disait notre Évêque dans sa dernière lettre pastorale, lue dans les églises du diocèse (celui de Namur), le monde d’aujourd’hui n’est plus un univers chrétien qu’ont connu nos parents et grands-parents et nous devons vivre en minorité dans la société pluraliste actuelle. Les religions diverses ont fait leur apparition et de nouvelles idéologies et philosophies se rencontrent sur nos places publiques.

Dans ce monde multidimensionnel, nous devons permettre à ceux et celles qui pensent différemment de nous de vivre en paix et d’agir selon leurs convictions. Mais ça ne veut pas dire que nous devons, nous chrétiens, abandonner nos propres croyances, convictions et traditions religieuses. Par exemple : si un non chrétien désire ne pas utiliser le mot « Noël « sur sa carte des vœux ou dans son calendrier, c’est son droit, car, peut-être la fête de la naissance de Jésus n’a pas une résonance chez lui, Cela ne nous oblige pas à faire disparaître tout ce qui nous rattache à notre fête chrétienne, à la vider de son contenu religieux pour manifester notre respect pour les convictions de l’autre.

L’évangile d’aujourd’hui nous provoque et veut nous sortir de la torpeur et de l’indifférence.

Avec les gens de Nazareth, le Christ nous rejoint aujourd’hui, au cœur de notre existence, et il nous invite à le laisser agir dans notre quotidien afin que nous ayons la vie en abondance. Laissons la parole de Dieu pénétrer jusqu’au fond de notre cœur et permettons au Seigneur de nous accompagner tout au long de notre vie.Ne le chassons pas hors de notre ville. Amen

Abbé Jeannot-Basile.