15e dimanche dans l’année B – 11 juillet 2021

Envoyés par le Christ pour proclamer la conversion à tous les hommes

Nous avons entendu Saint Paul nous rappeler dans la deuxième lecture : Dieu le Père « nous a choisis dans le Christ depuis la fondation du monde, pour que nous soyons saints… »

C’est-à-dire que, c’est parce que les hommes ont la vocation d’être des saints et de partager un jour et pour toujours la vie de Dieu, que Jésus Christ appelle et envoie ses disciples en mission afin d’aider les femmes et les hommes à se détourner du mal et à se tourner vers Dieu.

C’était la mission qu’il avait donnée aux Douze Apôtres par le passé. C’est la mission qu’il confie aussi aux chrétiens d’aujourd’hui.

1. La mission, une initiative du Christ

Nous lisons dans l’évangile de ce jour que c’est Jésus qui appelle et envoie ses disciples en mission. Cela veut dire que l’initiative de la mission vient de lui. Hier comme aujourd’hui, c’est lui qui embauche les hommes de tous les temps et de partout. Nous pouvons nous référer à l’épisode des ouvriers de la dernière heure. Le maître sort à l’aube, à midi, dans l’après-midi et en soirée pour appeler des ouvriers à aller travailler dans sa vigne.

Ainsi, lorsque nous avons ou nous aurons répondu à l’appel de Jésus et que nous serons engagés pour aller travailler dans la « vigne du Seigneur », nous devrons nous souvenir, en permanence, que ce n’est pas en notre nom personnel ni par notre initiative privée que nous travaillons à l’annonce de la Bonne Nouvelle. Nous sommes des envoyés. C’est pourquoi nous devrions régulièrement nous référer à lui et lui demander ce qu’il veut que nous fassions !

2. Les Apôtres investis d’un pouvoir céleste

Pour mener à bien cette mission, les évangiles nous rapportent que Jésus a donné à ses disciples le pouvoir d’expulser les esprits mauvais et de guérir les malades et les infirmes.

Les Douze Apôtres ont, de fait, guéri les malades. Ils ont relevé les infirmes et expulsé les démons qui détenaient certaines personnes prisonnières. Aujourd’hui, aussi, il y a quelques chrétiens parmi nous qui ont ces charismes particuliers.

Même si nous autres, qui formons la grande partie de l’Eglise, nous n’avons pas ce don spécifique, que nous n’allons pas nous dérober de ce pouvoir de lutter contre le mal dont le Christ a doté toute son Église. Nous ne nous confrontons peut-être pas, au quotidien, aux démons et aux possessions diaboliques comme décrites dans les évangiles. Mais chaque jour, nous sommes confrontés aux forces du mal. Nous sommes témoins de la présence des esprits mauvais qui veulent installer et imposer le règne du mal, du mensonge, de la dépravation des mœurs, de l’injustice, de la discrimination, etc.

Comme missionnaires de la Bonne Nouvelle du salut, nous avons le pouvoir et le devoir de lutter contre toutes les personnes, les structures et les idéologies qui créent la confusion morale et qui pervertissent le monde au nom d’une prétendue liberté.

3. Invitation à collaborer

C’est pourquoi, Jésus n’envoie pas individuellement ses disciples. Il les envoie deux par deux. C’est-à-dire en équipe. C’est là une invitation à collaborer ensemble à la mission que le Christ confie à toute l’Eglise.

« A deux » pour que nous puissions nous soutenir et nous encourager mutuellement. « A deux » pour que nous puissions réfléchir et programmer ensemble une vision et une action pastorales qui répondent mieux aux défis de notre environnement local et ecclésial. « A deux » pour que chacun avec ses talents particuliers, nous puissions mettre ensemble tous nos atouts au profit de la mission.

« A deux » comme signe de l’unité et de la communion dans la mission. C’est-à-dire que nous ne pouvons pas aller annoncer au monde la Bonne Nouvelle avec des voix discordantes. Comme nous le voyons aujourd’hui, les désaccords et les conflits idéologiques entre les chrétiens et au sein de l’Eglise sont un discrédit à l’annonce de l’Evangile. Nous devrions privilégier l’unité et la communion pour mieux exercer la mission que le Christ nous a donnée.

4. Totalement disponibles pour la mission

Pour mieux exercer leur mission, Jésus donne à ses disciples quelques recommandations. Il demande aux Apôtres de ne pas s’encombrer de biens matériels et de ne pas s’attarder à certains endroits sur le chemin. La mission exige une disponibilité totale de la part des Apôtres d’hier comme des chrétiens d’aujourd’hui. L’annonce de la Parole de Dieu devra être notre première priorité.

Il s’agit d’abord d’une disponibilité spirituelle. Pensons à ce que Jésus avait dit à ses disciples : « celui qui veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » (Mt 16, 24). A nous que Jésus appelle à la mission d’étendre son Evangile, nous sommes appelés à renoncer à nos choix personnels pour nous dédier entièrement à la cause de l’Evangile.

Il s’agit ensuite d’une liberté par rapport à nos relations humaines. Rappelons-nous ces paroles de Jésus : « celui qui ne renonce pas à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs (…) ne peut pas être mon disciple » (Lc 14, 26). Ça veux dire qu’il ne faudrait pas que nos liens familiaux et amicaux soient un frein à l’annonce de l’Evangile.

Il s’agit enfin de ne pas nous encombrer des biens matériels. Il ne faudrait pas que les préoccupations matérielles de toutes sortes nous empêchent de mettre l’annonce de l’Evangile comme la première priorité. Il ne faudrait pas, non plus, que l’attachement à notre culture actuelle nous pousse à interpréter l’Evangile de manière partisane au point de tordre la vérité de l’Evangile.

5. Annoncer la proximité du Règne de Dieu et la conversion

Le message que Jésus demande à ses disciples d’annoncer est très clair. Il leur demande d’annoncer la proximité du Règne de Dieu et la conversion.

Même si Saint Marc ne nous le dit pas explicitement dans l’évangile de ce jour, la proximité du Règne de Dieu constitue le contenu principal du message que les Apôtres de Jésus doivent annoncer. Dire que le Règne de Dieu est proche, c’est reconnaître qu’avec Jésus Christ, mort et ressuscité, Dieu règne et que la puissance de son amour triomphe et triomphera du mal et de la mort. C’est montrer que l’amour de Dieu a le dernier mot sur l’histoire de notre monde. C’est reconnaître et faire reconnaître qu’avec Jésus Christ, notre monde, enfin libéré du mal, a un joyeux avenir avec Dieu.

C’est pourquoi, nous avons la mission d’inviter tous les hommes et les femmes à se convertir. Cela suppose que nous admettions que, même si le monde est beau et merveilleux, il y a la présence du mal et que nous sommes capables aussi bien du bien que du mal. Alors face à la volonté de Dieu exprimée dans la Bible, nous sommes appelés à dénoncer tout ce qui ne contribue pas à construire l’homme dans sa dignité de fils de Dieu.

Par notre mission de chrétiens comme disciples du Christ, nous sommes appelés à inviter nos contemporains à se détourner du mal. Nous avons le devoir de les inviter à se tourner vers Dieu et à s’ajuster à sa volonté. Nous devrons les inviter à aimer comme le Christ et à se mettre sa suite. Car, c’est en nous engageant sur ce chemin que nous pouvons espérer partager un jour et pour toujours la vie de Dieu.

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Comme aux disciples d’autrefois, Jésus nous appelle aussi aujourd’hui et nous envoie annoncer la Bonne Nouvelle du salut à nos frères et sœurs. Demandons au Père la grâce et l’assistance de l’Esprit Saint afin qu’en unité et en communion avec toute l’Eglise, nous nous engageons à aider nos frères et sœurs à prendre ou à reprendre le chemin qui les conduira directement à la joie d’être saints et heureux sur la terre et dans la Maison du Père éternel.

Abbé Étienne Kaobo Sumaidi
Cannetto, le 11 juillet 2021.