4ème dimanche de l’Avent C – 19 décembre 2021

Imiter la foi, la charité et l’espérance de la Vierge Marie

Avec la quatrième bougie que nous allumons ce dimanche, nous faisons un quatrième pas pour avancer vers Noël. Nous sommes appelés à nous arrêter, aujourd’hui, sur Marie, la mère de Jésus, pour imiter et partager sa foi, sa charité et son espérance.

1. « Heureuse celle qui a cru »

C’est Élisabeth qui dit de Marie : « Heureuse celle qui a cru aux paroles qui lui firent dites de la part du Seigneur », mettant ainsi la foi de Marie en avant.

Marie partageait la foi de son peuple au Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Celui qui a libéré les Hébreux de l’Egypte où ils étaient esclaves. Celui qui est présent au milieu de son peuple et qui avait promis d’envoyer le Messie. C’est à ce Dieu qu’elle a répondu avec foi en disant : « voici la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole ».

La foi de Marie est une réponse personnelle à l’amour infini de ce Dieu libérateur et sauveur. Elle croit en lui, s’abandonne en lui et remet entre ses mains toute son existence. Elle dit oui au Père qui sollicite sa collaboration. Elle a accepté que l’Esprit Saint la couvre entièrement de sa puissance. Elle accueille en elle le Verbe et Fils éternel de Dieu. C’est parce qu’elle était ainsi habitée par la Trinité, que l’ange l’a déclarée déjà « Pleine de grâces »et qu’Elisabeth dit d’elle qu’elle est « bénie entre toutes les femmes ».

Cette foi rend Marie heureuse. Heureuse de croire en ce Dieu plein de bonté. Heureuse de croire que, c’est maintenant l’heure où se réalise le salut promis à Israël. Heureuse de partager sa foi à sa cousine. En la contemplant aujourd’hui comme celle qui est pleine de grâce et de joie, nous ne pouvons que demander au Seigneur d’imiter sa foi. Que la Trinité qui est invoquée sur nous le jour de notre baptême nous habite également à tout instant afin que, nous aussi, nous puissions répondre un oui définitif à l’amour miséricordieux de Dieu en lui abandonnant notre vie et en contribuant à la réalisation de son plan d’amour dans le monde.

2. Marie rend visite à Elisabeth

Comme le raconte l’évangile de Luc, c’est avec empressement qu’elle quitte son village pour rendre visite à sa cousine Elisabeth et lui proposer son aide.

C’est en étant consciente qu’elle pleine de grâce, qu’elle es remplie de Dieu, que Marie ressent, plus que personne au monde, le grand amour de Dieu et sa très grande générosité. Le plein de grâces déborde d’elle pour se répandre partout où elle passe. C’est cette bienveillance est même ressentie par l’enfant qu’Elisabeth porte en elle. En rendant visite à sa cousine, Marie lui donne son attention, son temps et la met en valeur.

Marie nous apprend par cette visite que si nous sommes proches de Dieu, nous devrons aussi être proches des nos frères et sœurs qui sont dans le besoin. La Visitation est vraiment une invitation à la générosité. A l’image de Marie, nous sommes invités à être attentifs à ce que vivent nos proches parents ou les membres de notre famille qui sont près de nous ou qui habitent dans d’autres villes. Nous pouvons inventer de gestes de générosité envers toute personne humaine que nous rencontrons sur le chemin de la vie. Soyons comme des « bons samaritains » qui ne sauraient laisser sans secours au bord du chemin une personne blessée par les événements de la vie.

Avec Marie, nous comprenons que si Dieu se rapproche de nous, c’est pour nous inviter à être, à notre tour, le prochain de chaque homme ou femme. Notre appartenance au Christ, comme une réponse de foi à l’amour de Dieu, devra toujours être un trop plein d’amour qui déborde sur nos frères et sœurs. C’est de cette façon que nous rendrons témoignage de notre foi en la présence de Dieu dans le monde et de la réalisation de toutes ses promesses en faveur de tous les hommes.

3. Avec le Magnificat, Marie chante l’espérance

La foi et la générosité de Marie l’aident à chanter de tout son cœur l’espérance du salut que Dieu réalise pour le monde.

Le Magnificat est un véritable hymne d’espérance. Alors que le monde est plein de péché, de la domination du mal, de puissants et de riches, Marie entrevoit déjà un autre monde. Elle annonce la chute du règne du mal. Elle chante le triomphe de Dieu qui relève les petits et les pauvres de la misère et de la souffrance.

Marie nous apprend à regarder le monde avec réalisme en reconnaissant bien les différents maux qui accablent notre planète et qui endommagent les relations entre les hommes et des hommes avec leur environnement. Mais, également elle nous apprend à garder un regard d’espérance. Car le Dieu qui vient et qui est présent dans l’histoire de notre humanité, est celui qui a le dernier mot et qui est déjà à l’œuvre pour faire émerger une société plus fraternelle et respectueuse de la dignité humaine et de l’environnement.

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Oui, Marie, qui est « la première en chemin », est le modèle d’une foi simple et profonde qui déborde de charité et qui chante l’espérance des cieux nouveaux et d’une nouvelle terre.  Nous qui nous préparons à accueillir Jésus à Noël, demandons au Père de nous donner la grâce de répondre à son amour par une générosité débordante envers nos frères et sœurs et à partager l’espérance qu’un monde plein d’humanité et de fraternité est possible.

 

Abbé Étienne Kaobo Sumaidi
Gembloux, le 19 décembre 2021