Message de Noël de Mgr Warin

Dieu a choisi d’habiter toutes les misères
Quand le ciel décide de toucher la terre, quand Dieu entend rejoindre l’homme au point de se faire l’un des nôtres, il ne descend pas en grande pompe, par un monumental escalier de marbre blanc. Il choisit de naître petit enfant, dans un décor de misère, à la belle étoile, dans une mangeoire d’animaux. Dans son amour de feu, Dieu se met sur la paille.
Je me suis demandé ce qu’est la crèche dans l’aujourd’hui. J’ai pensé que ce sont les pauvretés.
Les deux biens les plus élémentaires pour l’homme, ce sont le pain et l’enfant. On peut se passer de confiture ou de choco, mais on ne peut faire l’économie de pain. Quand l’homme n’a même plus ce dernier, sa seule richesse est sa descendance, sa proles. Il est proprement alors un prolétaire.
Je suis frappé par ceci : les deux modes surtout choisis par Dieu pour se rendre présent, ce sont le pain (pensons au pain eucharistique) et l’enfant (pensons au mystère de Noël), les deux biens les plus élémentaires. N’est-ce pas un indice sûr de la volonté de Dieu de rejoindre nos pauvretés ?
Il est venu comme un pauvre, au creux de l’hiver, au plus fort de la nuit, alors que la ténèbre est le plus ténèbre. Pour habiter les misères, toutes les misères, les morsures d’un monde trop froid, les nuits parfois d’encre. Et quand il entre dans la nuit des hommes, la nuit épaisse devient une douce nuit.
De tout cœur, je vous souhaite à tous et à toutes de vous sentir approchés, en ce temps de Noël, par le Dieu venu tout sauver. Alors les yeux éteints passeront à la lumière, les bouches closes à la chanson, et les pauvres au salon.

Sainte fête de Noël !
+ Pierre Warin