L’Epiphanie du Seigneur – dimanche 2 janvier 2022

Is 60,1-6 ; Ep 3,2-3a. 5-6 ; Mt 2,1-12

Nous célébrons aujourd’hui la solennité de l’Epiphanie de notre Seigneur Jésus Christ. Célébrer l’Epiphanie du Seigneur, signifie reconnaitre sa « manifestation » ou sa « révélation » au monde entier ; car Jésus est venu non seulement pour les juifs mais aussi pour tous les hommes et toutes les femmes quelques soient leur race ou leur croyance. C’est cela que saint Paul affirme dans la deuxième lecture lorsqu’il déclare comprendre la révélation du mystère de Dieu, à savoir que « toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse dans le Christ Jésus par l’annonce de l’évangile ».

L’évangile de ce jour nous rapporte le récit des rois mages qui sont des étrangers et des païens et qui, de manière mystérieuse sont venus adorer Jésus qui s’est révélé au monde comme Lumière qui vient dissiper nos ténèbres.

 Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.

Dans la première lecture, le prophète Isaïe invite les israélites à reconnaitre ce que le Seigneur fait pour eux, en ramenant les exilés dans leur pays. Le prophète appelle le peuple qui était plongé dans l’obscurité à se tenir débout et à ouvrir les yeux pour regarder la lumière du Seigneur qui vient les sortir de ténèbres.

Nous pouvons aussi prendre cet appel à notre compte ; car lors de notre baptême Dieu nous a donné son esprit de lumière ; il nous suffit d’ouvrir nos yeux et de regarder au fond de nos cœurs pour y percevoir la lumière de l’esprit qui nous aide à quitter nos ténèbres afin de resplendir de la lumière du Christ.

En effet, la Jérusalem d’aujourd’hui, pomme de discorde entre Israéliens et palestiniens, voire entre gardien rivaux des lieux saints, ne ressemble guère à celle du roi Hérode, encore moins à celle radieuse et souveraine qu’entrevoyait le prophète du retour. Pourtant, juifs, chrétiens et musulman continuent à s’en réclamer comme leur patrie spirituelle, point de rencontre unique du ciel et de la terre. Or, les mages d’orient, dont l’évangile de Mathieu conte l’étonnant périple, ne faisaient pas partie du peuple élu. Ces chercheurs de Dieu venus d’ailleurs, nous invitent aujourd’hui à regarder par-delà les limites des églises, de nos races et de nos cultures et à ne pas être trop possessif du trésor de l’évangile car le salut que le Christ apporte est destiné à tous.

Il nous revient alors de favoriser l’expansion de son évangile à travers le monde entier et de n’y poser aucun obstacle. Nous avons donc le défi d’attirer les hommes au Christ et à être des lumières pour les autres à partir de notre témoignage de vie.                                                                                                                                         Dans l’évangile, cette lumière est représentée par l’étoile que les mages suivaient.

Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui.

Ces astrologues babyloniens ou perses, au courant de l’attente d’un sauveur par les juifs, croient découvrir le signe de sa naissance dans un astre qu’ils ont observé. Ces païens n’hésitent pas à se mettre en route. Mais le peuple, pourtant prévenu par la Bible, adopte à travers des chefs, une attitude d’hostilité ou d’indifférence envers son sauveur.

L’indifférence des habitants de Jérusalem est comparable à l’indifférence religieuse qui se vit dans notre monde aujourd’hui et cela au profit des plaisirs mondais.

En effet, la grande leçon que nous pouvons tirer de ce récit, est celle de l’attitude des rois mages : ils ont vu le signe du temps, ils se sont mis en route et surtout qu’ils se sont laissé guider par l’étoile.

Et lorsque l’étoile a disparu, il a fallu que les chefs des prêtres et les scribes scrutent les écritures pour retrouver la direction où devait se rendre les mages. Dans nos vies, il arrive aussi parfois que la lumière de la fois disparaisse pour un temps plus ou moins long.  Et ce passage de l’évangile nous montre qu’à des pareilles circonstances, il nous faut retourner aux écritures afin de retrouver la bonne direction à donner à nos vies.

Comme les rois mages, nous sommes en route à la suite du Christ. Et pour chacun de nous, Dieu allume une étoile pour nous éclairer. C’est la parole de Dieu qui nous guide et nous conduit vers lui. « Les nations marcheront vers ta lumière… Tous les gens de Saba viendront, proclamant les louanges du Seigneur ».

Comme les mages, nous sommes invités à écouter le gémissement de notre cœur qui tend vers le bien et ne pas nous laisser éblouir par les mensonges de ce monde ou par les artifices qui nous séduisent : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant, et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer, pour que j’aille moi aussi me prosterner devant lui ».

L’évangile rapporte aussi la cène d’agitation du roi Hérode, qui s’est mis en colère en entendant parler de la naissance d’un autre roi. Hérode fut un mauvais roi. Il a vécu toute sa vie dans la peur de perdre son pouvoir. Il voyait des complots partout. Pour conserver son pouvoir, non seulement qu’il avait massacré des enfants innocents, mais il commettait aussi d’autres tueries : il a fait tuer ses trois fils, sa belle-mère et son épouse. Cependant il n’a pas échappé à la vérité de l’histoire, car la mort l’a rattrapée. Alors Jésus le vrai roi vit et règne pour l’éternité. Cet épisode nous révèle que les pouvoirs totalitaires dans le monde, quelques soient leurs puissances, finissent par disparaitre.

Prions pour la conversion des gouvernants aveuglés par leur pouvoir, afin qu’il se mettent au service de leur peuple et qu’ils reconnaissent et adorent l’unique et vrai roi, Jésus Christ notre Seigneur.

Frères et sœurs, en ce jour où nous célébrons l’Epiphanie du Seigneur, laissons-nous guider par le Christ, la Parole faite chaire qui veut éclairer notre chemin vers le salut. Et prions pour que le Seigneur se révèle au monde d’aujourd’hui et attire à lui tous les hommes et toutes les femmes.

Amen

Abbé Hugues MBATIZOMA