Unis dans la foi, l’amour et l’espérance
Deutéronome 6, 4-9 ; 1 Pierre 1, 3-9 ; Jean 20, 24-29
Chers frères et sœurs en Christ,
Alors que nous célébrons cette année le 1700ᵉ anniversaire du Credo de Nicée, symbole de notre unité en Christ, nous sommes invités à approfondir les trois piliers de notre vie chrétienne: la foi, l’amour et l’espérance. Ces vertus théologales, enracinées dans les Écritures, forment le socle de notre communion les uns avec les autres et avec Dieu.
Les lectures de ce jour nous appellent à réfléchir sur ces thèmes essentiels, qui transcendent nos différences et nous unissent en Christ. Le Deutéronome nous rappelle l’appel à aimer Dieu de tout notre cœur, 1 Pierre nous invite à espérer dans une promesse qui ne déçoit pas, et l’Évangile de Jean nous enseigne que la foi, même dans le doute, peut être source de bénédiction.
- Une foi fondée sur l’écoute et l’obéissance (Deutéronome 6, 4-9)
« Écoute, Israël : Le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur. »
Le Shema Israël est au cœur de la foi d’Israël : un appel à reconnaître Dieu comme l’unique Seigneur. Pour nous, chrétiens, cette proclamation trouve son accomplissement dans la révélation trinitaire. À travers le Credo de Nicée, nous affirmons cette unité divine qui nous rassemble. Cette foi commune transcende les barrières confessionnelles et nous invite à écouter Dieu avec un cœur ouvert.
Le texte appelle à aimer Dieu « de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force ». Cet amour n’est pas une simple émotion, mais une réponse de tout notre être à l’amour de Dieu. Cela nous engage à lui obéir et à inscrire ses commandements dans notre quotidien.
Le Deutéronome insiste sur l’importance de transmettre cette foi. Écrire les commandements sur les portes et les frontons symbolise leur centralité dans la vie familiale et communautaire. Nous sommes appelés à témoigner de notre foi non seulement par nos paroles, mais aussi par nos actes, pour qu’elle devienne un héritage vivant.
- Une espérance vivante malgré les épreuves (1 Pierre 1, 3-9)
« Il nous a fait renaître pour une espérance vivante, grâce à la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts. »
Pierre commence par une louange à Dieu pour la « renaissance » qu’il nous offre. Cette espérance vivante repose sur la résurrection de Jésus-Christ, qui nous donne accès à un héritage incorruptible. En célébrant le Credo, nous proclamons cette espérance commune : « Nous croyons à la résurrection des morts et à la vie éternelle. »
Pierre reconnaît les souffrances des croyants, mais il les décrit comme des moyens de renforcer leur foi. Ces épreuves, comme l’or purifié par le feu, nous préparent à recevoir la gloire promise. Dans nos luttes personnelles ou collectives, cette espérance nous soutient et nous appelle à persévérer.
Même sans avoir vu le Christ, Pierre affirme que les croyants l’aiment et trouvent en lui une source de joie. Cela rejoint l’expérience de Thomas dans l’Évangile : même si nous n’avons pas vu Jésus de nos yeux, notre foi en lui nous ouvre à une relation intime et joyeuse avec Dieu.
- Une foi bénie, même au cœur du doute (Jean 20, 24-29)
« Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Thomas, souvent surnommé « le disciple sceptique », exprime une difficulté à croire sans preuves tangibles. Mais sa réaction n’est pas celle d’un incrédule endurci, mais d’un homme en quête de vérité. Jésus ne le condamne pas ; au contraire, il lui offre les signes nécessaires pour apaiser ses doutes.
Jésus déclare bienheureux ceux qui croient sans avoir vu. Cela nous rappelle que la foi ne repose pas sur des preuves matérielles, mais sur une confiance profonde dans la parole de Dieu. C’est cette foi qui unit les croyants à travers les âges, malgré les différences de contextes et de traditions.
En confessant « Mon Seigneur et mon Dieu », Thomas proclame une foi qui transcende son doute. Cette confession est un appel à tous les croyants à se rassembler autour de la foi en Jésus Christ ressuscité. Le Credo de Nicée est précisément cette proclamation commune qui unit toutes les Églises dans une même foi.
- Conclusion
Chers frères et sœurs,
Alors que nous célébrons cet anniversaire du Credo de Nicée, nous sommes rappelés à notre vocation commune : être unis dans la foi en l’unique Seigneur, l’amour de Dieu et du prochain, et l’espérance vivante en la résurrection. Ces vertus théologales ne sont pas de simples concepts, mais des réalités vivantes qui façonnent notre relation avec Dieu et entre nous.
Prions ensemble : Seigneur, Dieu tout-puissant, toi qui es Père, Fils et Saint-Esprit, nous te louons pour le don de la foi, de l’amour et de l’espérance. Renforce en nous la foi en ta présence, ravive en nous l’amour pour toi et pour nos frères et sœurs, et soutiens-nous dans l’espérance de la vie éternelle. Fais de nous des artisans de ton unité, afin que, par notre témoignage, ton nom soit glorifié. Amen.
Que cette mise en relief du Credo de Nicée, nous engage à vivre notre foi avec conviction, à cultiver l’amour dans nos relations, et à partager l’espérance vivante qui découle de la résurrection. En Jésus Christ, nous sommes unis pour témoigner ensemble au monde du salut qu’il nous offre.
Abbé Etienne KAOBO SUMAIDI
Gembloux, le 23/01/2025