5e dimanche dans l’année B – 7 février 2021

Chers frères et sœurs,

La première lecture et l’évangile nous proposent de méditer sur un thème bien important, celui de la maladie. Nous savons que la maladie demeure aussi un point d’interrogation vivace pour toute personne en bonne santé.

Avant de méditer la parole qui nous est offerte sur ce sujet,  il convient de faire quelques réflexions de bon sens.

Lorsque une personne se trouve atteinte dans sa santé,  aussitôt elle s’en trouve scandalisée,  comme d’une situation anormale. Il n’est pas rare d’entendre des phases comme celles-ci : »Qu’est ce que j’ai fait au Bon Dieu ? »

Or, à  bien y réfléchir, qu’une machine aussi complexe que le corps humain se trouve parfois en état de moins bon fonctionnement,  quoi de plus naturel ? Qu’une merveille aussi subtile que le psychisme humain soit parfois prise en défaut,  qui s’en étonnerait ? Et pourtant,  des réflexions de ce genre n’ont jamais consolé un malade. La mort même, que des savants nous présentent comme un phénomène naturel puisque nous sommes tributaires des lois de la vie animale,  nous paraît comme le suprême scandale,  la contradiction la plus violente, le symbole absolu du mal.

C’est qu’il y a dans l’homme autre chose que la vie animale  autre chose qu’un psychisme sophistiqué. Tout ceci n’est qu’une condition de possibilité pour que l’homme existe comme homme. L’essentiel de l’homme est son désir.

Indéfinissable, insaisissable par les microscopes et autres scanners,  le désir nous tient debout  et nous fait vivre comme êtres humains. C’est lui qui souffre avant tout Lorsqu’un obstacle se dresse sur la route de son accomplissement.

Chers frères et sœurs, c’est ici que le passage du livre de Job prend tout son sens. Il nous montre Job perclus de mille maux physiques et moraux. N’a-t-il pas perdu,  à la fois, ses enfants  et la santé ? En cette page, tous les malheureux peuvent se reconnaître, jusqu’au manœuvre dont le seul intérêt  qu’il trouve à son travail  est tout entier résumé par l’argent qu’il espère toucher.  Qu’une telle page existe dans la Bible nous dit, déjà,  que nos récriminations  , nos désespérances mêmes, sont bien normales et légitimes.

Pourtant  il nous faut garder devant les yeux  l’ensemble du.livre de Job qui ne se réduit pas seulement aux protestations du juste meurtri.

Le livre nous montre la véritable nature du désir de Job. Son désir est plus profond que ses misères. Il est resté fidèle à la foi en Dieu. Ce Dieu, il ne le comprend plus.Mais il croit,.malgré tout, qu’il est son Dieu juste et bon. Chaque fois que ses amis,et jusqu’à sa femme,  lui suggèrent d’abandonner son Dieu, Job réaffirme sa confiance. Voici un homme qui a su découvrir en lui un désir plus profond que le désir d’être en bonne santé, plus profond même que. Le désir de comprendre. Son désir est de rester ami de son Dieu, respectueux de sa transcendance qu’aucune intelligence humaine ne saurait maîtriser. Ce désir-là,  aucun malheur ni la mort même ne parviendront à  le détruire.

La page d’évangile que nous lisons peut prendre sens.  Jésus  guérit la belle mère de Pierre

L’étonnant n’est pas cette guérison. L’étonnant n’est pas dans les nombreuses guérisons  que raconte l’évangile. L’étonnant est que jésus n’ait pas  guéri tous les malades de la Palestine de son temps. Ces guérisons sont des signes d’autre chose. Elles sont les signes qui peuvent révéler, c’est leur but   la vraie nature du désir que tout homme porte en lui, même s’il ne s’en rend pas compte encore. Ces guérisons nous disent que jésus veut sauver le bien de l’homme. Mais les guérisons qu’il n’a pas accomplies nous disent,  en complément, combien la santé que Dieu veut donner à  tous n’est pas de l’ordre de la terre. Ce qu’il veut donner à chaque homme , c’est la santé éternelle ,  c’est la solidité d’une vie humaine qui saura franchir jusqu’à la mort humaine. Un jour,  jésus lui-même sera pris dans les souffrances du corps comme dans les terribles angoisses du cœur au cours de sa passion. Alors que son désir humain le poussera, comme nous, à supplier le Père d’être délivré de cette heure  il acceptera d’en être délivré à la manière dont Dieu désire le faire. Or le désir de Dieu est de nous libérer tous dans une résurrection définitive qui laisse à la maladie et à la mort le temps de faire son œuvre. Cette œuvre, c’est encore le Christ de la Passion qui nous l’indique lorsqu’il dit, : »Père je remets mon esprit entre tes mains « .

Que nis souffrances nous ouvrent à cette même espérance d’éternité !Qu’elle nous dévoile notre désir le plus authentique qui se trouve anesthésié par notre bien-être !Qu’elle nous révèle combien ce désir et le désir de Dieu ne font qu’un : vouloir vivre éternellement, amen !

Dimanche 10 janvier – Fête du Baptême du Seigneur B

Le Baptême du Seigneur est un événement capital dans l’histoire de la vie de Jésus, dans la compréhension de son identité et de son mystère.

Si trois évangélistes racontent la scène , si l’église en a fait une fête spéciale pour le célébrer, cela veut bien dire que cet événement est essentiel pour notre vie spirituelle. Nous y trouvons, en effet, et fortement manifestée, ce que l’on peut appeler l’humilité de Dieu. Mais nous y trouvons aussi révélée la nature divine de Jésus ainsi que tout le rapport entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance.

Pour les gens qui se trouvaient auprès de Jean Baptiste ce jour-là, la venue de Jésus au bord du Jourdain passa tout simplement inaperçue. Jésus, fils de Joseph, comme tant d’autres, venait demander le baptême de Jean. Mais pour nous, les chrétiens ayant bénéficié de l’annonce de la résurrection de Jésus, lorsque nous relisons cette scène, nous en demeurons confondus. Le fils de Dieu, l’auteur de la vie, le trois fois saint, le voici, prenant humblement rang au milieu de la foule pour solliciter, comme chacun, le baptême annoncé par Jean: » repentez vous et faites pénitence… » Le fils de Dieu se met donc au rang des pécheurs.

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