Je mets mon Arc au milieu des nuages, pour qu’il soit le signe de l’Alliance entre moi et la terre.
Frères et sœurs,
C’est dépuis le mercredi des cendres que nous avions commencé le temps de Carême : 40 jours de marche vers Pâques. 40 nous rappelle les 40 ans de marche du peuple hébreu au désert, après leur sortie d’Egypte quand Dieu se manifesta à eux pour leur proposer son Alliance et un chemin de vie. Ce fut un temps de grande épreuve, car les reniements furent nombreux dans le peuple.
Jésus a repris ce parcours à son compte en 40 jours pour nous ouvrir le chemin de fidélité à l’Alliance conclue avec le Seigneur.
Le Carême est un temps où nous nous préparons à renouveler les vœux de notre baptême ; un temps où l’Eglise nous demande à réfléchir à notre rapport à la vie, à notre Alliance avec Dieu, à notre respect de nos frères et sœurs ; cela se traduit par la Prière, l’Aumône et le Jeûne.
En ce début de Carême, notre regard se porte sur « l’Alliance ».
Le thème de l’Alliance est un des thèmes majeurs de toute la Bible.
La première lecture nous parle de la toute première Alliance faite avec Noé et l’ensemble des êtres vivants (Gn : 9, 8-15)
Le refrain du psaume résume la foi et la pratique religieuse en termes de fidélité à l’Alliance (Ps : 24). Et au seuil de la Nouvelle Alliance, Jésus prêche la conversion (Mt : 1, 12-15) qui passe par le baptême. Ce dernier est un acte d’engagement pris envers Dieu, et doit être ratifié chaque jour librement et loyalement (1P 3, 18-22).
Les textes de ce dimanche portent un message d’espoir : Dieu a tracé entre le ciel et la terre un chemin de Lumière pour nous dire qu’avec lui tout va bien aller. Il est à nos côtés pour nous aider à traverser les épreuves et le déluge de l’anxiété. Pour cela, il faut convertir notre cœur en renouvelant les engagements pris au jour de notre baptême.
Baptême et Alliance
Les premières générations de l’humanité expliquaient d’une façon empirique et naïve les grandes inondations et tous les cataclysmes. Elles y voyaient un châtiment pour les actions mauvaises commises.
Dans le cycle de Noé, la Bible a repris ce genre de récit, mais pour l’ouvrir à l‘Espérance, en révélant un Dieu qui désire la vie, pleinement, des plus petites bestioles jusqu’aux humains. Même les phénomènes atmosphériques comme l’Arc-en ciel sont mis au service de ce message. Le déluge devient alors une figure du baptême en engloutissant le péché, et en purifiant la terre de toute violence et de tout mal. L’image est forte et violente bien sûr, mais elle signifie bien ce qu’est le baptême : la mort du péché, l’eau qui engloutit tout ce qui défigure la création
Ainsi, ce déluge ouvre la voie à une nouvelle Alliance entre Dieu et l’homme, une Alliance où Dieu s’engage à ne plus toucher à la vie de l’homme et à respecter sa création.
Dans l’Évangile, Jésus vient d’être baptisé : ce fut la manifestation de son identité comme Fils de Dieu. Après cette traversée de l’eau, il vient au désert, comme le peuple après l’exode, pour être tenté pendant 40 jours par Satan. Au désert, il se montre fidèle au Père.
Frères et sœurs, Le 40 jours que l’Eglise nous accorde pour nous préparer à célébrer le grand mystère de la mort et de la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ, est pour nous le temps de la rencontre avec Dieu, le temps d’expérimenter la liberté que Dieu a donnée à chacun. Ce temps nous rappelle que nous sommes libres en Jésus- Christ, et que nous avons dans cette liberté à faire face aux tentations de ce monde. C’est une image de ce que nous sommes appelés à vivre de ce temps de Carême.
Voilà pourquoi l’apôtre Pierre nous rappelle que notre baptême n’est pas un geste magique ou de pure tradition, il est un engagement pris envers Dieu, il est un engagement à vivre avec le Christ. Comme Jésus s’était laissé guidé par l’Esprit au désert, laissons-nous guider par Lui ; c’est Lui qui nous accompagne lorsque nous passons par les vallées obscures où l’on se sent seul ; c’est Lui qui vient renouveler l’Alliance entre Dieu et les hommes.
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