Rallumer le feu de la foi et de l’espérance

A la veillée pascale, le feu nouveau sera allumé pour initier la célébration de Pâques. Et du cierge pascal, qui est le Christ comme « Lumière du monde », chaque chrétien présent allumera aussi sa bougie pour signifier son rattachement au Christ, pour confesser sa foi et proclamer son espérance. Ce qui nous rappelle que la célébration de la résurrection de Jésus ne se limite pas seulement à la liturgie du jour de Pâques, mais se prolonge dans la messe quotidienne et hebdomadaire et surtout dans notre existence de chaque jour là où nous sommes confrontés aux épreuves.

1. Face à tout obstacle

Parmi les récits de la résurrection, il y a celui de trois femmes qui se rendent au tombeau de Jésus pour lui rendre un dernier hommage. Avec tristesse, elles viennent accomplir le rite funéraire sur le corps de Jésus qui a été enseveli dans la précipitation. Pour elles, Jésus est bel et bien mort. On ne peut rien face à la mort. Celle-ci est le plus grand obstacle à la vie. Avec du recul, nous pouvons constater qu’elles n’ont eu qu’un regard humain sur ce qui s’est passé quelques jours auparavant.

Quand elles avancent progressivement vers le tombeau, elle se trouvent devant un obstacle. La grosse pierre ferme la tombe. Là, elles se disent : « Qui nous roulera la pierre ? ». En arrivant, elles trouvent que Dieu s’était déjà chargé de ressusciter Jésus en enlevant ainsi tout obstacle sur le chemin de la vie.

Outre la mort, combien d’obstacles rencontrons-nous, chacun de nous, sur le chemin de nos existences ? Ce sont les occasions où nous sommes appelés à redire notre foi en la résurrection de Jésus. Croire vraiment que, c’est ici et maintenant, que le Christ manifeste dans ma vie sa victoire sur la mort et le mal. Croire, mais aussi garder l’espérance que ce triomphe du Christ m’accompagne dans toutes les dimensions de ma vie.

2. Renouveler notre confiance en Dieu

La célébration de Pâques interroge ainsi notre regard sur la vie et les événements de nos existences. Regardons les épreuves ou des obstacles que nous rencontrons comme des choses insurmontables ? Ou bien, disons-nous avec Saint Paul : « qu’en tout cela, nous sommes vainqueurs grâce à Celui qui nous a aimés ? » (Rm 8, 37).

Comme à la veillée pascale où toute l’histoire Sainte nous est rappelée, la célébration de Pâques nous rappelle aussi que la résurrection de Jésus n’est pas un événement du passé, mais une réalité qui s’accomplit dans notre vie ici et maintenant. N’est-ce pas ce grand mystère de la foi que nous proclamons à chaque messe en disant : « nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection et nous attendons ta venue dans la gloire » ?

Nous le redisons en l’inscrivant dans les trames et les drames de notre histoire personnelle que le Dieu de Jésus-Christ est ce Père Créateur et Libérateur, présent dans notre vie et qui nous accompagne vers le meilleur accomplissement de notre destin individuel et collectif.

3. Raviver l’espérance à un avenir meilleur

Dans ce sens, la résurrection du Christ est source d’espérance. La mort a été vaincue une fois pour toutes. Elle n’a plus aucun pouvoir sur le Christ. Et nous qui nous rattachons à lui par le baptême en son nom et dans la célébration de sa Pâques, nous savons que, non seulement que nous ressusciterons, mais que déjà, aujourd’hui nous jouissons des bienfaits de sa résurrection.

Nous savons qu’aucun obstacle ni souffrance ne résiste à l’Amour infini de Dieu. En mettant toute notre foi et notre espérance en lui, nous savons qu’avec Jésus, Dieu nous garantit un avenir où la vie triomphera toujours de la mort.

Rappelons donc cela constamment : à Pâques, le Christ est ressuscité. Il a vaincu la mort pour toujours et sous toutes ses formes. Il a fait et fera triompher la vie à travers nos histoires et nos existences.

Pour cela, demandons à Dieu d’augmenter notre foi pour que nous puissions croire fermement que Dieu a ressuscité vraiment le Christ d’entre les morts et qu’il nous fait aussi participer à sa résurrection. Demandons à Dieu de soutenir notre espérance et qu’il nous aide à faire triompher la vie partout et en tout temps.

Abbé Étienne Kaobo Sumaïdi,
Curé-Doyen de Gembloux