A la suite de Marie, soyons proches de nos frères et sœurs !

En ce mois de mai consacré à la Vierge Marie, arrêtons-nous un instant sur la Visitations (Lc, 1, 39-47). En visitant sa cousine Elisabeth, Marie, la Mère de Dieu et notre Mère, nous rappelle qu’en Jésus-Christ, son Fils,  Dieu « se fait proche de nous » et nous invite à nous rapprocher les uns des autres, en partageant nos joies et nos épreuves.

 

  1. En pensant à la Visitation de Marie à Elisabeth, c’est d’abord à Dieu lui-même qui se rend proche de l’homme que nous devons nous tourner en premier.

Nous lisons de la première lettre de Saint Jean : « En ceci s’est manifesté l’amour de Dieu pour nous: Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par lui » (1jn 4, 9).

Ceci me fait penser à ce que le Pape Jean-Paul II avait écrit pour introduire la réforme du rosaire dans son exhortation Rosario Virginae Mariae. Pour lui, et je suis d’accord avec lui, par la récitation du rosaire, les chrétiens contemplent avec Marie et par Marie, le mystère de Dieu accompli en Jésus-Christ.

Donc, par la Visitation à Elisabeth, ce deuxième mystère joyeux et à l’aide de cet extrait de la première lettre de saint Jean, nous comprenons que, en nous arrêtant sur la Visitation de Marie à sa cousine Elisabeth, c’est vers l’amour de Dieu que nous nous tournons en premier. C’est lui qui, en Jésus-Christ, se rend « proche » des hommes, partageant notre humanité en toute chose, à l’exception du péché. C’est dire, d’une certaine manière que, c’est Dieu en personne qui vient «rendre visite » à notre monde pour partager sa souffrance et pour lui donner le salut.

  1. En rendant visite à sa cousine, Marie vient partager la joie d’Elisabeth qui est enceinte après une longue vie d’épreuve sans enfants.

« En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte vers la région montagneuse, dans une ville de Juda.  Elle entra chez Zacharie et salua Elisabeth. » (Lc 1, 39).

Lorsque nous récitons le rosaire et que nous nous arrêtons sur ce mystère de la Visitation, nous voulons partager la joie de Marie qui, en portant en elle le Fils de Dieu, accomplit elle aussi la même démarche : parce qu’elle porte Dieu en elle, elle porte aussi la manifestation de son amour ; à savoir se rapprocher de ceux qui sont dans la joie comme de ceux qui sont dans la peine.

Nous ne pouvons comprendre cet empressement d’aller chez sa cousine, que parce qu’elle connaissait bien, auparavant la douleur de sa cousine, connue comme la femme stérile. L’attitude d’Elisabeth révélait bien cette souffrance. Vous vous souvenez que, quelque temps après la vision que Zacharie avait eue dans le Temple, « Élisabeth, sa femme, devint enceinte. Elle se cacha pendant cinq mois, disant: C’est la grâce que le Seigneur m’a faite, quand il a jeté les yeux sur moi pour ôter le déshonneur que j’avais parmi les hommes ». (Lc 1, 24-25). C’était une souffrance et elle la ressentait comme telle.

  1. A l’exemple de Dieu qui, en Jésus-Christ se fait proche de nous les hommes pour nous sauver et à la suite de Marie qui est venue partager la joie de sa cousine d’être mère, nous sommes également appelés à rendre présent ce mystère de la Visitation.

En étant proches de Marie, nous ne pouvons ne pas être touchés par le fait même qu’elle partage les joies de son Fils et celles du monde qui se convertit, d’une part, et de l’autre, les souffrances du Cœur sacré de Jésus-Christ que les péchés des hommes lui causent. Elle partage pareillement la douleur de ses enfants les hommes et femmes qui souffrent et qui prient. C’est même pourquoi nous recourons à elle, parce qu’elle intercède puissamment pour nous.

Quant à nous qui honorons Marie, Notre Mère, que cet exemple de la Visitation nous inspire et nous encourage à nous rendre aussi proches de nos frères et sœurs pour partager avec eux, aussi bien leurs joies que leurs souffrances. C’est notre façon de leur « rendre visite ».

Il est vrai que nous pouvons penser aux personnes que nous n’avons pas vues depuis longtemps, c’est bien de penser à elles et d’aller les voir. Mais « rendre visite » au sens de la Visitation, c’est être là où nous sommes, présence de la compassion de Dieu auprès des hommes, comme Marie : être attentifs aux autres et savoir être la présence consolante de Dieu auprès d’eux.

Et, il y a des lieux et de certaines personnes chez qui nous ne pouvons pas aller, notre manière de les rejoindre et de partager aussi bien leurs joies que leurs souffrances, c’est de prier en demander à Marie de les encourager et de les soutenir dans leurs souffrances et leurs difficultés.

  1. « Priez »

C’est une recommandation que Marie répète lors de toutes ses apparitions. En ce mois de mai, par l’intercession de Marie, prions Dieu pour nous-mêmes; prions pour nos différentes familles et les problèmes auxquels elles sont confrontées; prions pour les malades et les personnes âgées de nos paroisses et de notre Unité Pastorale; prions pour toute l’Eglise afin que, consciente de la « visite de Dieu » parmi nous, ait aussi comme Marie, l’empressement à servir et à secourir tous les hommes.

Abbé Etienne Kaobo Sumaïdi
Curé-Doyen de Gembloux