Fête du Christ Roi de l’univers (Mt 25, 31-46) – Dimanche 22 novembre 2020

Nos bonnes actions nous rapprochent de Dieu et de la vie éternelle

Etre proche ou loin de Dieu dépend de notre décision et de l’orientation que nous donnons à notre vie dès aujourd’hui. Deux affirmations de l’Evangile de ce dimanche devraient attirer notre attention et orienter notre méditation : a) « venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde » ; b) « allez-vous en loin de moi, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges ».

En nous y arrêtant, nous découvrons qu’elles font ressortir avec beaucoup de clarté l’enseignement que la liturgie de la parole nous propose : a) nous voyons que le Seigneur Jésus, Roi de l’univers, ne juge personne et ne condamne personne ; il ne fait que constater ce que les uns et les autres, nous avons été et nous rappelle ce que nous avons vécu ! b) nous pouvons constater que, en nous parlant de la fin du monde, le Seigneur nous renvoie à la vie que nous menons aujourd’hui : nous sommes et nous serons bénis de Dieu si nous faisons le bien et donc si nous nous rapprochons de Dieu ; nous sommes et nous serons maudits si nous commettons le mal et donc si nous nous éloignons de Dieu ; c) Nous comprenons que Dieu ne tire que la conclusion de ce que chacun de nous aura vécu.

De cette façon, le texte de l’Evangile veut nous préciser que personne n’est prédestinée à la malédiction : tous les hommes, sans exception, sont appelés à rejoindre Dieu à la fin de leur vie. Car, le Royaume de Dieu a été ainsi préparé pour les hommes depuis la création comme leur fin normale et idéale. C’est par décision personnelle de se révolter, de se rebeller contre Dieu, comme le démon et ses anges, que certains hommes refusent ce Royaume préparé pour eux.

Pourtant, Dieu met tout en œuvre pour que chaque homme et chaque femme, dans le parcours de sa vie, ait le soin et la lumière nécessaires pour marcher sur le chemin du bien et de la charité. C’est cela que le prophète Ezéchiel nous dit : « c’est moi (le Seigneur) qui fera paître mon troupeau, c’est moi qui le ferai reposer (…) ; la brebis perdue, je la chercherai, l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la soignerai, celle qui est faible, je la fortifierai » (Ez 34, 15-16). Nous comprenons alors, que le Seigneur veut toujours que nous prenions la bonne orientation, comme le dit bien le psaume : « Il nous conduit vers le juste chemin pour l’honneur de son nom » (Ps 22, 3).

Dieu donne à tous les mêmes chances de réussite, dans sa sainte providence, il veut que tous les hommes soient les bénis héritiers de son Royaume. Ainsi, nous sommes loin ou proches de Dieu, suivant que nous sommes loin ou proches  de nos frères et sœurs qui souffrent ou qui sont dans le besoin. C’est aux mêmes questions que répondent, aussi bien ceux qui seront à sa droite comme ceux qui seront à sa gauche : quand j’avais faim, quand j’avais soif, quand j’étais nu, quand j’étais malade, quand j’étais en prison, etc. Qu’avez-vous fait ? Notre bénédiction comme notre malédiction, c’est aujourd’hui qu’elles se décident selon la manière dont nous vivons et en suivant la manière dont nous nous comportons envers le prochain.

« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petit qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait (ou vous ne l’avez pas fait) ». Si sur une autre page de l’Evangile, Jésus nous dit que de l’amour envers Dieu et envers le prochain dépendent la Loi et les Prophètes (Mt 22, 37-40) ; aujourd’hui, il va encore plus loin : il s’identifie lui-même avec ceux qui souffrent. Dieu prend ainsi le visage et se met dans la peau de ceux qui souffrent et nous invite à nous approcher de lui. Si nous disons oui (ou non) à ceux que nous voyons et rencontrons, c’est à Dieu lui-même que nous disons oui (ou non) !

Chers frères et sœurs, prenons en compte ces mots de Saint Paul: « tout sera achevé, quand le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu son Père » (1Cor 15, 24) ; alors, comme nous avons encore le temps de préparer notre bonheur d’être les bénis héritiers de Dieu, demandons à Dieu la lumière de son Esprit afin que nous voyions en tout homme ou en toute femme qui souffre, le visage de Dieu et pour que nous puissions lui venir en aide. Ça sera ainsi le soulagement de toute misère et également le triomphe du Règne de l’Amour, maintenant et pour les siècles des siècles.

Abbé Etienne Kaobo Sumaïdi
1, Place André Henin
5030 Gembloux