Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (23)

Lundi 13 avril. Sonnerie de trois cloches : 2-3-4 ou mi-fa#-la. Bel accord.

Un des services rendus par les cloches est de donner l’heure. Une fonction importante à l’époque où rares étaient les horloges miniatures et ceux qui pouvaient se les payer.

Le système de l’horloge de clocher est comparable à celui des horloges domestiques qui apparaîtront plus tard avec des poids à remonter régulièrement et, généralement, un balancier. Mais tout est plus grand ! Ce mécanisme, qui fait tic-tac aussi, ressemble à une cage remplie d’engrenages et autres pièces métalliques. Il est relié à des marteaux qui frapperont les cloches pour indiquer l’heure. Plus la tour est haute, plus on dispose de longueur de corde et moins souvent il faut remonter les poids.

A Gembloux, on retrouve des mentions de l’horloge et de la tour de l’horloge dès le XVe siècle. Le gardien de l’horloge devait veiller à son bon fonctionnement et au remontage des poids. C’était une responsabilité importante qui, sous l’Ancien Régime, était confiée par l’abbé contre rémunération.

En 1860, le Conseil communal désigna le commissaire de police pour accomplir cette tâche quotidienne. Après la Seconde Guerre mondiale, des moteurs le feront de manière automatique. Ensuite, le système mécanique a laissé place à l’électronique. Il ne nous en reste que les poids et quelques débris. L’horloge est à présent synchronisée par ondes radio avec l’horloge atomique de Frankfort. L’église de Bossière possède encore son ancienne horloge, restaurée et exposée.

Initialement, il n’y avait pas de cadrans et l’heure était uniquement annoncée avec les cloches. Les cadrans ne seront ajoutés au beffroi qu’à la fin du XIXe siècle et seulement pour les côtés sud et ouest. Ils sont cerclés de pierre bleue. Les deux autres cadrans, sans cerclage, seront placés en 1954.


Pour  une question d’esthétique, lorsque les cadrans présentent des chiffres romains, le 4 est écrit IIII au lieu de IV. Ceci permet d’équilibrer les signes : dans le premier tiers, il y aura toujours le I, dans le second, toujours et le V et dans le dernier, toujours le X.

Illustrations : Le beffroi sans cadrans à la fin du XIXe siècle puis avec deux cadrans : collection privée. Photo des cadrans est et nord : Guy Focant pour la Région wallonne, photo de l’ancienne horloge de Bossière et des poids de celle de Gembloux : Vincent Dusseigne – article Manu Delsaute