7e dimanche de Pâques B – 16 mai 2021

  Ac 1, 15-17. 20a.20c-26 ; 1Jn 4, 11-1 ; Jn 17, 11b-19.

                              « Moi, je prie pour ceux que tu m’as donnés ».

Chers frères et sœurs,

Le temps pascal s’achève, ce temps nous invite depuis plusieurs dimanches à demeurer dans l’Amour de Dieu, pour vivre pleinement des dons reçus de la foi.

Aujourd’hui, la Prière du Christ en Jn 17, nous présente les fruits qui découlent de ce statut d’enfant de Dieu demeurant dans son Amour : l’Unité, la Joie et la Vérité. Ces trois fruits attestent que nous sommes des témoins authentiques de l’Amour de Dieu dans le monde.

La première lecture nous montre que ce témoignage doit se vivre au sein d’une communauté organisée. Voilà pourquoi, Judas après avoir trahi Jésus, était allé à sa perte. Et Pierre comme chef de la communauté se lève et prend la parole pour choisir le successeur de Judas : « il y a des hommes qui nous ont accompagné durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous, (…). Il faut donc que l’un d’entre eux devienne, avec nous, témoins de sa résurrection » (Ac 1, 21-22). Donc, le seul critère de choix était la fidélité à suivre le Christ pour être capable de parler de lui. Et Jésus savait qu’il n’est pas facile de lui demeurer fidèle. Car Il était en face des homes qui quelques heures plus tard, vont tous l’abandonner par peur. Et c’est pour cela qu’il prie pour ses Apôtres, parce que « eux sont dans le monde », alors lui « désormais n’est plus dans le monde ». Il veut les soutenir par sa prière.

Cette Prière de Jésus en Jn 17 est centrée sur l’Unité des disciples, à l’image de l’Unité du Fils avec le Père.

Qu’ils soient un, comme nous-mêmes (Jn 17,11).

L’unité en Christ n’est pas l’uniformité, notre Dieu est trinitaire, tout en étant unique. Nous avons à vivre l’unité avec nos différences. Une unité de cœur, une unité d’Esprit, une unité d’amour malgré nos sensibilités différentes. Une paroisse qui porte du fruit est une paroisse qui vit ses charismes et ses sensibilités différentes dans l’unité et le respect de chacun.                                                   L’unité produit par elle-même son propre fruit qui est la joie qui s’oppose à la haine.

Qu’ils aient en eux ma joie et qu’ils en soient comblés (Jn 17,13).

La joie est le signe d’une vie en Eglise vécue dans l’unité et la fidélité à l’amour de Dieu. C’est la joie d’aimer et d’être aimé en retour, la joie reçue de Dieu et la joie de la vie fraternelle. Il s’agit d’une joie profonde qui est au cœur de l’homme, pas d’une exubérance factice et superficielle. Cette joie illumine le regard et le cœur et se traduit en acte, par la bonté et la bienveillance qui doit animer nos relations avec les autres et dans la vérité.

Qu’ils soient consacrés par la vérité (Jn 17,17).

Il s’agit de trouver dans la Parole de Dieu, la Vérité même de Dieu qui fait grandir et croître en humanité et sainteté. Il n’est pas question des vérités que nous avons à asséner aux autres pour leur dire ce qu’ils doivent faire, comme des donneurs des leçons ; mais il est question de vérité de l’Amour. Comment être témoin de l’Amour du Christ s’il n’y a pas l’Amour entre nous ?

Saint Jean nous dit : « nous ne pouvons aimer que dans la mesure où nous restons fermement greffer en Jésus. Et l’Amour entre nous rend visible l’Amour envers Dieu que nul n’a jamais vu » (Cf 1Jn 4,11-1). L’Amour fraternel est le fruit de la présence de l’Amour de Dieu en nos cœurs.

Chers frères et sœurs, la prière sacerdotale du Christ, nous met en présence de l’Amour immense qui existe entre le Père et le Fils, et dans lequel Jésus, nous fait entrer. Et comme les Apôtres, nous pouvons recevoir la prière de Jésus pour nous. Nous avons en Jésus celui qui nous aime par-dessus tout : il continue de prier son Père éternellement pour nous.

Amen !

Abbé Hugues MBATIZOMA