13e dimanche dans l’année B – 27 juin 2021

Toucher le cœur de Dieu

Sg. 1,14…24 – Ps 29 – 2 Cor. 8,7-15 – Mt. 5, 21-43

Toucher Jésus ou lui demander de nous imposer la main, c’est un acte de foi qui nous permet de recourir à Lui comme à la source de notre vie et de notre salut. C’est croire en la tendresse infinie de son amour pour tous les hommes et pour chacun de nous en particulier.

  1. Dieu peut-il être touché par n’importe qui ?

En relisant l’évangile de ce jour, je me suis souvenu d’un autre passage évangélique où il s’agit encore du toucher. C’est l’épisode où Jésus est invité chez un pharisien, Simon, pour un repas.

Une femme dite « de mauvaise vie », une prostituée, vient pleurer à ses pieds, versant des larmes et du parfum. C’est là que le pharisien Simon « se dit en lui-même:  » S’il était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et que c’est une pécheresse » (Lc 7, 39). Comme vous le savez, Jésus va être touché par la démarche de cette femme et lui « dit:  » Tes péchés sont pardonnés. » (Lc 7, 48).

Que nous apprend cet épisode ? Il nous apprend que selon les pharisiens, il y a des gens qui peuvent toucher Dieu et pas d’autres. Autrement dit, les bons peuvent toucher Dieu et s’approcher de Lui, alors que les pécheurs n’ont pas droit de le toucher. Ils doivent s’en abstenir ! Ce qui sous-entend que si nous ne sommes pas saints nous ne pouvons pas toucher Dieu. C’est donc penser qu’il ne sera jamais « touché » (dans le sens d’être « ému ») par notre cas et notre vie, et donc nous aurons jamais la manifestation de la tendresse de Dieu dans notre vie ?

Non, en nous rapportant l’épisode de cette femme malade, l’évangile de ce dimanche nous dit clairement que Dieu est bon pour tous, que nous soyons bons ou mauvais. Qui que nous soyons, nous pouvons recourir à LUI. Nous avons le droit de le toucher.

  1. Toucher le cœur de Dieu pour être sauvé

Ce qui nous permet de bien saisir le sens de l’évangile que nous venons de lire. « Elle disait  » Si je touche seulement ses vêtements, je serai guérie ». Elle le fait pudiquement et à l’insu de Jésus. Elle n’avait pas l’intention de « voler » la puissance de Jésus, mais elle était confiante qu’une vraie force de guérison et de vie émane de LUI.

C’est même peut-être ce que croyait le chef de la synagogue qui est venu demander à Jésus de venir chez lui « imposer la main » sur sa petite fille qui venait de mourir. Parce que cet homme croyait de tout son cœur que Jésus peut sauver et donner et redonner la vie.

Toucher Jésus et lui demander de nous toucher, sont des démarches qui nous permettent de recevoir la grâce de Dieu et d’être sauver. Toutes ces deux démarches exigent une foi simple et ferme.

  1. Notre foi en la tendresse infinie de Dieu

Avec toutes les expressions et gestes que nous rencontrons dans l’évangile : toucher Jésus, physiquement, comme cette femme malade ou que le cœur de Dieu soit touché par notre mal et notre misère ; ou encore se laisser toucher par Lui, il y a une chose qui en découle : par sa main, Dieu manifeste sa tendresse à tous les hommes.

Vous connaissez sûrement ce psaume qui dit : « la tendresse du Seigneur est de toujours à toujours » ; c’est-à-dire elle est pour toutes les générations. Cela veut dire que la main de Dieu est une source intarissable d’amour et de bienfaits pour tous les hommes, que nous soyons bons et justes ou que nous soyons mauvais et pécheurs.

Pour toucher le cœur de Dieu ou se laisser toucher par la main divine nous avons besoin de la foi : croire fermement en lui. Lorsque nous lisons les évangiles, nous remarquons que Jésus sollicite souvent la foi de ceux qui lui font une demande : « crois-tu que je vais faire cela ? » Nous aussi nous avons besoin de cette foi du lépreux qui disait à Jésus : « si tu le veux tu peux me purifier » ou de cette femme malade : « si je touche seulement son vêtement, je serai guérie ».

Aujourd’hui, l’Eucharistie, le sacrement de réconciliation et la prière sont des occasions que nous avons de toucher Jésus et de lui demander que sa main nous donne la guérison et le salut. Soyons donc conscients et confiants que chaque fois que nous prions, que nous communions ou que nous nous confessons, c’est Jésus lui-même que nous « touchons » encore aujourd’hui et son amour nous sauve !

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Nous avons encore aujourd’hui des occasions de « toucher » Dieu et de le rendre sensible à notre mal et à notre vie, demandons-lui d’augmenter en nous la foi pour que nous puissions recourir à lui maintenant et tout au long de notre vie.

Abbé Etienne Kaobo Sumaïdi