6e dimanche dans l’année C – 13 février 2022

Heureux ceux qui marchent selon la loi du Seigneur.

Les lectures de ce dimanche nous enseignent que la chose la plus importante que Dieu veut c’est notre bonheur. D’ailleurs, ce désir d’être heureux est inscrit au cœur de tous les hommes. La recherche du bonheur constitue le but ultime de toutes nos actions. Cependant. Il n’est rare que nous nous éloignions du chemin du bonheur que Dieu a tracé devant nous. Pour ce faire, la vie des croyants est parsemée de multiples poteaux indicateurs. Les mots « heureux ou malheureux », « béni ou maudit » que nous lisons dans les lectures de ce sixième dimanche font partie du quotidien de notre vie .

L’évangile nous propose des béatitudes qui prennent les pauvres comme des protagonistes et les malheurs qui guettent les riches. Les deux voies tracent le plan programmatique de Jésus dans l’évangile de Saint Luc. Les Béatitudes sont une forme littéraire connue depuis l’Antiquité en Égypte, en Grèce … Également, nous avons plusieurs témoignages dans la Sainte Bible, notamment dans le livre de la sagesse et la littérature prophétique. Dans les psaumes en général, une personne qui respecte fidèlement la loi est considérée comme bénie : « Béni soit l’homme qui n’assiste pas aux réunions des méchants et ne suit pas la voie des pécheurs … mais il aime la loi du Seigneur et la médite jour et nuit  » (Ps 1,1) ; « Heureux ceux qui marchent selon la loi du Seigneur » (119,1) …

Les béatitudes et les malédictions de Jésus par rapport à celles de l’Ancien Testament présentent des différences fondamentales. La littérature de la sagesse dans l’Ancien Testament insiste sur un comportement conforme à la loi pour être béni, tandis que dans l’évangile, Jésus n’exige aucun comportement éthique spécifique, comme condition pour être déclaré béni. Simplement les pauvres, ceux qui pleurent, les persécutés… sont bénis.

Frères et sœurs, les lectures de ce dimanche mettent en évidence l’importance du bon choix pour être heureux. En opposant deux comportements ou attitudes, celui des justes et celui des pécheurs. Ceux qui ont choisi la bonne direction sont appelés « les justes ». Ces derniers se voient consacrer la plus grande partie de la première lecture, du psaume et de l’évangile. En revanche, ceux qui ont fait le mauvais choix, que l’on appelle « les méchants ou les maudits » bénéficient d’un traitement marginal. Bref, seul vaut la peine que l’on parle longuement du sort des bienheureux. Les autres là, c’est-à-dire la face obscure de chacun de nous, les expériences malheureuses ne sont que la « paille balayée par le vent ». Vivons comme les bénits, toujours convoqués au bonheur et au rendez-vous du Seigneur.

5e dimanche dans l’année C – 6 février 2022

                                            Is 6, 1-2a. 3-8; 1Co 15, 1-11; Lc 5, 1-11

L’Appel du Seigneur : la Vocation d’Isaïe, de Paul, de Pierre, Jacques et Jean.

« Ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et la grâce dont il m’a comblé n’a pas été stérile » 1Co 15.

Chaque homme comme Isaïe, Paul, Pierre, Jean et Jacques, est appelé à être ce qu’il est profondément ; à trouver un sens à son existence. Tout homme est appelé à faire quelque chose dans sa vie.

En effet, les ados d’aujourd’hui comme ceux d’hier se demandent tous un jour ou l’autre ce qu’ils feront dans la vie. C’est une question qu’ils porteront pendant de nombreuses années pour certains et certaines. Pour d’autres la voie est toute tracée. Leur choix ne les préoccupe pas. Ils suivront les traces d’un père ou d’une mère. Ils se lanceront dans un domaine qui les passionne déjà. Pour plusieurs, le chemin sera plus long. Il se fera à travers des hauts et des bas. Des essais et des échecs. C’est la vie dira-t-on… Nous sommes ici sur le terrain du choix d’un travail ou d’une profession.

Il en va ainsi pour la personne croyante qui désire découvrir son chemin, sa vocation car, comme le dit le pape François : « Ce qui importe, c’est que chaque croyant discerne son propre chemin et mette en lumière le meilleur de lui-même, ce que le Seigneur a déposé de vraiment personnel en lui (cf. 1 Co 12, 7) et qu’il ne s’épuise pas en cherchant à imiter quelque chose qui n’a pas été pensé pour lui. » (Exhortation Gaudete et Exsultate sur la sainteté n. 11)

Nous avons dans les trois textes d’aujourd’hui trois récits de vocations qui ont été vécues par des personnes comme nous qui ont été l’objet d’un choix particulier de Dieu. À cause de circonstances particulières, le chemin déjà poursuivi a pris pour elles une direction nouvelle et inattendue. C’est ce qui est arrivé à Isaïe, à Paul, à Pierre et aux autres disciples du Christ.

La vocation d’Isaïe, Paul, Pierre passe par une rencontre.

Cette rencontre peut être extraordinaire comme la théophanie que vit Isaïe, perturbante comme celle de Paul sur le chemin de Damas, ou plus simple comme celle de Pierre qui rencontre un homme alors qu’il pêche sur le lac. Continuer la lecture

4e dimanche dans l’année C – 30 janvier 2022

Chers frères et sœurs,

Le texte, dans la première lecture du prophète Jérémie, a été écrit bien avant la venue de Jésus.

Jérémie est devenu le porte-parole du Seigneur. Le message qu’il doit transmettre, il ne l’a pas, lui, choisi. Sa mission, c’est de parler de la part du Seigneur, c’est de transmettre la parole de Dieu, même si elle ne plaît pas. Il devra parler sans crainte, même au risque de sa vie. Et ce c’est qui est arrivé : il a dû affronter l’hostilité des siens, ils l’ont combattu et persécuté mais rien ni personne ne peut empêcher Dieu de vouloir entrer en relation avec les siens pour nouer une relation d’alliance.

Dans la seconde lecture, nous avons la lettre de St Paul aux corinthiens. Envoyé par le Seigneur pour être l’apôtre des païens (les païens à l’époque de Paul, c’étaient des étrangers par rapport au peuple de Dieu et à sa religion.)

Comme tous les prophètes et comme Jésus lui-même , Paul a dû affronter les persécutions. Il nous avertit dans son hymne à la charité que les chrétiens divisés ou repliés sur eux-mêmes ne seront jamais de la race des prophètes. Il nous invite à ouvrir notre cœur aux dimensions de celui de Dieu.

Dans l’évangile. Afin d’accentuer le rejet de jésus par les gens de son village, St Luc dans son Évangile transforme cette première rencontre de jésus, dans la synagogue, avec les gens de son village et la situe au tout début de la vie publique de jésus. Chez les autres évangélistes, nous retrouvons cet évènement plus tard.

Dans le texte d’aujourd’hui nous avons un aspect de la vie de jésus qui, dans moins de 3 ans, sera condamné et de nouveau chassé hors de la ville pour y être crucifié.

« Chassé hors de la ville symbole cruel de rejet total « . Les lépreux étaient souvent chassés hors de la ville, de même que les malfaiteurs et les condamnés à mort.

En lisant le texte d’aujourd’hui, nous sommes tentés de condamner les gens de Nazareth, la classe politique et religieuse de Jérusalem, tout en nous félicitant, nous les chrétiens, d’accepter Dieu à bras ouverts, d’être di bon côté. Cependant, si nous sommes sincères, nous devrions admettre que souvent beaucoup de chrétiens, comme nous, rejettent Dieu hors de leurs familles, de leurs maisons, de leurs entreprises et de leurs décisions importantes. Nous lui rendons visite une petite heure le dimanche et ensuite nous le laissons dans le tabernacle, lui refusant accès à notre vie de tous les jours après la visite. (Séparation de vie privée et l’Eglise oblige)

Le monde d’aujourd’hui, nous disait notre Évêque dans sa dernière lettre pastorale, lue dans les églises du diocèse (celui de Namur), le monde d’aujourd’hui n’est plus un univers chrétien qu’ont connu nos parents et grands-parents et nous devons vivre en minorité dans la société pluraliste actuelle. Les religions diverses ont fait leur apparition et de nouvelles idéologies et philosophies se rencontrent sur nos places publiques.

Dans ce monde multidimensionnel, nous devons permettre à ceux et celles qui pensent différemment de nous de vivre en paix et d’agir selon leurs convictions. Mais ça ne veut pas dire que nous devons, nous chrétiens, abandonner nos propres croyances, convictions et traditions religieuses. Par exemple : si un non chrétien désire ne pas utiliser le mot « Noël « sur sa carte des vœux ou dans son calendrier, c’est son droit, car, peut-être la fête de la naissance de Jésus n’a pas une résonance chez lui, Cela ne nous oblige pas à faire disparaître tout ce qui nous rattache à notre fête chrétienne, à la vider de son contenu religieux pour manifester notre respect pour les convictions de l’autre.

L’évangile d’aujourd’hui nous provoque et veut nous sortir de la torpeur et de l’indifférence.

Avec les gens de Nazareth, le Christ nous rejoint aujourd’hui, au cœur de notre existence, et il nous invite à le laisser agir dans notre quotidien afin que nous ayons la vie en abondance. Laissons la parole de Dieu pénétrer jusqu’au fond de notre cœur et permettons au Seigneur de nous accompagner tout au long de notre vie.Ne le chassons pas hors de notre ville. Amen

Abbé Jeannot-Basile.

Echo de la célébration œcuménique du 20 janvier 2022

Dans le cadre de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens (18 au 25 janvier), la communauté protestante (église protestante unie de Belgique) de Gembloux et la communauté catholique ont célébré ensemble le Seigneur autour du thème proposé et préparé par les églises du Moyen-Orient :  Nous avons vu son astre à l’Orient et nous sommes venus lui rendre hommage.

La pasteure Priscille Djomhoué a assuré la prédiction, que vous pouvez retrouver à la fin de cet article.

Au cours de la célébration chacun a été invité à venir ajouter son étoile près de celle qui nous rappelle que la lumière du Christ brille sur nous comme elle brillait dans le ciel de Bethléem. En ajoutant nos propres étoiles au ciel, nous unissons nos dons et prières pour l’unité visible de l’Eglise.

Prédication           Matthieu 2, 1 -12

La parole de Dieu est lue par toute sorte de personnes : les poètes, les artistes et les savants. Les poètes et les artistes lisent avec le cœur, tandis que les savants lisent de manière analytique, avec la tête : les deux se complètent. Mais cette histoire des mages montre comment le Christ enrichit toute personne qui lui apporte son cœur. Les mages sont venus avec la joie dans leurs cœurs, et Dieu leur a permis de voir des choses merveilleuses.

L’évangéliste Matthieu nous donne une image positive des mages et les traite avec gentillesse. Mais cette bienveillance envers les mages ne signifie pas que l’astrologie ou les horoscopes sont légitimes pour le juif. Les principaux moyens de révélation de Dieu pour eux sont les prophètes, les Écritures, et non les étoiles. L’astrologie constitue un système religieux alternatif, incompatible avec la croyance juive, car elle accorde trop d’importance au mouvement des astres. Dieu est au contrôle, mais pas les étoiles.

L’utilisation par Dieu d’une étoile pour guider ces mages vers Jésus était une chose unique. Dieu en effet ne nous parlent pas un langage que nous n’allons pas comprendre : il utilise notre cadre de vie. Il utilisa alors le cadre de vie des mages, leurs outils et leurs symboles pour leur parler, pour les orienter, pour leur annoncer le salut.

Ces mages faut-il le signaler ne sont pas de Bethlehem. Etrangers et païens, ils sont porteurs de coutumes étranges et leur sagesse n’est pas celle du judaïsme, dirons-nous, comme nous le ferions avec nos contemporains d’ailleurs : nous, hommes et femmes des églises, ne regardons-nous pas trop souvent ceux qui sont éloignés avec méfiance ? Sommes-nous prêts à accepter qu’il y ait en dehors de notre église, de notre confession religieuse, qu’il y ait ailleurs des hommes et des femmes qui vivent avec leurs cultures, une relation authentique au Dieu vivant ? Continuer la lecture

3e dimanche dans l’année C – 23 janvier 2022

Jésus l’accomplissement et la révélation parfaite de Dieu.

         Chers frères et Sœurs,

Dans la première lecture, le prêtre Esdras convoque une grande assemblée parce qu’il est indispensable que les peuples reviennent au fondement d’Israël après l’exil babylonien. Alors ce qu’il fallait avant tout, c’est restaurer la communauté, unir ceux qui était partit en exil et ceux qui était restés et avait dû s’accommoder avec l’occupant. C’est bien par la Loi donnée à Moïse, qui avait été à l’origine du peuple de Dieu, qui pouvait les rassembler en un seul corps. Et ce livre de la Loi c’est la parole de Dieu ; une parole vivante et agissante, qui est source encore aujourd’hui de notre unité et continue à faire de nous un corps où chacun trouve sa place et son rôle.

Dans l’Evangile, Jésus se montre lui-même comme l’accomplissement et la révélation parfaite de Dieu ; c’est en lui, que tout s’accomplit. Ainsi chers frères et sœurs, il n’y a pas de Peuple de Dieu, pas de famille chrétienne, pas d’Eglise, pas de foi authentique et donc de fidélité au Seigneur, sans rassemblement autour de la Parole, sans écoute attentive et célébration joyeuse. Et aussi retenons que pour ressouder une communauté, Esdras et Néhémie ne lui font pas la morale, ils lui proposent une fête autour de la parole de Dieu. Voilà pourquoi, nous allons demander au Seigneur, la grâce de lui rester fidèle et de se connecter à sa parole ; qui du reste, est la première délivrance de nos vies ; puis en cette semaine où nous prions pour l’unité des chrétiens, que nous puissions comprendre ceci : que ce qui nous unis est plus fort, que ce qui nous divise ; pour qu’un jour nous nous retrouvions dans la joie éternelle. Amen !

Père Magloire