Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (40)

Jeudi 30 avril. Les cloches 2-3-4-6 sonneront aujourd’hui, soit mi-fa#-la-do#.

Les fouilles qui ont été menées ces dernières années par Michel Siebrand pour l’Agence wallonne du Patrimoine nous ont apporté de précieuses informations sur le beffroi et l’ancienne église Saint-Sauveur.

Le beffroi est en grande partie du XVIe siècle. La base des murs de l’église de cette époque est toujours présente dans le sol. On a retrouvé, plus profondément enfouis, les restes d’une église de plus petite taille, datant du Moyen-Âge.

A quoi ressemblaient ces bâtiments ?

Les dessins commandés par l’abbé Papin illustrent en 1521 une église Saint-Sauveur de petite taille munie d’une tour carrée avec une toiture en pointe peu élancée. Ça doit être encore l’église médiévale. Les choses ont changé sur la gravure de Gramaye en 1608 : la tour de l’église présente une flèche avec un bulbe et quatre clochetons d’angle. C’est comme cela aussi qu’Harrewijn l’illustrera plus tard, probablement au départ d’une autre source.

Sur ces deux documents, l’église possède une chapelle latérale. Ses vestiges ont aussi été retrouvés dans le sol.

Ces bâtiments du XVIe siècle ont été ruinés, comme le reste de la Ville et de l’abbaye, par le grand incendie du 6 août 1678. Leur restauration dura plusieurs décennies au terme desquelles on a ajouté le dernier étage de la tour et la flèche simple qui fut à son tour détruite par l’incendie du 12 septembre 1905.

Illustrations : Gravure de Jean-Baptiste Gramaye, 1608, et fac-simile ; gravure de Jacques Harrewijn, fin XVIIe et extrait d’un tableau de François de La Pointe (ca 1690) : issus du dossier de classement UNESCO. Dessin légendé issu de La Geste des abbés de Gembloux, par Jean-Paul Straus, éditée par le Cercle royal ‘Art et Histoire’ de Gembloux, 2012, p. 142 – article Manu Delsaute 

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (39)

Mercredi 29 mars. Quatre cloches 2-3-4-5 ou mi-fa#-la-si.

Quelle est la signification des trois clés ?

Nous n’avons aucune certitude à ce sujet. Il ne s’agirait pas des clés des portes puisque celles-ci étaient au nombre de quatre…

Les trois clés apparaissent sur les armoiries personnelles de l’abbé Arnould de Chastre au XIIIe siècle. On les retrouvera bien plus tard dans les armes du Comté de Gembloux  elles intégreront celles de la Ville : « l’écu de sable  fond noir) à trois clefs d’argent surmonté de la couronne comtale à treize perles ».

Initialement, les armes de l’abbaye faisaient référence aux saints auxquels elle était dédiée : une clé pour saint Pierre et une épée pour saint Exupère (saint guerrier).

Jean Paul Straus propose la thèse suivante, qui ne demande qu’à être vérifiée : on sait que Gembloux entretenait d’excellentes relations avec le pape. Il arrivait qu’en signe de reconnaissance, le pape permette qu’on reprenne les deux clés de ses armoiries. Cela s’est passé ailleurs.

On aurait donc conservé la clé de saint Pierre, intégré les deux clés papales et laissé tomber l’épée, symbole guerrier contestable.

Illustrations : Armoiries de la Ville et dessin représentant l’abbé Arnould de Chastre, dans La Geste des abbés de Gembloux, par Jean-Paul Straus, éditée par le Cercle royal ‘Art et Histoire’ de Gembloux, 2012, p.111 – article Manu Delsaute

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (38)

Mardi 28 avril. Deux cloches, 2-3 ou mi-fa#.

Èfants d’Djibloû.

Toutes les heures de 8h à 21h, le carillon automatique joue le refrain d’Èfants d’Djibloû.

C’est par décision du 8 novembre 1949 que le Conseil communal conféra un caractère officiel à ce chant régulièrement entonné. Les paroles sont de Joseph Laubain (1877-1952), Grand Prix de littérature wallonne qui fut par ailleurs échevin et plusieurs fois bourgmestre faisant fonction.

Au niveau de la musique, il s’agit d’un arrangement au départ d’une chanson de marche militaire. On le doit à Victor De Becker, musicien reconnu qui fonda l’académie au début des années 1920.

Le refrain se veut général, fédérateur et joyeux. Les couplets décrivent le Gembloux de l’époque et nous pouvons constater que pas mal de choses restent d’actualité à l’exception notable et bien compréhensible de ce qui concerne l’industrie et les villages qui ont rejoint la commune depuis.

 

Nous avons enregistré un nouvel arrangement du morceau en 2015 avec la chorale Canticorum. Paroles en orthographe officielle wallonne, traduction et enregistrement sont disponibles sur le site du Cercle royal ‘Art et Histoire’ : http://www.crahg.be/efants-d–djiblou.html  Illustrations : Photo de Joseph Laubain et partition simplifiée.

Prier pour les vocations? Et si ça me concernait de tout près?

Ce 3 mai, l’Eglise nous invite à tout spécialement prier pour les vocations à l’occasion de la 57e Journée Mondiale de Prière pour les Vocations. Le pape François a écrit pour cette occasion un message dont les mots principaux sont souffrance, gratitude, courage et louange. Et si ces mots étaient pour moi? En fin d’article, retrouvez le signet, confectionné pour cette Journée Mondiale de Prière pour les Vocations, de même qu’une veillée de prière, sous format PDF (cette version ne donne que les textes. Sur demande, on peut recevoir la version avec partitions: smjn.noville@gmail.com).

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (37)

Lundi 27 avril. Sonnerie des cloches 2-3-6, ou mi-fa#-do#. C’est la réplique de la sonnerie du 2 novembre en plus aigü.

Depuis son installation, le carillon façonne l’environnement du cœur de ville en lui donnant une identité sonore propre, que ce soit lorsque l’instrument est joué par le carillonneur à certaines occasions ou via le système automatique qui égrène ses mélodies au fur et à mesure que la journée passe.
Initialement, le système automatique consistait dans un tambour gravé déclenchant des marteaux électriques. Il comportait une mélodie à l’heure et une à la demi-heure.

Il est aujourd’hui remplacé par de l’électronique et les mélodies ont été reprogrammées. A l’heure, c’est « Efants d’Jiblou », l’hymne local officiel, tandis que « Li Bia Bouquet » sonne à la demi-heure. On y a aussi ajouté quelques notes de « Colchiques dans les Prés » au premier quart d’heure et « Greensleeve » (Dans le Port d’Amsterdam) au troisième quart d’heure.

Bien entendu, le système automatique ne permet pas les nuances de jeu qu’un vrai carillonneur peut donner.

Le jeu au clavier se fait généralement avec les poings. Le clavier comporte deux rangées de bâtons qui correspondent aux touches blanches et noires d’un piano. Mais ici, tout est plus grand, plus lourd et donc plus physique ! Les cloches les plus graves sont aussi jouables au moyen d’un pédalier.

Illustrations : Photos de l’ancien tambour de carillon automatique et de notre carillonneur Serge Joris : Vincent Duseigne – article Manu Delsaute