Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (36)

Dimanche 26 avril. Sonnerie de trois cloches 1-3-5 ou ré-fa#-si, tierce majeure-sixte.

L’affaire du bourdon ou l’avènement du carillon.

Si la vie du nouveau bourdon commence sur les chapeaux de roue en 1954, elle sera de courte durée. En effet, il se fêle dès 1958.

Le fondeur Michiels refuse d’appliquer sa garantie et la Ville lui intente un procès. Elle le gagne au bout de plusieurs années de procédure durant lesquelles l’idée de remplacer le bourdon par un carillon fait son chemin. En accord avec la famille de Gustave Docq, la voix grave saluant les grandes occasions laisse sa place à un instrument de musique permettant de jouer de nombreux airs.

C’est le 21 septembre 1963 que le carillon résonne pour la première fois avec à son clavier le Maître Carillonneur Géo Clément, expert en la matière choisi par la Ville comme conseiller technique.

Le carillon est fourni par la firme néerlandaise Petit & Fritsen qui racheta l’entreprise Michiels tombée en faillite. L’ensemble pèse 2.350 kg et comprend 47 cloches, la plus lourde étant un si bémol de 379 kg pour un diamètre de 85 cm. Sur cette cloche figure le texte suivant :
« Ce carillon remplace le bourdon donné à la Commune de Gembloux par Gustave Docq, bourgmestre de 1872 à 1903. »

La plus petite cloche de l’ensemble a un diamètre de 15 cm et pèse moins de 10 kg. Les 47 cloches du carillon sont fixes, elles ne sonnent pas à la volée.

Illustrations : Le clavier et les cloches avec leur filerie : Vincent Duseigne – article Manu Delsaute 

Dans une lettre, le Pape François invite les fidèles à prier le chapelet au mois de mai

Datée de ce samedi 25 avril, une lettre du Pape François adressée à tous les fidèles rappelle la dimension mariale du mois de mai, et encourage à «redécouvrir la beauté de la prière du chapelet chez soi», en particulier en ce temps d’épreuve. Le Saint-Père indique également deux prières à Marie, spécialement rédigées pour l’implorer dans la pandémie.

lire la lettre 

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (35)

Samedi 25 avril. Variation sur un même thème par rapport hier : 1-3-4-6 ou ré-fa#-la-do#.

Tchirou et Piconette

Aux termes de son acte de naissance, c’est pendant qu’on inaugurait le nouveau bourdon que le premier géant de Gembloux voyait le jour. « L’Tchirou » représente un coutelier.

Il reprend le surnom qu’on avait donné à Eloy Martin Cognioul, né en 1849 et mort en 1931, qui, avec sa « tchérette », allait aiguiser les couteaux chaque semaine sur le marché de Fleurus.

Sa première sortie eut lieu le 4 juillet 1954. Pour l’occasion, les géants de Wavre avaient fait le déplacement.

L’année suivante, ce fut au tour de Piconette, qui fait allusion à la rue où résidait Tchirou. L’occasion pour Tchirou de revenir avec une nouvelle tête 😊. Ils ont été mariés par le doyen Henin à la braderie de 1984.

Après maintes pérégrinations et péripéties, ils renaissent en 2009 à l’initiative de la Jeune Chambre Internationale de Gembloux. Depuis, ils animent régulièrement les manifestations locales et se font les ambassadeurs de la Ville à l’extérieur, parfois bien loin.

Tchirou mesure 3,67 m et Piconette 3,48 m. Ils sont portés et ne se font pas prier pour danser…

 

 

Illustrations : Inauguration : Archives du Cercle royal ‘Art et Histoire’ et divers. Photo de 2014 : Amélie Simon – article Manu Delsaute 

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (34)

Vendredi 24 avril. Sonnerie de quatre cloches 1-3-4-5 ou ré-fa#-la-si. Tierce majeure-quinte-sixte. C’est un accord assez joyeux qui sonne pour la messe chaque dimanche matin.

Contrairement aux autres cloches de 1954, le nouveau bourdon ne passa pas par la case église et fut livré directement au beffroi. Sa taille et ses 5.330 kg en imposaient et c’est fièrement que les enfants du coin posèrent à ses côtés.

Comme ce fut le cas avec le précédent, l’usage du bourdon fut partagé avec la paroisse pour les principales fêtes.

Le samedi 5 juin 1954, les autorités convièrent la population sur la place de Hôtel de Ville pour la sonnerie d’inauguration. Un hommage fut rendu à Gustave Docq pour les services qu’il rendit et les legs qu’il fit à la Ville. Elle décida d’ailleurs de graver un souvenir dans la plaque de la rue portant son nom. C’est à ce moment-là que son libellé devint :

Rue Gustave Docq
Bourgmestre de Gembloux de 1872 à 1903
Donateur du bourdon

Illustrations : Photos anciennes issues du Fonds Lucien Hoc du Cercle royal ‘Art et Histoire’ de Gembloux, photo de la plaque de rue – article Manu Delsaute

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (33)

Jeudi 23 avril. Trois cloches pour ce soir : 2-4-6 ou mi-la-do#. Sonnerie aérée où chaque cloche se distingue bien.

Une mélodie avant de sonner l’heure… et vint le carillon !

Nous avons vu que pour prévenir de l’imminence de la sonnerie de l’heure, l’horloge mécanique mettait en route un système tintant l’une ou l’autre cloche pour envoyer le signal.

On ajouta rapidement des cloches, dont des notes, dans le jeu et ces tintements devinrent ainsi des mélodies plus complexes et plus longues. Le système, c’est celui des boîtes à musique que nous connaissons tous : un tambour tournant avec des taquets qui actionneront des leviers reliés aux marteaux. C’est le placement des taquets qui déterminera les cloches tintées et le moment. Petite vidéo pour voir le tout en action à Enghien… https://youtu.be/RFA458GtArU

D’un système purement utilitaire à vocation de donner un signal, on évolua donc vers quelque chose de plus en plus musical. L’idée vint ensuite de jouer des mélodies non pas de manière mécanique mais par l’intervention de l’homme : en reliant les marteaux ou les battants des cloches à un clavier.

C’est comme ça que naquit, il y a un peu plus de 500 ans, le carillon à clavier tel que nous le connaissons dans nos contrées.

Illustrations : Vidéo et photos de l’horloge et du tambour du carillon automatique d’Enghien par Vincent Duseigne. Gravure de 1683 reproduite dans Carillons et tours de Belgique, Ludion éditions, 1994, p. 27 – article Manu Delsaute

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (32)

Mercredi 22 avril. On allège la sonnerie d’hier en retirant la grosse cloche, ce qui fait 2-3-5 ou mi-fa#.

Poursuivons notre balade dans l’ancienne abbaye et rejoignons le quartier des moines. Nous arrivons au calme dans la cour qui leur est réservée. Appelée autrefois cour des noyers en raison des arbres qu’on pouvait y trouver, elle est aujourd’hui bien dégagée.

On y trouve le monument représentant « Le laboureur à l’étude ». Il date de 1910 et marque le cinquantième anniversaire de l’Institut agricole. Il se trouvait auparavant dans la cour d’honneur.

Outre la plus grande simplicité des bâtiments, on remarquera les traces d’arrachement d’une ancienne galerie qui reliait le palais abbatial directement à l’église.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le bâtiment des moines se termine bizarrement dans sa partie haute, ce qui traduit une modification des plans en cours de construction. Il eut été logique que ce bâtiment soit relié au palais abbatial. Il le fut plus tard par un mur de clôture contre lequel le monument aux morts, aujourd’hui à côté, était placé.

 

 

 

 

 

 

 

Illustrations : Carte postale ancienne de la cour des noyers, photos contemporaines – article Manu Delsaute