Dimanche des Rameaux et de la Passion C – 10 avril 2022
« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
Avec tous les chrétiens du monde entier, nous entrons aujourd’hui dans la Semaine Sainte. En ce dimanche, nous faisons mémoire de l’entrée de Jésus à Jérusalem. Son voyage a commencé en Galilée, Il est sur le point de se terminer. Aujourd’hui, c’est la dernière étape et Jésus s’arrête sur le Mont des Oliviers, il envoie deux de ses disciples lui chercher une monture.
Jusqu’à présent, le Messie vivait caché. Mais en ce jour, il veut prendre possession de la ville sainte et du temple. C’est ainsi qu’il va révéler la véritable mission du nouveau pasteur d’Israël. Il n’arrive pas sur un char, comme le ferait le chef d’une armée libératrice, mais sur un petit âne. Et lors de son entrée, il est acclamé par la foule les rameaux d’olivier répandus sur le passage de Jésus lui font un tapis triomphal. Pleine d’enthousiasme, la foule crie « Hosanna ».
Le même Jésus entre aussi dans nos villes et nos villages en ce dimanche, Il veut nous rejoindre au cœur de nos vies et se présente à nous comme le seul qui peut nous délivrer de tous nos esclavages à travers son agonie, sa mort et sa résurrection.
Saint Luc évoque en quelques mots très simples cette lente agonie de Jésus dans la nuit, seul, abandonné même de ses amis qui se sont endormis. Et cette agonie, cette angoisse qui le fait s’écrouler en larmes, l’Evangéliste nous la décrit comme un combat, une lutte solitaire dans la nuit, qui évoque le combat de Jacob avec l’Ange au livre de la genèse. De ce combat terrible, Saint Luc nous a conservé quelques gémissements et une phrase qui en dit long sur ce qui s’est passé : « Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne ».
Ce chemin que nous trace Jésus, entre la gloire et la Croix, entre les réussites éphémères et l’effondrement de tout espoir, préfigure, d’une certaine façon, nos propres chemins. Si la Passion de Jésus nous touche à ce point, c’est parce qu’elle nous révèle que Dieu est venu nous rejoindre jusque là
Nous allons rentrer chez nous avec un rameau béni. Ce rameau va nous rappeler que nous avons chanté : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Il doit aussi nous rappeler que Jésus a besoin de nous. Saisi par l’angoisse de la mort, il a voulu que les siens demeurent avec lui sous les oliviers de Gethsémani. C’est le même appel qu’il nous adresse en ce jour. Alors oui, que ce rameau emporté dans nos maisons soit le signe de notre engagement auprès du Seigneur.
5e dimanche de carême C – 3 avril 2022
Is 43, 16-21 ; Ph 3, 8-14 ; Jn 8, 1-11
La miséricorde et le pardon nous ouvrent à l’avenir
Toute l’histoire du peuple de la Bible est parcourue par un souffle orienté vers l’avenir, une attente et espérance sans cesse renaissantes. Voilà une excellente clé pour relire l’épisode de la femme adultère dans l’évangile de ce dimanche qui met face à face les tenants du passé (scribes et pharisiens) et Jésus, qui ouvre aux hommes un avenir tout autre.
Même si nos cœurs sont arides comme le désert, Dieu y fera passer les fleuves de son amour et de sa vie (Is 43, 16-21)
C’est ce qu’évoque la première lecture tirée du prophète Isaïe : « Ne faites plus mémoire des événements passés, ne songez plus aux choses d’autrefois. Voici que je fais un monde nouveau : il germe déjà, ne le voyez-vous pas ? (…) Les bêtes sauvages me rendront gloire- les chacals et les autruches- parce que j’aurai fait couler de l’eau dans le désert, des fleuves dans les lieux arides ».
En effet, ce n’est pas seulement autrefois, au temps de l’esclavage d’Egypte, que Dieu s’est montré un Dieu sauveur. C’est aujourd’hui qu’il sauve. Il fait fleurir les cœurs désertés par l’espérance et la joie, par l’amour et le pardon des offenses.
Jésus et la femme adultère (Jean 8, 1-11)
Les scribes et les pharisiens amènent à Jésus une femme qu’on avait surprise en train de commettre l’adultère. La Loi de Moïse, dont les scribes et les pharisiens se réclament ici ordonnait, en cas d’adultère, de mettre à mort les deux coupables : « L’homme qui commet l’adultère avec la femme de son prochain devra mourir, lui et sa complice » dit le livre de Lévitique (Lv 20, 10). Or, ici l’homme a disparu sans laisser de traces, la femme est restée toute seule à porter le poids de la faute. Ainsi, elle est réduite à jouer le rôle de bouc émissaire pour tout le monde. Comme quoi, le péché d’autrui nous rassure, nous fait sentir justes, nous décharge de notre responsabilité et notre culpabilité propres.
Quoi qu’il en soit, nous voici en présence d’une scène de jugement et de deux attitudes très différentes devant le péché : d’un côté, les scribes et les pharisiens, de l’autre Jésus.
L’attitude des scribes et des pharisiens est impitoyable dans sa logique : cette femme a péché, elle doit payer, sans recours possible. Ils enferment la femme dans son péché, ils la figent dans sa faute.
Et quel est le vrai motif qui les anime ? Ce n’est pas le souci du respect de la Loi de Moïse. L’évangile est clair sur la pureté d’intention de leur démarche : « ils veulent mettre Jésus à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser ». Continuer la lecture
Horaire du triduum pascal
Jeudi saint 14 avril
18h30 à l’église Notre Dame de Bossière
19h00 à l’église St Amand de Grand-Leez
20h00 à l’église St Guibert de Gembloux
Vendredi saint 15 avril
15h00 à l’église St Hadelin des Isnes – chemin de croix
15h00 à l’église Ste Thérèse de Grand-Manil – chemin de croix
19h00 à l’église St Barthelemy d’Ernage – chemin de croix et vénération de la croix
19h00 à l’église St Hadelin des Isnes – célébration de la Passion de notre Seigneur
20h00 à l’église St Roch de Lonzée – célébration de la Passion de notre Seigneur
Samedi 16 avril – Veillée pascale
19h00 à l’église Ste Foy de Sauvenière
19h00 à l’église St Pierre de Beuzet
21h00 à l’église St Guibert de Gembloux
Dimanche 17 avril – jour de Pâques
9h30 à l’église Ste Thérèse de Grand-Manil
10h00 à l’église St Roch de Lonzée
10h45 à l’église Ste Barbe de Mazy
10h45 à l’église St Barthelemy d’Ernage
10h45 à l’église St Guibert de Gembloux
Conférence à Grand-Manil
Une organisation de l’Association Marie Valtorta
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Nouveau calendrier scolaire
N’oubliez pas c’est cette nuit qu’on dort une heure de moins
4e dimanche de carême C – 27 mars 2022
Chers frères et sœurs,
Il nous est proposée aujourd’hui la merveilleuse parabole de l’enfant prodigue. Il vaudrait mieux peut-être l’appeler la parabole des deux enfants perdus pour le cœur de leur père.
Le premier de deux fils, nous le connaissons davantage. Quelle est donc sa faute ? Nous nous rappelons sa vie dissolue dans son pays d’immigration. Pourtant, son péché le plus grave, celui qui a rompu le lien avec son père, n’est pas là. Il est d’avoir considéré son héritage comme un dû. Plus fort que le lien à son père, son égoïsme le pousse à traduire tout en termes de propriété et donc d’exigence envers son père. Le départ loin de la maison familiale symbolise bien cette rupture du cœur. Le père obéit aux exigences du fils. Il partage son bien et donne sa part à chacun de ses enfants. Il ne résiste pas. L’amour ne se négocie pas.
Le second fils, lui, ne part pas. On pourrait penser qu’il s’agit d’un bon fils. Lui-même le pense. Mais sa fidélité devient pour lui une prétention. Lorsqu’il entend les réjouissances organisées pour le retour de son frère, il se met en colère et dévoile le fond de son cœur. A son tour, il manifeste, et avec colère, ses exigences. Il déroule devant son père, la liste de ses mérites. C’est dire combien il pense que sa fidélité lui confère des droits sur son père. Lui aussi, tout comme son frère pense en termes de propriété. Il place sa propre personne au centre de tout débat. Son enfermement sur lui-même lui interdit de se réjouir du retour du prodigue. Il est enfermé dans sa suffisance.
C’est vrai qu’il n’est pas toujours facile de percevoir la malice de cette attitude. Elle est toute drapée de vertu, de fidélité, de respect et de labeur. Le malheur est que ces bonnes choses sont toutes centrées sur l’égoïsme. L’intention qui les habite n’est pas droite. Elle est tout entière retournée sur soi. On affirme avoir donné. Or ces dons avaient pour but d’obtenir, en retour, des droits absolus sur la personne que l’on prétendait servir et aimer.
Chers frères et sœurs, c’est le drame du monde qui est ici soulevé par Jésus. D’un côté, le fils de Dieu entrevoit l’immense foule de tous ceux qui se sont éloignés de la maison du Père, emportant avec eux tous les dons de Dieu que sont la vie, le travail, la joie et tant de choses Tous ces biens sont des dons du créateur. La foule des prodigues les utilise désormais de manière égoïste puisqu’ils sont incapables de reconnaître leur créateur et père dont ils ont oublié même le nom. Au cœur de cette foule un petit peuple, le peuple de Dieu. Il connaît son créateur et père. Il honore son nom, il pratique son culte et observe sa loi. Mais son cœur, où est-il ?
Sa fidélité, son observance, beaucoup parmi ce peuple s’en servent à leur profit. Ils sont convaincus que leur fidélité même crée des obligations à Dieu. Puisqu’ils sont fidèles, Dieu leur doit le salut. Et il n’est pas question de partager ce qu’ils considèrent comme un privilège avec ces sous-hommes que sont les païens. Si le messie doit venir, c’est pour eux, il devra condamner tous ceux qui n’ont pas observé la loi.
Sans doute n’avons-nous pas grand effort à faire pour nous sentir concernés par la première partie de la parabole. Comme l’enfant prodigue, nous avons aussi dilapidé notre héritage. Comme lui, nous avons fui la maison paternelle. Mais nous sommes également concernés par le deuxième volet de la parabole. Nos moments de fidélité, en effet, peuvent devenir pour nous, source d’orgueil spirituel et fondement d’exigences que nous aurions sur Dieu. » merci, Seigneur, disait le pharisien, de ne m’avoir pas fait comme les autres hommes qui sont voleurs impies, etc…
Que le Père de miséricorde pardonne en nous l’enfant prodigue, certes. Mais qu’il pardonne aussi le fils aîné que nous sommes bien souvent.
Qu’il ouvre notre cœur au véritable amour qui considère tout, y compris la fidélité qui peut être la nôtre, comme un don offert à tous nos frères et sœurs sans exclusive aucune. Le don suprême étant celui d’un cœur universel. Amen !
Abbé Jeannot-Basile.
2e dimanche de Carême C – 13 mars 2022
« La transfiguration sur le Thabor »
La Transfiguration est un grand mystère pour nous Chrétiens, un mystère qui nous touchent de près. Saint Paul dans la deuxième lecture nous dit : Le Seigneur « transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux ». Le Thabor qui est la référence du lieu de la transfiguration est une fenêtre ouverte sur notre espérance Chrétienne. Il nous garantit que l’opacité de notre corps se transformera un jour en lumière, mais c’est aussi un projecteur pointé sur notre présent; qui met en lumière ce que notre corps est déjà, malgré sa misérable apparence. Il est le Temple de l’Esprit Saint. La beauté du Christ transfiguré sur le Thabor devant Pierre et Jean, nous enseignent deux choses absolument fondamentales sur notre condition. La Transfiguration nous dit qui nous sommes et ce qu’est notre corps.
Chrétien que nous sommes, nous devenons par notre baptême une référence du temple de Dieu « 1 Cor 3, 16 ». La gloire de Dieu qui rayonne dans le corps de Jésus désire toujours habiter en nous et Jésus nous dit : « Voici que je me tiens à la porte et que je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, moi près de lui et lui près de moi « Ap 3, 20. Si quelqu’un entend ma voix « celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! » ; « Si quelqu’un m’aime il gardera ma parole, mon Père l’aimera et nous viendrons vers lui et nous ferons chez lui une demeure » Jn 14, 23.
Chacun de nous, je l’espère, a rencontré dans sa vie de vrais témoins du Christ. Il semble que par moment c’est Dieu qui brille en eux comme une flamme, qu’à travers ce qu’ils sont, Dieu se montre, illumine et réchauffe notre pauvre cœur… Or tandis qu’il priait, Jésus resplendit ainsi et révéla cette lumière mystérieuse à ceux des disciples qu’il avait choisis, en présence des prophètes les plus éminents, afin de montrer que c’est la prière qui procure cette bienheureuse contemplation, et pour que nous apprenions que c’est en étant proche de Dieu par la vertu et uni avec Lui par l’Esprit que l’on obtient la manifestation de cet éclat.
Jésus le fils du Père possédait, caché sous sa chair, l’éclat de la nature divine. Cette lumière est donc celle de la divinité, et elle est incréée. Lorsque le Christ fut transfiguré disent les théologiens, « ce n’est pas en acquérant ce qu’il n’était pas, mais en se montrant à ses disciples tel qu’il était, en leur ouvrant les yeux et en se faisant voir à ces aveugles qu’il est le Fils de Dieu ». Après la transfiguration de Jésus, Dieu le Père nous appelle donc à être plus attentifs a sa parole vivante qui est le Christ Jésus lui-même.
Père Magloire
Entraide et Fraternité : 2e collecte de carême ce week-end
« Écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres »
En cette période toujours marquée par la crise sanitaire et ses conséquences, ce Carême nous offre une nouvelle possibilité de nous soutenir mutuellement et de cheminer ensemble vers Pâques. Cette année, nous revenons sur l’appel du pape François (Laudato si’, n°49) à « écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres ». À Madagascar, cette double clameur est immense. Écoutons-la !
Les grandes richesses culturelles et écologiques de l’île rouge contrastent fortement avec la pauvreté économique qui frappe la grande majorité des habitants de ce pays. Près de 92% de la population malgache vit avec moins de deux dollars US par jour et environ 33% des ménages se trouvent dans une situation d’insécurité alimentaire. C’est dans les campagnes que la situation est la plus préoccupante. La faim et la malnutrition y touchent les paysans et paysannes parce que, d’abord et avant tout, ils et elles n’ont pas d’accès à la terre.
Or, le gouvernement malgache compte, dans les dix prochaines années, octroyer quatre millions d’hectares de terre à des grandes entreprises privées pour renforcer les exportations agricoles. Il privera ainsi les paysans et paysannes de leur moyen de subsistance essentielle : la terre. Ces accaparements de terre sont inacceptables d’autant qu’ils se réalisent souvent grâce à de l’argent public, y compris venant de la Belgique. Épinglons ici certains projets d’accaparement de terre financés par la banque belge de développement (BIO), 100% publique. Continuer la lecture