La bible chantée au balcon (7)

Ce numéro spécial a été entièrement réalisé en confinement, texte, musique, arrangements instrumentaux, enregistrement, mixage et montage vidéo.

Le Trio GPS vous envoie plein de pensées positives pour les labours et labeurs à venir.
 » Yalla ! », comme disait Sr Emmanuelle.

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (43)

Dimanche 3 mai. Le déconfinement commence graduellement demain. C’est le moment de sonner toutes les cloches à la lente approche de jours meilleurs.

La cloche étant un instrument qui se vend au kilo, plus il y en a et plus elles sont lourdes, plus c’est cher. Il est courant, lors de l’installation d’un carillon, qu’on fasse l’économie de l’une ou l’autre grosse cloche dont l’usage, bien qu’utile, n’est pas indispensable pour jouer un répertoire correct. Il manque donc parfois des notes dans le jeu.

C’était le cas à Gembloux et, en 2012, on décida de combler les trous par l’ajout de deux cloches, Romane et Benjamine, qui ont donné lieu à la coulée en public. La particularité de celles-ci est qu’elles peuvent aussi sonner à la volée. L’opération porta à 49 le nombre de cloches jouables au carillon et à 6 celui des cloches pouvant sonner à la volée.

Les 50 ans du carillon en 2013 furent une belle occasion pour ajouter une 50e cloche afin d’étendre le jeu dans le grave. C’est un sol#1 de 560 kg pour 97 cm de diamètre. Elle a été fondue par la firme Petit & Fristen qui avait livré le carillon en 1963 et elle présente les mêmes décors que les 47 cloches de l’époque. On lui ajouta le blason de la Ville. Cette cloche fait écho au classement du beffroi sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2005. Elle s’appelle La Gardienne. Elle ne sonne pas à la volée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Outre la devise de l’UNESCO « Building peace in the minds of men and women » et la mention « Ville de Gembloux », elle porte le texte suivant :

JE CELEBRE LES 50 ANS DU CARILLON
DU BEFFROI DE GEMBLOUX,
PATRIMOINE DE L’HUMANITÉ,
POUR CONSTRUIRE LA PAIX, DONT JE SUIS
LA GARDIENNE,
DANS L’ESPRIT DES HOMMES ET DES FEMMES.

Après cette 44e publication quotidienne, il y a encore bien des choses à aborder sur l’histoire et le patrimoine gembloutois. Le temps est venu de prendre un autre rythme, plus libre. Les sonneries continueront chaque jour pour soutenir nos applaudissements en encouragement de celles et ceux qui œuvrent dans la lutte contre le Coronavirus, qui sont impactés ou qui nous aident dans cette période difficile. Une cloche par jour, de la plus petite à la plus grosse, du lundi au samedi. Le dimanche : les cloches 1 et 3.

Merci pour l’intérêt témoigné.

Illustrations : La Gardienne et son texte : Serge Joris – article Manu Delsaute

En tant que lecteurs attentifs, vous n’aurez pas manquez de remarquer que nous ne comptons « que » 43 publications, alors que 44 soit signalées dans l’article ci-dessus. Sans doute l’auteur a-t-il comptabilisé l’article d’ouverture de la page Facebook, ce n’est pas le cas ici !

 

Vocations, tous concernés !

Ce texte est extrait d’une homélie de l’abbé François Barbieux pour ce dimanche 3 mai que vous pouvez retrouvez dans son intégralité ici

Ce dimanche est la 57e journée mondiale de prière pour les vocations. Ce terme vient du latin vocare : appeler. À travers le monde entier, l’Église prie pour que tous, jeunes ou moins jeunes, écoutent l’appel que Dieu leur lance à le suivre sur les chemins du Royaume qu’il a inauguré et annoncé. Dans la première lecture, nous entendions l’apôtre Pierre proclamer : « la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera ».

Oui, la vocation ne concerne pas seulement les prêtres ou les religieux. À chacun de nous, Dieu lance un appel personnel à le suivre, à l’annoncer, à témoigner sa Miséricorde, à être des acteurs de communion… à être des saint(e)s ! Dans le mariage ou le célibat, la vie consacrée, le diaconat, la prêtrise… Chacun a sa mission propre dans la communauté chrétienne, car l’Église est l’affaire de tous. Nous en sommes pierres vivantes depuis notre baptême. Chacun, selon ses charismes, est appelé à y prendre une place spécifique à laquelle le Seigneur l’appelle. Alors, le petit troupeau pourra grandir et s’épanouir car le Seigneur est venu « pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance ! » C’est pourquoi tout cela prend sa source sur le premier des appels que Jésus nous a lancé, la vocation primordiale : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ! » Continuer la lecture

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (42)

Samedi 2 mai. Sonnerie des cloches 1-3-6, soit ré-fa#-do#.

Les fouilles récentes à l’intérieur du beffroi sous la direction de Michel Siebrand nous ont livré des trésors inattendus car ce sont 13 bases de moules de cloches qui ont été mises au jour, plus – chose exceptionnelle – le noyau quasi intact d’un 14e moule.

On situe l’activité de l’atelier de fonte au début du XVIIIe siècle, ce qui correspond à la longue période d’inutilisation de l’église Saint-Sauveur suite à l’incendie de 1678. On découvrit aussi une partie du pavement du XVIe siècle, en partie démoli pour creuser la fosse à cloches, deux fours pour la fonte du métal et une aire de terre présentant une trace de chauffe circulaire. On pense qu’on aurait chauffé une cloche pour la réparer ou faciliter sa destruction pour en réutiliser le métal.

Le remblai de comblement de l’atelier contient de nombreux fragments de moules avec quelques restes de décors et inscriptions. Tous ces éléments doivent encore être étudiés. A ce stade, on ne connaît aucun document qui ferait allusion à cette activité qui surprend par son ampleur.

Le sol renferme également des vestiges de murs médiévaux ainsi qu’une pierre ouvragée, de niveau, qui semble dater du XIIIe siècle. Elle pourrait constituer une base de fonts baptismaux. On relève qu’elle est restée en place, incluse dans la reconstruction du XVIe siècle. Quoi qu’il en soit, toutes ces découvertes inspireront les aménagements intérieurs et extérieurs à venir.

Reportages disponibles sur Canal Zoom.

Illustrations : Photos des vestiges par Michel Siebrand – article Manu Delsaute 

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (41)

Vendredi 1er mai. Sonnerie des cloches 1-2-4-5 ou ré-mi-la-si.

La fabrication des cloches.

C’est vers le milieu du XIXe siècle que les fondeurs de cloches se sont sédentarisés, aidés par l’évolution des moyens de transport. Auparavant, ils se déplaçaient pour couler les cloches au lieu de livraison. Ils creusaient une fosse et y façonnaient les moules destinés à recevoir le métal en fusion.

On peut schématiser le procédé de fabrication d’une cloche comme suit :

1. On élabore un premier moule en briques recouvertes d’argile, de crottin de cheval et armé de poil de chèvre qui correspond au volume intérieur de la future cloche.

2. Sur le noyau préalablement enduit d’un isolant, on ajoute une seconde couche, en argile. Elle a exactement la taille de la cloche à couler. On l’appelle la fausse cloche. Tout cela se fait avec un gabarit qu’on appelle planche à trousser. Cette fausse cloche reçoit les décors et inscriptions voulus, qui sont en cire.

3. On recouvre ensuite le tout d’une troisième couche de terre et crottin armés. On l’appelle la chape.

4. On fait ensuite sécher le tout, on retire délicatement la chape, on brise la fausse cloche sans abîmer le noyau et on replace la chape au-dessus de celui-ci ainsi que le moule de la couronne.

5. C’est dans l’espace laissé vide par la disparition de la fausse cloche qu’on va couler le métal. Préalablement, on aura rebouché la fosse tout autour des moules et bien damé la terre.

6. Une fois le métal refroidi, on procédera au déterrage, brisera la chape et décollera la cloche du noyau. Les moules ne serviront qu’une seule fois, ce qui fait de chaque cloche un instrument unique.

7. On procédera enfin aux finitions comme le polissage.

Une série de ces étapes ont pu être vécues à Gembloux lors de la coulée en public en 2012.

Illustrations : Noyau et planche à trousser : Fonderie Slegers-Causard de Tellin, photo exposée au musée de la vie wallonne. Quelques photos de la coulée réalisée en public à Gembloux en juin 2012 : Vincent Duseigne, Serge Joris, Francine Wuestemberghs – article Manu Delsaute