Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (24)

Mardi 14 avril. Sonnerie de quatre cloches ce soir, les plus hautes : 3-4-5-6 ou fa#-la-si-do#. Le fa#, distant d’une tierce mineure ou trois demi-tons, se détache bien des autres.

L’heure H !

Nous avons tous vécu la situation où nous entendons sonner l’heure mais nous nous perdons dans le compte par distraction ou à cause du bruit ambiant. En l’absence de cadrans et d’aiguilles, comment se repérer ? Comment ne pas rater le premier coup qui sera essentiel pour compter ? Il faudrait paradoxalement savoir à quel moment l’heure nous sera annoncée… pour y être attentifs !

On a alors pensé à une solution permettant de nous prévenir de la sonnerie imminente de l’heure.

Comment ? En reliant au mécanisme de l’horloge un système d’alerte qui produira des tintements caractéristiques sur une ou plusieurs cloches. Leur retentissement nous invite à prêter attention à l’heure qui va sonner et à compter les coups.

Exemple basique : une sonnerie sur deux cloches « bim-bam ». Une fois au quart d’heure, deux fois à la demi-heure, trois fois aux trois quarts puis quatre fois à l’heure, suivies d’un nombre de coups correspondant à l’heure qu’il est. On en a une illustration à Grand-Leez, sauf que c’est « bam-bim » ! Exemple un peu plus développé : celui de Big Ben où la mélodie est découpée et ne sera jouée complètement qu’à l’heure pile.

Illustration : Dessins pour le remplacement de la flèche du beffroi en 1905. Archives communales de Gembloux – article Manu Delsaute 

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (23)

Lundi 13 avril. Sonnerie de trois cloches : 2-3-4 ou mi-fa#-la. Bel accord.

Un des services rendus par les cloches est de donner l’heure. Une fonction importante à l’époque où rares étaient les horloges miniatures et ceux qui pouvaient se les payer.

Le système de l’horloge de clocher est comparable à celui des horloges domestiques qui apparaîtront plus tard avec des poids à remonter régulièrement et, généralement, un balancier. Mais tout est plus grand ! Ce mécanisme, qui fait tic-tac aussi, ressemble à une cage remplie d’engrenages et autres pièces métalliques. Il est relié à des marteaux qui frapperont les cloches pour indiquer l’heure. Plus la tour est haute, plus on dispose de longueur de corde et moins souvent il faut remonter les poids.

A Gembloux, on retrouve des mentions de l’horloge et de la tour de l’horloge dès le XVe siècle. Le gardien de l’horloge devait veiller à son bon fonctionnement et au remontage des poids. C’était une responsabilité importante qui, sous l’Ancien Régime, était confiée par l’abbé contre rémunération.

En 1860, le Conseil communal désigna le commissaire de police pour accomplir cette tâche quotidienne. Après la Seconde Guerre mondiale, des moteurs le feront de manière automatique. Ensuite, le système mécanique a laissé place à l’électronique. Il ne nous en reste que les poids et quelques débris. L’horloge est à présent synchronisée par ondes radio avec l’horloge atomique de Frankfort. L’église de Bossière possède encore son ancienne horloge, restaurée et exposée.

Initialement, il n’y avait pas de cadrans et l’heure était uniquement annoncée avec les cloches. Les cadrans ne seront ajoutés au beffroi qu’à la fin du XIXe siècle et seulement pour les côtés sud et ouest. Ils sont cerclés de pierre bleue. Les deux autres cadrans, sans cerclage, seront placés en 1954.


Pour  une question d’esthétique, lorsque les cadrans présentent des chiffres romains, le 4 est écrit IIII au lieu de IV. Ceci permet d’équilibrer les signes : dans le premier tiers, il y aura toujours le I, dans le second, toujours et le V et dans le dernier, toujours le X.

Illustrations : Le beffroi sans cadrans à la fin du XIXe siècle puis avec deux cadrans : collection privée. Photo des cadrans est et nord : Guy Focant pour la Région wallonne, photo de l’ancienne horloge de Bossière et des poids de celle de Gembloux : Vincent Dusseigne – article Manu Delsaute 

Urbi et Orbi: cessez-le-feu mondial, remise de dette et Europe (texte complet)

Le message de Pâques 2020 du pape François a été marqué, notamment, par trois appels spécifiques à un cessez-le-feu mondial, à la fin des embargos et à la remise de la dette des pays pauvres, à l’Europe dont dépend aussi le sort « du monde ».

Le pape François a pris la parole, ce dimanche de Pâques 12 avril 2020, dans la basilique vaticane déserte, – après la messe de Pâques suivie par un petit groupe d’une douzaine de baptisés -, et non pas depuis la loggia des bénédictions de la basilique vaticane qui donne sur le parvis, habituellement rejoint par des dizaines de milliers de personnes. Le pape n’avait pas prononcé d’homélie au cours de la messe. On peut lire ici son homélie lors de la veillée pascale de samedi soir.

Relayé par les media du monde, le pape n’a pas manqué de relancer l’appel du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. « Le Christ est notre paix », a proclamé le pape, avant de nommer les pays en crise: Syrie, Yémen, Irak, Liban, Israéliens et Palestiniens, Ukraine, Afrique, Asie, la région de Cabo Delgado, au Mozambique, Libye, Grèce, l’île de Lesbos, Turquie, Venezuela.

« Indifférence, égoïsme, division, oubli ne sont pas vraiment les paroles que nous voulons entendre en ce temps », a scandé le pape François.

Le pape a aussi nommé tous ceux qui « ont été directement touchés par le coronavirus » et ceux qui sont privés de célébrations depuis le début du confinement en en particulier à Pâques: « le Seigneur ne nous a pas laissés seuls! »

AB (Zénit)

Lire ici le texte complet du message du Pape

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (22)

Dimanche 12 avril. Retour à plus de sobriété pour ce soir de Pâques : Marie et Benoît souligneront nos applaudissements. 1-4, ré-la ou intervalle de quinte.

Le choix de la cloche à sonner ou de la combinaison des cloches permet de colorer le message que l’on veut passer. On met l’accent sur le ton ou l’intervalle musical, l’accord. Mais la manière de sonner, le rythme et le tempo, sont tout aussi importants pour donner de l’expression.

Voici les principales manières de sonner :

– Le tintement : la cloche est immobile et un marteau, très souvent externe, vient la frapper. Le meilleur exemple est la sonnerie des heures. Ça permet de contrôler pleinement le nombre de coups sonnés, ce qui est préférable pour indiquer le temps… Un tintement rapide sur une petite cloche et c’est le tocsin qui annonce de manière nerveuse un danger comme un incendie. Un tintement lent, sur une ou plusieurs cloches, sonne tristement le glas pour un décès. Le choix des cloches permet même d’annoncer différemment la mort d’une femme, d’un homme ou d’un enfant.

– Le tintement peut être effectué au moyen du battant de la cloche qu’on vient frapper sur celle-ci. On parle alors de copter la cloche.

– La volée : c’est le mode le plus sonore. La cloche et sa suspension sont balancées jusqu’à ce que le battant et la cloche se rencontrent. Le battant doit frapper à l’endroit le plus épais, c’est-à-dire le bord. Le soir à 20h, nous écoutons les cloches sonnant à la volée. C’est aussi ce mode qui est traditionnellement utilisé pour l’annonce des messes ou des réjouissances.

– L’angélus combine les deux modes : 3 x 3 coups tintés puis une volée. Au beffroi, l’angélus sonne tous les jours sauf le dimanche matin à 8h45, 12h15 et 19h15, après les ritournelles du carillon. Les tintements sur la grosse cloche et la volée par la cloche Guibert sauf le dimanche midi où celle-ci est remplacée par la cloche Joseph. A l’église, l’angélus sonne sur l’unique cloche à 8h00, 12h00 et 19h00, après la sonnerie des heures.

Illustrations : La sonnerie des cloches, le jour de Pâques, à la Giralda de Séville, dans Jean-Pierre Rama, Cloches de France et d’ailleurs, Pierre Zech Éditeur, Paris, 1993, p. 137 et dessin d’André Mohimont un jour de marché ou de braderie, 1980 – article Manu Delsaute

Tout savoir sur les symboles de Pâques

A Pâques, on fête la résurrection du Christ qui se traduit par la victoire de la lumière sur les ténèbres, le renouveau de la nature et la joie qui carillonne. Mais que viennent faire là poissons, lapins, poules, oeufs et cloches ?

Que l’on soit chrétien ou non, chacun célèbre Pâques à sa façon. C’est l’une des principales fêtes chrétiennes, et de nombreux pays ont apporté traditions et symboles qu’on adopte sans toujours connaître leur signification. Ce jour-là, on célèbre la résurrection du Christ, après sa crucifixion, le Vendredi saint et le « passage » vers la vie éternelle. Pâques porterait ce nom car selon les Évangiles, la mort du Christ aurait eu lieu pendant la fête juive de Pessa’h.

Focus sur les symboles associés à cette date, de l’oeuf à l’agneau en passant par la lumière, le lapin et la cloche, pour comprendre l’origine de chacun et son rapport à Pâques.

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Le mot de Pâques de Mgr Warin


Jésus-Christ est ressuscité!
Dans notre monde, nous nous heurtons de tous côtés à la mort et aux forces de mort. Mais depuis le premier matin de Pâques, même le couchant d’une vie est la promesse d’un jour nouveau. Il est ressuscité et nous ressusciterons après lui. Sa Résurrection est le gage de la nôtre. Il est revenu à la vie, premier-né d’entre les morts. Au-delà de notre mort, il nous attend sur le rivage.
Il est venu briser nos impasses. Toutes nos impasses. Dans le village de Dieu où déjà nous vivons en espérance, il n’y a pas de chemin sans issue.
Notre vie n’est plus un sursis avant l’échafaud. Le vieillissement n’est plus la catastrophe. Aucune pierre, si lourde soit-elle, n’est à jamais scellée sur nous-mêmes ou sur nos frères.
Par la Résurrection, la croix du Christ est devenue un arbre de vie qui dit non aux planches de nos cercueils et à ce qui est mortifère. Parce qu’un homme est sorti vivant du tombeau, les autres n’y resteront pas. Allégresse. Alléluia.
Je vous souhaite une très joyeuse fête de Pâques. Dans les moments dramatiques que nous vivons, nous nous unissons à la Passion du Seigneur et à sa Résurrection d’une autre manière que d’habitude. De manière moins extérieure, mais tout aussi joyeuse. En communion avec tous ceux qui souffrent et tous ceux qui luttent.
+ Pierre Warin
Lire l’intégralité du message de Mgr Warin sur www.diocesedenamur.be.

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (21)

Samedi 11 avril. Les cloches sonneront toutes en chœur ce soir à leur retour de Rome. Elles le feront aussi demain à 12h, précédées par quelques mélodies apéritives dès 11h30.

C’est le moment de présenter la cloche de l’église qui vient joindre sa voix à la sonnerie du beffroi car elle a été étudiée pour la compléter.

Elle est en effet issue de l’opération de 2012 et a été coulée à Gembloux par le fondeur André Voegelé. Elle présente les mêmes frises d’épis de blé que Romane et Benjamine. Il s’agit d’un mi d’environ 120 kg pour 60 cm de diamètre, une octave au-dessus de la cloche Joseph du beffroi. Il permet d’étendre la sonnerie du beffroi en ajoutant une note plus aigüe.

La cloche culmine depuis début 2013 dans le lanternon situé tout en haut du clocher de l’église, c’est pourquoi nous pouvons bien l’entendre mais aussi la voir. Elle est dédiée à saint Pierre, comme l’ancienne abbaye dont les bâtiments ont été entièrement reconstruits quelque 250 ans plus tôt. La majeure partie de ceux-ci sont dus au célèbre architecte Laurent-Benoît Dewez. Ce sont ces bâtiments que nous connaissons encore aujourd’hui.

Outre une très belle effigie de saint Pierre, la cloche porte l’inscription suivante, très à propos (sic) :

JE M’APPELLE PIERRE
250 ANS APRES LA RECONSTRUCTION
PAR L’ARCHITECTE LAURENT-BENOIT DEWEZ
DE L’ABBAYE QUE FONDA SAINT GUILBERT
JE CHANTE DU SOMMET DE SON EGLISE
(A) LA MÉMOIRE DU PREMIER DES APOTRES A QUI ELLE ÉTAIT DEDIEE

Illustrations : La montée de la cloche au sommet de l’église et vue de celle-ci avec son marteau externe. Collection privée – article Manu Delsaute

Le service Tel-Ecoute-Prière

Quand on est confiné chez soi par les difficultés à se déplacer, la maladie, la solitude ou… la pandémie de coronavirus, le risque est grand de broyer du noir ou de ressasser tout ce qui ne va pas ou plus. Mais le téléphone peut nous aider. Le service Tel-Ecoute-Prière (TEP) existe depuis vingt-six ans. C’est comme Télé-Accueil sauf qu’il offre une dimension spirituelle: par la prière, écoutant et écouté confient au Seigneur les fardeaux, soucis, inquiétudes qui viennent d’être déposés. Ce service peut aussi orienter l’appelant vers un spécialiste plus approprié aux raisons de son appel.

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