Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (29)

Dimanche 19 avril. Sonnerie de deux cloches, intervalle de quinte, 2-5 ou mi-si.

Passons le porche d’entrée de l’ancienne abbaye et entrons dans la cour d’honneur. Nous nous retrouvons face au palais abbatial.

L’architecture néo-classique se dévoile sous nos yeux. Pas d’artifices, tout est dans l’équilibre, la symétrie, le rythme des droites. Seules quelques courbes viennent briser ce qui sans cela pourrait paraître monotone. Le péristyle s’impose avec ses quatre colonnes et son fronton triangulaire.

Bien-sûr, les choses ont évolué depuis que les moines ont quitté les lieux.

Derrière les murs qui délimitent la cour ont été adjoints une série de. Certaines dépendances qui recevaient jadis carrosses et chevaux ont été rehaussées, ce qui nécessita de condamner les fenêtres sur les bâtiments qui font retour du palais vers la cour.

Durant de longues années, la cour était arborée, jusqu’à ce qu’on la réaménage à l’occasion du 100e anniversaire de l’Institut agronomique en 1960. C’est de ces travaux que provient la vasque avec le jet d’eau.

Illustrations : Cartes postales anciennes et extrait d’une vue aérienne formant couverture intérieure du livre La Faculté de Gembloux dans l’ancienne abbaye bénédictine, dessins d’André Mohimont, presses agronomiques, 2005 – article Manu Delsaute 

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (28)

Samedi 18 avril. Une sonnerie très joyeuse de quatre cloches : 2-4-5-6 ou mi-la-si-do#. Elle convient très bien pour un mariage.

La dernière reconstruction de l’abbaye.

Au XVIIIe siècle, on entreprend de rebâtir entièrement l’abbaye. Le nouveau monastère sera reconstruit plus à l’est, en partie en dehors des remparts qui ne servent plus. Ce sont ces bâtiments que nous connaissons encore aujourd’hui, occupés par l’Université de Liège.

Les travaux débutèrent par la conciergerie qui fut terminée en 1759. La ferme suivit en 1762, moment à partir duquel l’architecte Laurent-Benoît Dewez prend les commandes sous la direction de l’abbé Legrain. Palais abbatial et quartier des moines suivront, pour terminer par l’église dont les moines prirent possession en 1779.

Le plan retenu est lié à la réalité du XVIIIe siècle. Il comprend trois grandes affectations. L’abbé est comte. Il doit pouvoir recevoir dans son palais, qui aura une place centrale et sera précédé d’une cour d’honneur. Pas question pour les visiteurs de passer par la basse-cour. Le ferme est donc séparée. Les moines doivent quant à eux profiter de la quiétude d’un endroit reculé. Il existe bien entendu une communication entre ces trois parties. L’abbé conserve la vue sur les activités.

Illustrations : Plan dressé en 1976 par Bernard Jeunejean ; Photo de la conciergerie s’appuyant sur les remparts fin des années 1990 ; Carte postale dessinée par André Mohimont – article Manu Delsaute. 

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (27)

Vendredi 17 avril. Même accord qu’hier, mais un ton plus haut : 2-5-6 ou mi-si-do#. Soit quinte et sixte.

La nature et ses droits…

Suite au confinement, la nature change en divers endroits, avec des conséquences parfois spectaculaires. Diminution de la pollution, transparence des eaux sur lesquelles on ne circule plus… A Gembloux, on a même aperçu des chevreuils en pleine rue non loin de la gare…

D’aucuns disent que la nature reprend ses droits. En termes de Droit et de nature, la chronique judiciaire nous apprend qu’à Gembloux, un certain Clément Deprez fut condamné à une amende de 7 florins pour avoir, le 10 août 1766, pêché des écrevisses dans l’Orneau.

Dans l’attente de l’éventuel retour des écrevisses, nous savons déjà qu’on ne badinait pas avec les droits seigneuriaux, d’autant que les faits avaient été commis en plongeant « déshabillé et troussé jusqu’à my ventre dans la rivière… tel excès n’est tolérable en aucun lieu de police ».

Que tout cela ne nous fasse pas tourner la tête, même à la vue de ce panorama… à l’envers !

Illustration : Carte postale du début du XXe siècle. L’abbaye et le beffroi, inversés. Collection privée – article Manu Delsaute

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (26)

Jeudi 16 avril. Essai au départ de la sonnerie d’hier : 3 cloches mais on descend la plus grave qui s’isolera des deux autres : 1-4-5 ou ré-la-si. Quinte et sixte.

Le beffroi comme nous ne l’avons jamais vu !

Nous savons que le beffroi n’a pas toujours eu le même aspect. Nous connaissons par des documents quelques physionomies qu’il a eues au cours de l’histoire. Mais ce que nous ne savons généralement pas, c’est à quoi il aurait pu ressembler.

Après l’incendie de 1905, il ne fut pas simple de faire un choix. Une pétition de riverains demandait d’ailleurs de ne pas reconstruire une flèche aussi haute. Il fut même envisagé de lui préférer une terrasse.

Le Conseil communal avait imaginé de lancer un concours pour recevoir des projets, mais il ne put concrétiser l’idée, ce qui provoqua des débats. Il optera finalement pour le modèle au bulbe caractéristique que nous connaissons encore aujourd’hui, mais les archives contiennent quelques autres propositions.

Elles vont de la reproduction à l’identique de la flèche incendiée jusque d’autres concepts, en différentes hauteurs. Les goûts et les couleurs…

Illustrations : Projets de flèches, archives communales de Gembloux – article Manu Delsaute

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (25)

Mercredi 15 avril. Les cloches 2, 4 et 5 sonneront, soit mi-la-si ou quarte et quinte. Ce motif est utilisé pour annoncer la messe du dimanche soir.

Mais au fait, c’est quoi, un beffroi ?

Quand une parle de beffroi, on identifie souvent une tour contenant des cloches et éventuellement une horloge. L’édifice peut être indépendant ou adjoint à un autre bâtiment.
La notion première de beffroi ne concerne en fait pas l’édifice, mais son contenu. Le beffroi, c’est la charpente qui reçoit les cloches. On l’appelle aussi bâti. Il se peut que le beffroi ne soit abrité par aucun édifice. C’est donc par extension que le contenant a fini par prendre le nom de ce qu’il contient.

Les beffrois sont parfois en eux-mêmes des chefs d’œuvres patrimoniaux, fruits du travail des artisans. D’imposantes structures en bois prenant corps parfois dès les niveaux les plus bas des tours et s’élevant à l’intérieur pour recevoir les cloches en hauteur. Ces structures sont dessinées pour absorber une bonne partie des vibrations créées par la mise en branle des cloches pour éviter de les transmettre aux murs. Ceux-ci pourraient ne pas résister.

A Gembloux, l’incendie de 1905 fut fatal à l’ancienne structure. En 1907, les cinq cloches furent installées dans deux beffrois en bois, le premier recevait le bourdon et les 2 plus grosses cloches au dernier niveau de la tour. Le second, placé au pied de la flèche, accueillait les deux plus petites cloches, Guibert et Benoît.

Après-guerre, les cloches furent toutes suspendues dans des structures métalliques, y compris les jougs. Au pied de la flèche, le beffroi en bois fut conservé, vide. Il n’attendait qu’à retrouver de nouvelles cloches et c’est en 2013 qu’on y plaça Romane et Benjamine.

Il y a un an aujourd’hui, Notre-Dame de Paris était la proie des flammes. Son bourdon de 13 tonnes est suspendu dans un magnifique beffroi de bois qui fut épargné.

Illustrations : Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, 1751-1772, extrait repris dans Jean-Pierre Rama, Cloches de France et d’ailleurs, Pierre Zech Éditeur, Paris, 1993. La grosse cloche dans le beffroi métallique et la cloche Guibert avec, devant elle, l’ancien beffroi en bois, encore vide en 2010 : Vincent Dusseigne. Romane et Benjamine placée dans l’ancien beffroi en bois : collection privée – article : Manu Delsaute

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (24)

Mardi 14 avril. Sonnerie de quatre cloches ce soir, les plus hautes : 3-4-5-6 ou fa#-la-si-do#. Le fa#, distant d’une tierce mineure ou trois demi-tons, se détache bien des autres.

L’heure H !

Nous avons tous vécu la situation où nous entendons sonner l’heure mais nous nous perdons dans le compte par distraction ou à cause du bruit ambiant. En l’absence de cadrans et d’aiguilles, comment se repérer ? Comment ne pas rater le premier coup qui sera essentiel pour compter ? Il faudrait paradoxalement savoir à quel moment l’heure nous sera annoncée… pour y être attentifs !

On a alors pensé à une solution permettant de nous prévenir de la sonnerie imminente de l’heure.

Comment ? En reliant au mécanisme de l’horloge un système d’alerte qui produira des tintements caractéristiques sur une ou plusieurs cloches. Leur retentissement nous invite à prêter attention à l’heure qui va sonner et à compter les coups.

Exemple basique : une sonnerie sur deux cloches « bim-bam ». Une fois au quart d’heure, deux fois à la demi-heure, trois fois aux trois quarts puis quatre fois à l’heure, suivies d’un nombre de coups correspondant à l’heure qu’il est. On en a une illustration à Grand-Leez, sauf que c’est « bam-bim » ! Exemple un peu plus développé : celui de Big Ben où la mélodie est découpée et ne sera jouée complètement qu’à l’heure pile.

Illustration : Dessins pour le remplacement de la flèche du beffroi en 1905. Archives communales de Gembloux – article Manu Delsaute 

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (23)

Lundi 13 avril. Sonnerie de trois cloches : 2-3-4 ou mi-fa#-la. Bel accord.

Un des services rendus par les cloches est de donner l’heure. Une fonction importante à l’époque où rares étaient les horloges miniatures et ceux qui pouvaient se les payer.

Le système de l’horloge de clocher est comparable à celui des horloges domestiques qui apparaîtront plus tard avec des poids à remonter régulièrement et, généralement, un balancier. Mais tout est plus grand ! Ce mécanisme, qui fait tic-tac aussi, ressemble à une cage remplie d’engrenages et autres pièces métalliques. Il est relié à des marteaux qui frapperont les cloches pour indiquer l’heure. Plus la tour est haute, plus on dispose de longueur de corde et moins souvent il faut remonter les poids.

A Gembloux, on retrouve des mentions de l’horloge et de la tour de l’horloge dès le XVe siècle. Le gardien de l’horloge devait veiller à son bon fonctionnement et au remontage des poids. C’était une responsabilité importante qui, sous l’Ancien Régime, était confiée par l’abbé contre rémunération.

En 1860, le Conseil communal désigna le commissaire de police pour accomplir cette tâche quotidienne. Après la Seconde Guerre mondiale, des moteurs le feront de manière automatique. Ensuite, le système mécanique a laissé place à l’électronique. Il ne nous en reste que les poids et quelques débris. L’horloge est à présent synchronisée par ondes radio avec l’horloge atomique de Frankfort. L’église de Bossière possède encore son ancienne horloge, restaurée et exposée.

Initialement, il n’y avait pas de cadrans et l’heure était uniquement annoncée avec les cloches. Les cadrans ne seront ajoutés au beffroi qu’à la fin du XIXe siècle et seulement pour les côtés sud et ouest. Ils sont cerclés de pierre bleue. Les deux autres cadrans, sans cerclage, seront placés en 1954.


Pour  une question d’esthétique, lorsque les cadrans présentent des chiffres romains, le 4 est écrit IIII au lieu de IV. Ceci permet d’équilibrer les signes : dans le premier tiers, il y aura toujours le I, dans le second, toujours et le V et dans le dernier, toujours le X.

Illustrations : Le beffroi sans cadrans à la fin du XIXe siècle puis avec deux cadrans : collection privée. Photo des cadrans est et nord : Guy Focant pour la Région wallonne, photo de l’ancienne horloge de Bossière et des poids de celle de Gembloux : Vincent Dusseigne – article Manu Delsaute 

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (22)

Dimanche 12 avril. Retour à plus de sobriété pour ce soir de Pâques : Marie et Benoît souligneront nos applaudissements. 1-4, ré-la ou intervalle de quinte.

Le choix de la cloche à sonner ou de la combinaison des cloches permet de colorer le message que l’on veut passer. On met l’accent sur le ton ou l’intervalle musical, l’accord. Mais la manière de sonner, le rythme et le tempo, sont tout aussi importants pour donner de l’expression.

Voici les principales manières de sonner :

– Le tintement : la cloche est immobile et un marteau, très souvent externe, vient la frapper. Le meilleur exemple est la sonnerie des heures. Ça permet de contrôler pleinement le nombre de coups sonnés, ce qui est préférable pour indiquer le temps… Un tintement rapide sur une petite cloche et c’est le tocsin qui annonce de manière nerveuse un danger comme un incendie. Un tintement lent, sur une ou plusieurs cloches, sonne tristement le glas pour un décès. Le choix des cloches permet même d’annoncer différemment la mort d’une femme, d’un homme ou d’un enfant.

– Le tintement peut être effectué au moyen du battant de la cloche qu’on vient frapper sur celle-ci. On parle alors de copter la cloche.

– La volée : c’est le mode le plus sonore. La cloche et sa suspension sont balancées jusqu’à ce que le battant et la cloche se rencontrent. Le battant doit frapper à l’endroit le plus épais, c’est-à-dire le bord. Le soir à 20h, nous écoutons les cloches sonnant à la volée. C’est aussi ce mode qui est traditionnellement utilisé pour l’annonce des messes ou des réjouissances.

– L’angélus combine les deux modes : 3 x 3 coups tintés puis une volée. Au beffroi, l’angélus sonne tous les jours sauf le dimanche matin à 8h45, 12h15 et 19h15, après les ritournelles du carillon. Les tintements sur la grosse cloche et la volée par la cloche Guibert sauf le dimanche midi où celle-ci est remplacée par la cloche Joseph. A l’église, l’angélus sonne sur l’unique cloche à 8h00, 12h00 et 19h00, après la sonnerie des heures.

Illustrations : La sonnerie des cloches, le jour de Pâques, à la Giralda de Séville, dans Jean-Pierre Rama, Cloches de France et d’ailleurs, Pierre Zech Éditeur, Paris, 1993, p. 137 et dessin d’André Mohimont un jour de marché ou de braderie, 1980 – article Manu Delsaute

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (21)

Samedi 11 avril. Les cloches sonneront toutes en chœur ce soir à leur retour de Rome. Elles le feront aussi demain à 12h, précédées par quelques mélodies apéritives dès 11h30.

C’est le moment de présenter la cloche de l’église qui vient joindre sa voix à la sonnerie du beffroi car elle a été étudiée pour la compléter.

Elle est en effet issue de l’opération de 2012 et a été coulée à Gembloux par le fondeur André Voegelé. Elle présente les mêmes frises d’épis de blé que Romane et Benjamine. Il s’agit d’un mi d’environ 120 kg pour 60 cm de diamètre, une octave au-dessus de la cloche Joseph du beffroi. Il permet d’étendre la sonnerie du beffroi en ajoutant une note plus aigüe.

La cloche culmine depuis début 2013 dans le lanternon situé tout en haut du clocher de l’église, c’est pourquoi nous pouvons bien l’entendre mais aussi la voir. Elle est dédiée à saint Pierre, comme l’ancienne abbaye dont les bâtiments ont été entièrement reconstruits quelque 250 ans plus tôt. La majeure partie de ceux-ci sont dus au célèbre architecte Laurent-Benoît Dewez. Ce sont ces bâtiments que nous connaissons encore aujourd’hui.

Outre une très belle effigie de saint Pierre, la cloche porte l’inscription suivante, très à propos (sic) :

JE M’APPELLE PIERRE
250 ANS APRES LA RECONSTRUCTION
PAR L’ARCHITECTE LAURENT-BENOIT DEWEZ
DE L’ABBAYE QUE FONDA SAINT GUILBERT
JE CHANTE DU SOMMET DE SON EGLISE
(A) LA MÉMOIRE DU PREMIER DES APOTRES A QUI ELLE ÉTAIT DEDIEE

Illustrations : La montée de la cloche au sommet de l’église et vue de celle-ci avec son marteau externe. Collection privée – article Manu Delsaute

Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (20)

Remarque : Comme précisé hier, les cloches sonneront toujours à 20h parce que le beffroi ce sont aussi des sonneries civiles. Toutes les sonneries religieuses sont suspendues jusqu’à demain soir

Vendredi 10 avril. Après la grande sonnerie d’hier, reprenons où nous en étions mercredi avec deux cloches, mais creusons l’écart pour entendre Guibert et Benjamine, soit une quinte fa#-do#.

Un peu de vocabulaire campanaire au programme d’aujourd’hui. Il nous sera bien utile après.

Tout d’abord, campanaire signifie « qui a trait aux cloches » et, par extension, aux carillons et horloges monumentales.

La partie la plus large de la cloche, à l’endroit où le diamètre est le plus important, est appelée la pince. Un peu plus haut se trouve la partie la plus épaisse. On l’appelle le bord. On remonte vers la robe pour arriver au cerveau, l’endroit où la cloche se referme. Ce cerveau peut être surmonté d’anses ou d’oreilles qui forment la couronne.

Sous le cerveau, à l’intérieur, se trouve une attache nommée bélière pour accrocher le battant, sorte de marteau.

La cloche est suspendue à une pièce de bois ou de métal appelée joug, ou mouton, ou encore monture ou tout simplement suspension. Cette pièce sera mobile si la cloche est destinée à sonner à la volée, c’est-à-dire par balancement.
A l’extérieur de la cloche, on peut retrouver un marteau également.

Tous ces éléments sont fabriqués et entretenus par des artisans qu’on appelle campanistes. Ils ont l’habitude de fréquenter les clochers, endroits souvent peu accessibles. Ils y laissent parfois leur marque, comme dans la grosse cloche de notre beffroi. C’est sur celle-ci qu’un marteau extérieur frappe les heures.

Illustrations : Schéma simplifié issu de Cloches de France et d’ailleurs, Jean-Pierre Rama, 1993. Intérieur de la grosse cloche avec son inscription et son battant, ainsi que le marteau externe : photo de Vincent Dusseigne – article Manu Delsaute