Introduction au 1er dimanche de carême C – 6 mars 2022

Se libérer pour aimer

Si les problèmes de la faim, les accaparements de terre et de la répartition des biens à la surface du globe étaient réglés ! Si les épidémies et les catastrophes naturelles étaient du passé ! Si … et si … On voudrait que Dieu nous libère de tout ça d’un coup de baguette magique et que tout le monde croie en lui.

Mais à ce monde paradisiaque, il manquerait l’essentiel : l’amour librement donné et reçu. Le véritable miracle, la merveille par excellence, c’est l’amour car il n’y a que lui qui guérit, au fond, que lui qui donne à manger et réjouit le cœur, parce qu’il ne compte pas sa peine, ne cherche pas son intérêt, désire aimer et non pas régner…

1er dimanche de carême C – 6 mars 2022

Dt 26, 4-10a ; Rm 10, 8-13 ; Luc 4, 1-13

                                             La tentation de Jésus au désert

                     Frères et sœurs,

La liturgie de ce premier dimanche de Carême nous propose chaque année de méditer sur les quarante jours passés par Jésus au désert. Ces jours constituent un prototype du temps qui s’ouvre devant nous pour nous préparer à la célébration de la Pâque. De même que Jésus a été au désert pendant quarante jours pour affronter l’épreuve, de même nous sommes invités à entrer dans un chemin de conversion pendant quarante jours.

           I. La tentation de Jésus : Être fils de Dieu, la tentation de la toute-                  puissance.

« Après son baptême, Jésus, rempli d’Esprit Saint…. fut conduit à travers le désert pour être tenté ». Nous devons donc comprendre que le baptême du Christ, au moment où il est rempli de l’Esprit-Saint, ouvre devant lui un temps d’épreuve.

Quelle est donc la nature de cette épreuve ? L’Evangile nous dit qu’il est tenté par le Démon. Quel est le contenu de cette tentation ? L’épreuve porte sur le titre qui lui a été donné au moment de son baptême : « Tu es mon Fils, mon bien-aimé « .

En effet, la tentation consiste à lui dire : Si tu es le Fils de Dieu, – comme on vient de l’entendre au moment du baptême -, si tu es le Fils de Dieu, alors tu peux ordonner à cette pierre de devenir du pain ; si tu acceptes de te prosterner devant moi, je te donne la possession du monde ; si tu es le Fils de Dieu, jette-toi du haut du Temple. Bref, l’épreuve à laquelle le Christ est soumis est la conséquence directe de son baptême et du titre du Fils de Dieu qu’il a reçu. Continuer la lecture

Carillon pour l’Ukraine

La Fédération Mondiale de Carillon a lancé l’idée d’envoyer un message de paix à partir des tours du monde entier en jouant des airs ukrainiens ce week-end des 5-6 mars. A Gembloux, ce message sera envoyé dès 16h00 ce samedi par Serge Joris et Cécile Vandenbyvang . Tendez l’oreille et soyez en pensée avec le peuple ukrainien.

Synode : notre unité pastorale participe … ce vendredi 25 mars à 20h (église St Guibert)

Mgr Warin nous introduit ainsi à la démarche :

Le dimanche 17 octobre 2021, à Libin, j’ai donné le coup d’envoi du Synode. Le Pape François lui a donné un nouveau visage. Le Synode ne se limitera pas à une assemblée d’évêques, assistés d’experts, convoquée par le Pape. Le moment est venu d’une participation plus large, et plus juste, du Peuple de Dieu tout entier au processus de décision. « Une participation plus juste du Peuple de Dieu tout entier », parce que le Peuple de Dieu tout entier jouit du « sensus fidei », c’est-à-dire du « flair » pour discerner les nouvelles routes que Dieu ouvre à son Église. Le Synode commence par deux années de consultation et d’écoute, la première menée au sein des Églises diocésaines, la seconde à un niveau continental. Et il se terminera en octobre 2023.

Il a pour thème : « Pour une Église synodale ». Une Église synodale, c’est une Église « qui fait route ensemble », où tous sont responsables, chacun selon son charisme, et qui implique chacun et chacune.

Mesurons la chance et la beauté de notre Église diocésaine plurielle. L’émergence bonne, heureuse, d’autres acteurs dans l’Église, d’autres instrumentistes dans le concert pastoral, constitue un défi pour les diocésains, les pasteurs et l’évêque. Il s’agit de faire jouer tout le monde ensemble, de laisser chanter le rossignol qu’il y a en chacun, de permettre à chacun de déployer sa vocation spécifique. Comme le rappelle le Saint-Père : « Peuple de fidèles, pasteurs, évêque de Rome : chacun à l’écoute des autres, et tous à l’écoute de l’Esprit Saint ! » (cf. Discours du Pape François à l’occasion du 50e anniversaire de l’institution du Synode des évêques).

+ Pierre Warin

Comment vivre cette démarche chez nous ?

Le document préparatoire de Rome prévoit un thème central : Comment marchons-nous ensemble ? Quels pas sommes-nous invités à faire en plus pour grandir dans ce  « faire Église », ce « marcher ensemble » ?

Par ailleurs, il propose dix pistes pour l’aborder : Les compagnons de voyage, écouter, prendre la parole, célébrer, coresponsables dans la mission, dialoguer dans l’Eglise et la société, avec les autres confessions chrétiennes, autorité et participation, discerner et décider, se former à la synodalité

Pour notre Unité Pastorale de Gembloux, l’équipe pastorale a choisi de regrouper plusieurs thèmes centrés sur l’écoute, le dialogue et la prise de décision.

Voici les questions suggérées :

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Trois manières de participer :

  1. Vous faites partie d’un groupe constitué (groupe de prière, équipe paroissiale, chorale …), faites la démarche au sein de votre groupe
  2. Venez nous rejoindre le vendredi 25 mars à 20h à l’église St Guibert de Gembloux, nous vivrons la démarche synodale en petits groupes avec d’autres personnes issues des 10 paroisses de notre unité.
  3. Si ce n’est pas possible pour vous de vivre la démarche avec d’autres, vous pouvez répondre individuellement, en couple ou en famille.

Dans tous les cas, vous voudrez bien transmettre la synthèse de votre réflexion à l’adresse mail upgembloux@upgembloux.be  Nous transmettrons à l’équipe synodale diocésaine.

 

 

Message du Pape François pour le carême 2022

« Ne nous lassons pas de faire le bien, car, le moment venu, nous récolterons, si nous ne perdons pas courage. Ainsi donc, lorsque nous en avons l’occasion, travaillons au bien de tous » (Gal 6, 9-10a)

Chers frères et sœurs,
Le Carême est un temps propice de renouveau personnel et communautaire qui nous conduit à la Pâques de Jésus-Christ mort et ressuscité. Pendant le chemin de Carême 2022 il nous sera bon de réfléchir à l’exhortation de saint Paul aux Galates : « Ne nous lassons pas de faire le bien, car, le moment venu, nous récolterons, si nous ne perdons pas courage. Ainsi donc, lorsque nous en avons l’occasion (chairós), travaillons au bien de tous » (Gal 6, 9-10a).

1. Semailles et récolte
Dans ce passage, l’Apôtre évoque l’image des semailles et de la récolte, si chère à Jésus (cf. Mt 13). Saint Paul nous parle d’un chairos : un temps propice pour semer le bien en vue d’une récolte. Quelle est cette période favorable pour nous ? Le Carême l’est, certes, mais toute l’existence terrestre l’est aussi, et le Carême en est de quelque manière une image [1]. Dans notre vie la cupidité et l’orgueil, le désir de posséder, d’accumuler et de consommer prévalent trop souvent, comme le montre l’homme insensé dans la parabole évangélique, lui qui considérait sa vie sûre et heureuse grâce à la grande récolte amassée dans ses greniers (cf. Lc 12 ,16-21). Le Carême nous invite à la conversion, au changement de mentalité, pour que la vie ait sa vérité et sa beauté non pas tant dans la possession que dans le don, non pas tant dans l’accumulation que dans la semence du bien et dans le partage.

Le premier agriculteur est Dieu lui-même, qui généreusement « continue de répandre des semences de bien dans l’humanité » (Enc. Fratelli tutti, n. 54). Pendant le Carême, nous sommes appelés à répondre au don de Dieu en accueillant sa Parole « vivante et énergique » (He 4,12). L’écoute assidue de la
Parole de Dieu fait mûrir une docilité prête à son action (cf. Jc 1,21) qui rend notre vie féconde. Si cela nous réjouit déjà, plus grand encore est cependant l’appel à être « des collaborateurs de Dieu » (1 Co 3, 9), en tirant parti du temps présent (cf. Ep 5, 16) pour semer nous aussi en faisant du bien. Cet appel à semer le bien ne doit pas être considéré comme un fardeau, mais comme une grâce par laquelle le Créateur nous veut activement unis à sa féconde magnanimité. Continuer la lecture

Prions avec le pape François pour la paix en Ukraine

Seigneur Dieu de paix, écoute notre supplication !
Nous avons essayé tant de fois et durant tant d’années de résoudre nos conflits avec nos forces et aussi avec nos armes ; tant de moments d’hostilité et d’obscurité ; tant de sang versé ; tant de vies brisées, tant d’espérances ensevelies… Mais nos efforts ont été vains.
A présent, Seigneur, aide-nous Toi !
Donne-nous Toi la paix, enseigne-nous Toi la paix, guide-nous Toi vers la paix.
Ouvre nos yeux et nos cœurs et donne-nous le courage de dire : ‘‘plus jamais la guerre’’ ;
‘‘avec la guerre tout est détruit !’’.
Infuse en nous le courage d’accomplir des gestes concrets pour construire la paix.
Seigneur, Dieu d’Abraham et des Prophètes, Dieu Amour qui nous a créés et nous appelle à vivre en frères, donne-nous la force d’être chaque jour des artisans de paix ; donne-nous la capacité de regarder avec bienveillance tous les frères que nous rencontrons sur notre chemin.
Rends-nous disponibles à écouter le cri de nos concitoyens qui nous demandent de transformer nos armes en instruments de paix, nos peurs en confiance et nos tensions en pardon.
Maintiens allumée en nous la flamme de l’espérance pour accomplir avec une patiente persévérance des choix de dialogue et de réconciliation, afin que vainque finalement la paix.
Et que du cœur de chaque homme soient bannis ces mots : division, haine, guerre !
Seigneur, désarme la langue et les mains, renouvelle les cœurs et les esprits, pour que la parole qui nous fait nous rencontrer soit toujours
« frère », et que le style de notre vie devienne : shalom, paix, salam !
Amen

8e dimanche dans l’année C – 27 février 2022

Chers frères et sœurs,

Les textes d’aujourd’hui n’offrent pas une très grande unité. Ils sont représentatifs de toute une série de passages de la Bible qui constituent comme un collier de perles qu’il est bon de contempler l’une après l’autre en prenant son temps.

La plus précieuse est certainement le court passage où Saint Paul chante son hymne à la résurrection. Il conclut, par ces quelques lignes, sa réflexion que nous avons suivie  les dimanches précédents. Aujourd’hui, il n’est pas question de réfléchir, de discuter, d’argumenter,  de chercher à convaincre. On dirait que St Paul, comme après une difficile ascension, se repose enfin sur le sommet. Il s’écrie : « la mort a été engloutie dans la victoire. O mort, où est ta victoire ? » Ces phrases sont celles, tout simplement, du chrétien qui se réjouit de la bonne nouvelle qu’il vient d’apprendre : Jésus est ressuscité. Dans sa résurrection il nous entraîne. Nous sommes tout à la joie de ceux qui savent, désormais, que leur peine n’est pas inutile, qu’aucune peine, aucune souffrance n’est inutile. Jésus nous montre, en effet, que sa croix et sa passion ouvrent le chemin de la gloire. Certes, aucune explication n’est donnée qui satisferait les curiosités de notre intelligence. Le problème du mal n’est pas résolu de manière théorique. C’est la confiance en Jésus qui met au cœur du chrétien cette certitude que toute vie a un sens puisque, du creux de la plus difficile impasse que furent les derniers jours de sa vie, jésus est sorti vainqueur pour nous inviter à sa suite.

Une des conséquences de cette certitude est évoquée par la parabole de l’aveugle qui conduit un autre aveugle. Continuer la lecture

7e dimanche dans l’année C – 20 février 2022

Le pardon, signe de l’humanité nouvelle inaugurée par le Christ

Jésus disait à ses disciples : « aimez vos ennemis ! »

Car aimer nos ennemis, c’est imiter la miséricorde même de Dieu et témoigner que nous sommes vraiment des filles et des fils de Dieu notre Père. Et en vivant ainsi, nous appartenons à l’humanité nouvelle inaugurée par Jésus Christ.

Nous retiendrons, ce dimanche, que le Christ nous invite à avancer vers une humanité nouvelle en renonçant à toute vengeance et en pardonnant à nos frères et sœurs de tout notre cœur.

  1. Avancer vers l’humanité nouvelle inaugurée par le Christ

Dans la deuxième lecture, Saint Paul nous donne les images de deux formes d’humanité. Et la vie d’un homme ou d’une femme se joue entre ces deux images qui sont aussi les deux visions de l’homme et qui révèlent deux types de comportement humain.

Adam: « l’homme ancien ». Avec Adam, c’est l’humanité dans ce qu’elle est ancrée dans la vie de cette terre. Les hommes sont préoccupés uniquement par les choses de ce bas monde. Leurs actions et réactions sont primaires : ils aiment ceux qui les aiment et haïssent ceux qui les détestent. Ils sont intéressés par les réalités mondaines. C’est l’image de l’homme qui rumine le mal, qui s’enfonce chaque jour plus dans le péché et se ferme à Dieu et à sa grâce.

Jésus Christ : « l’homme nouveau ». Le Christ, c’est l’homme venu d’en-haut qui est tout imprégné d’amour et de miséricorde. Tout ce qu’il fait est orienté vers le ciel, vers la réalisation de la volonté de son Père. Il manifeste un amour sans frontières dans tout ce qu’il accomplit. Il est l’homme nouveau et qui renouvelle notre humanité. Habité et guidé par l’Esprit de Dieu, il ouvre à l’humanité la voie du salut et de la vie en plénitude.

  1. Renoncer à la vengeance

La première lecture nous donne l’exemple de David qui renonce à la vengeance. La vengeance peut nous apparaître comme la solution ou l’unique recours par rapport à l’offense subie. C’est la réaction spontanée d’Abishai lorsque, avec David, ils trouvent le roi Saül endormi au milieu de ses soldats. Comme ce conseiller de David, combien de fois, nous aussi, notre première réaction ou idée de réaction est de rendre la pareille à celui ou celle qui nous a offensé !

Face à un mal subi, face à une blessure ou une offense, quelques fois, nous ne réagissons pas spontanément, mais nous gardons une rancune dans notre cœur. Ce qui nous pousse à alimenter continuellement la haine et l’animosité envers la personne qui nous a blessé. Même si la vengeance est momentanément contenue, elle finira tôt ou tard par exploser.

La vengeance n’est pas la solution qui nous honore comme disciples du Christ. D’abord parce que nous catégorisons les hommes et les femmes en « amis » que nous pouvons fréquenter et en « ennemis » envers qui nous manifestons notre haine. Ensuite, parce que, dans un esprit de vengeance, nous allons entretenir la rancune ou la rancœur. Ce qui, en réalité, va nous ronger nous-mêmes et éloigner notre cœur de la paix intérieure. Enfin, parce que, en nous vengeant, nous allons ajouter la violence à la violence. Ce qui défigure encore plus notre humanité !

  1. Pardonner de tout son cœur

À tous ses disciples d’hier et d’aujourd’hui, Jésus recommande d’aimer les ennemis, de faire du bien à ceux qui nous ont fait du mal et à bénir ceux qui nous maudissent. C’est une invitation à toujours prendre de la distance avant de réagir par rapport à une blessure subie et à agir sur la base de l’amour en suivant l’esprit de la nouvelle humanité inaugurée par le Christ.

Lorsque Jésus dit :« Soyez miséricordieux comme votre Père céleste est miséricordieux », il tient compte du fait que pardonner n’est pas le premier réflexe qui nous vient à l’esprit lorsque nous sommes offensés. C’est pourquoi, il nous invite à élever notre regard et notre coeur vers Dieu, le Père de tous les hommes et les femmes et d’imiter son agir. Mais, surtout, nous tourner vers le Père pour lui demander son secours et la force de pardonner de tout notre cœur.

Retenons bien ce que Jésus nous dit : « si vous pardonnez, alors votre récompense sera grande dans les cieux et vous serez les fils du Dieu Très-haut ». Cette grande récompense commencera dès aujourd’hui. Car, lorsque nous pardonnons à notre prochain de tout notre cœur, nous accédons déjà, à ce moment-là, à la joie et à la paix intérieures. Nous verrons alors l’offenseur, non comme un ennemi, mais comme un frère ou une sœur à aimer. Nous aurons ainsi la joie de vivre et d’agir comme les filles et les fils de Dieu, notre Père à tous. C’est en cela que se manifeste le germe éclos de la nouvelle humanité inaugurée par Jésus Christ.

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À nous qui sommes ses disciples, Jésus nous recommande d’aller plus loin dans notre amour. Il veut que nous ne limitions pas notre amour uniquement à ceux qui nous aiment en retour, mais que nous l’ouvrions également à nos ennemis. Car c’est de cette façon que, en imitant la miséricorde du Père, nous allons honorer davantage notre dignité de fils et filles de Dieu.

Demandons au Père de nous donner son Esprit Saint afin que nous renoncions à la haine et à la vengeance et que nous entrions chaque jour plus dans l’esprit de la nouvelle humanité inaugurée par le Christ.

Abbé Étienne Kaobo Sumaidi

Gembloux, le 20 février 2022