Lundi 27 décembre 2021 – fête de St Jean

L’Apôtre Jean partage son expérience de la résurrection de Jésus Christ. Le tombeau vide était pour lui une brillante manifestation de la résurrection de Jésus. En regardant attentivement les détails du tombeau, Jean en arrive à croire que Dieu a fait triompher définitivement la vie sur la mort.

 

Père tout-puissant, toutes tes manifestations au monde sont faites pour donner la vie aux hommes et pour leur donner l’opportunité de goûter à la joie parfaite. Donne à chacun de nous la grâce de faire individuellement l’expérience de la vie éternelle que tu nous révèles en ton Fils Jésus Christ et d’en rendre témoignage  (1 Jn 1, 1-4; Ps 96, 1-2, 5-6, 11-12; Jn 20, 2-8).

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Ste Famille – Dimanche 26 décembre 2021

Chers frères et sœurs,

Cette année la fête de la Sainte famille charpente sa liturgie autour de l’épisode qui, dans St Luc clôture les récits de l’enfance de Jésus. Il s’agit du pèlerinage que firent Jésus, Marie et Joseph à l’occasion des douze ans de l’enfant. Ces journées de joie, d’angoisse et de surprise nous disent beaucoup sur le sens de la famille.

La première chose à remarquer est bien la simplicité avec laquelle la Sainte famille s’acquitte, comme tout le monde, du devoir de pèlerinage qui s’imposait à tout enfant au moment de son adolescence. Il n’y aurait rien de bien extraordinaire dans cet événement si nous ne nous rappelions que l’enfant n’est autre que le fils de Dieu. Pour le chrétien qui lit aujourd’hui ce texte, il apparaît comme une magnifique et toute simple affirmation de l’Incarnation de Dieu. Le Dieu Très Haut a bien voulu se placer en une situation telle qu’Il ait à se soumettre à la loi d’Israël. Le Dieu trois fois Saint, a voulu se faire sujet de la loi. Nous avons vu le fils de Dieu se soumettre aux prescriptions de la loi touchant à la circoncision. À l’heure où se clôture l’enfance légale, comment les parents de jésus n’auraient-ils pas conduit l’enfant jusqu’au temple de Jérusalem ! L’humilité de Dieu est une étrange découverte pour tout croyant en l’Incarnation de Dieu fait homme.

Soudain les choses basculent. Sur le chemin du retour, Marie et Joseph ont perdu l’enfant. Affolés, ils retournent à Jérusalem. Pendant trois jours ils le cherchent avec angoisse. Déjà cette recherche inquiète est d’un enseignement précieux pour nous. Il nous arrive parfois de ne plus voir bien clair dans notre démarche de foi. La paix intérieure, la joie de croire, s’estompent soudain. La tentation se fait toute proche qui peut nous suggérer d’abandonner la foi. On croit avoir perdu Dieu. Combien, et très sincèrement, croient qu’ils se sont trompés de chemin ! Marie et Joseph nous indiquent l’issue hors de cette impasse. Pour eux, la perte de jésus déclenche un douloureux effort de recherche. Ils n’abandonneront que lorsqu’ils auront retrouvé leur enfant. Où est donc leur secret ?

Leur secret est dans le fait que leur lien avec jésus est de l’ordre précisément de la famille.  Leur amour pour jésus est un amour de mère et de père. Rechercher jésus est une question de vie et de mort.

Pour nous, par contre, notre lien à jésus est, bien souvent, abstrait, simplement intellectuel. Notre choix pour lui révélerait plutôt de l’opinion, comme on le dit d’une opinion.  Si la vérité de cette opinion s’estompe, pourquoi n’en changerait-on pas ? Après tout nous sommes libres.

Sans doute ! Mais la foi n’est pas seulement une opinion, même si elle s’accompagne de convictions de cet ordre. La fête d’aujourd’hui nous montre clairement que la foi est d’abord un lien vivant noué avec Jésus, un lien de l’ordre du lien familial. Un lien de Fraternité indestructible avec celui qui nous révèle Dieu précisément comme notre père.

Jésus nous invite à nous libérer de ce Dieu théorique, que l’on appelle le Dieu des philosophes. Pour si noble que soit ce Dieu, Il demeure une notion. Le Dieu de jésus est le Dieu vivant, pleinement engagé par l’Incarnation dans l’histoire des hommes. Notre lien à lui est de l’ordre de la vie. Le perdre de vue ne peut alors que nous engager dans la souffrance et la recherche. Si nous avons le sentiment de l’avoir perdu, c’est sans doute que nous ne sommes plus sur le même chemin que lui.  A nous de tout faire pour retrouver ses sentiers. (cf. Ps 25 4)

Loin d’être la célébration d’un sentimentalisme fade, la fête de la Sainte Famille nous dit la vraie nature de notre relation à Dieu, grâce à Jésus. Parle baptême et la foi, nous sommes de la famille de Dieu, avec le même réalisme et la même force que l’appartenance à notre famille. Nous pouvons avoir des différends avec les nôtres, nous pouvons les renier, les trahir, nous pouvons avoir le sentiment d’être abandonnés. Jamais nous ne pourrons faire que nous ne soyons pas issus de leur sang. Que toutes nos familles soient illuminées de la clarté de Noël. Amen

Abbé Jeannot-Basile Nduwa.

Message de Noël de Mgr Warin

Dieu a choisi d’habiter toutes les misères
Quand le ciel décide de toucher la terre, quand Dieu entend rejoindre l’homme au point de se faire l’un des nôtres, il ne descend pas en grande pompe, par un monumental escalier de marbre blanc. Il choisit de naître petit enfant, dans un décor de misère, à la belle étoile, dans une mangeoire d’animaux. Dans son amour de feu, Dieu se met sur la paille.
Je me suis demandé ce qu’est la crèche dans l’aujourd’hui. J’ai pensé que ce sont les pauvretés.
Les deux biens les plus élémentaires pour l’homme, ce sont le pain et l’enfant. On peut se passer de confiture ou de choco, mais on ne peut faire l’économie de pain. Quand l’homme n’a même plus ce dernier, sa seule richesse est sa descendance, sa proles. Il est proprement alors un prolétaire.
Je suis frappé par ceci : les deux modes surtout choisis par Dieu pour se rendre présent, ce sont le pain (pensons au pain eucharistique) et l’enfant (pensons au mystère de Noël), les deux biens les plus élémentaires. N’est-ce pas un indice sûr de la volonté de Dieu de rejoindre nos pauvretés ?
Il est venu comme un pauvre, au creux de l’hiver, au plus fort de la nuit, alors que la ténèbre est le plus ténèbre. Pour habiter les misères, toutes les misères, les morsures d’un monde trop froid, les nuits parfois d’encre. Et quand il entre dans la nuit des hommes, la nuit épaisse devient une douce nuit.
De tout cœur, je vous souhaite à tous et à toutes de vous sentir approchés, en ce temps de Noël, par le Dieu venu tout sauver. Alors les yeux éteints passeront à la lumière, les bouches closes à la chanson, et les pauvres au salon.

Sainte fête de Noël !
+ Pierre Warin

Vendredi 24 décembre – messe du jour

À la naissance de Jean-Baptiste et dans un élan de gratitude, Zacharie chante l’amour infini de Dieu et sa remarquable fidélité. Il reconnaît que c’est Dieu qui réalise la promesse du salut annoncé depuis Abraham en passant par le roi David et tous les prophètes.

 

Seigneur notre Dieu, nous te louons et nous te bénissons parce que ton amour est établi solidement pour toujours et parce que ta fidélité traverse les siècles et dure d’âge en âge. Avec le Messie que tu nous envoies, donne-nous ton Esprit Saint afin qu’il soutienne notre foi en ton immense amour et nous aide à compter en toutes occasions sur ta fidélité sans faille (2 S 7, 1-5.8b-12.14a.16; Ps 88, 2-3, 4-5, 27.29; Lc 1, 67-79).

Jeudi 23 décembre 2021

En donnant un fils à Elisabeth et à Zacharie, Dieu a manifesté la grandeur de sa miséricorde à ce vieux couple. Et en nommant leur enfant « Jean » et en l’éduquant selon les commandements du Seigneur, ils lui ont ouvert le chemin qui le conduira à accomplir son destin de prophète.

Seigneur notre Dieu, nous reconnaissons en Jean le Baptiste le grand messager qui a annoncé l’arrivée imminente du Messie. Par lui, montre-nous le droit chemin qui nous conduira à reconnaître en l’enfant de la crèche ton Fils Jésus Christ comme le Sauveur de nos vies (Ml 3, 1-4.23-24; Ps 24, 4-5ab, 8-9, 10.14; Lc 1, 57-66).

 

Mercredi 22 décembre 2021

Dans le Magnificat, Marie laisse déborder sa joie parce qu’elle réalise que Dieu est vraiment bon et miséricordieux. Il a choisi une humble fille pour qu’elle soit celle qui va concevoir, porter en elle et donner au monde le sauveur. Elle réalise comment Dieu n’abandonne pas les pauvres et les malheureux. Comment il sauve l’homme de l’orgueil et de l’égoïsme. Comment Dieu n’oublie jamais son projet de rendre heureuses pour toujours toutes les personnes humaines.

Dieu notre Père, donne-nous ton Esprit Saint afin que nous puissions comprendre et réaliser que ton immense amour accomplit en notre faveur d’innombrables merveilles. C’est pourquoi, avec un cœur plein de joie, nous te disons merci pour la vie, pour la femme stérile qui donne naissance à un enfant, pour le pauvre et le faible que tu rétablis dans sa dignité, et pour tous tes enfants que tu conduis à leur plein épanouissement (1 S 1, 24-28; 1 S 2, 1, 4-5ab, 6-7, 8 abcd; Lc 1, 46-56).

 

Mardi 21 décembre 2021

Comme l’affirme Elisabeth, Marie est celle qui a cru, sans aucune hésitation, à l’accomplissement des promesses que Dieu avait annoncées par les prophètes de l’Ancien Testament. Cette foi a rempli de bonheur le cœur de la Vierge Marie, à tel point que tous ceux qui s’approchent d’elle, sont irradiés d’une joie incommensurable. 

 

Dieu notre Père, depuis toujours et pour toujours, tu as un projet d’amour et de salut. Nous te rendons grâce, Seigneur, parce que tu as choisi d’être pour nous la source de notre vie, le bouclier qui nous protège tout au long de notre existence et pour notre avenir, l’espérance d’une joie indescriptible (Ct 2, 8-14; Ps 32, 2-3, 11-12, 20-21; Lc 1, 39-45).

Lundi 20 décembre 2021

Le Dieu Très-Haut envoie son ange Gabriel auprès de Marie, une jeune fille de Nazareth, pour lui demander de collaborer à la naissance du Fils de Dieu. C’est celui-ci qui sera le sauveur des hommes et le roi d’un royaume éternel. Et, rassurée par les exploits de Dieu, à qui rien n’est impossible, la vierge Marie dit un « oui » sincère et définitif à la demande divine.

Seigneur notre Dieu, toi à qui appartiennent le monde, toutes les richesses de la terre ainsi que tous les hommes et femmes qui vivent sous les cieux, envoie-nous, sans tarder, ton Fils Jésus Christ. Alors, nous reconnaîtrons en lui le signe éclatant de ta présence aimante et salvifique parmi nous (Is 7, 10-14; Ps 23, 1-2, 3-4ab, 5-6; Lc 1, 26-38).

 

4ème dimanche de l’Avent C – 19 décembre 2021

Imiter la foi, la charité et l’espérance de la Vierge Marie

Avec la quatrième bougie que nous allumons ce dimanche, nous faisons un quatrième pas pour avancer vers Noël. Nous sommes appelés à nous arrêter, aujourd’hui, sur Marie, la mère de Jésus, pour imiter et partager sa foi, sa charité et son espérance.

1. « Heureuse celle qui a cru »

C’est Élisabeth qui dit de Marie : « Heureuse celle qui a cru aux paroles qui lui firent dites de la part du Seigneur », mettant ainsi la foi de Marie en avant.

Marie partageait la foi de son peuple au Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Celui qui a libéré les Hébreux de l’Egypte où ils étaient esclaves. Celui qui est présent au milieu de son peuple et qui avait promis d’envoyer le Messie. C’est à ce Dieu qu’elle a répondu avec foi en disant : « voici la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole ».

La foi de Marie est une réponse personnelle à l’amour infini de ce Dieu libérateur et sauveur. Elle croit en lui, s’abandonne en lui et remet entre ses mains toute son existence. Elle dit oui au Père qui sollicite sa collaboration. Elle a accepté que l’Esprit Saint la couvre entièrement de sa puissance. Elle accueille en elle le Verbe et Fils éternel de Dieu. C’est parce qu’elle était ainsi habitée par la Trinité, que l’ange l’a déclarée déjà « Pleine de grâces »et qu’Elisabeth dit d’elle qu’elle est « bénie entre toutes les femmes ».

Cette foi rend Marie heureuse. Heureuse de croire en ce Dieu plein de bonté. Heureuse de croire que, c’est maintenant l’heure où se réalise le salut promis à Israël. Heureuse de partager sa foi à sa cousine. En la contemplant aujourd’hui comme celle qui est pleine de grâce et de joie, nous ne pouvons que demander au Seigneur d’imiter sa foi. Que la Trinité qui est invoquée sur nous le jour de notre baptême nous habite également à tout instant afin que, nous aussi, nous puissions répondre un oui définitif à l’amour miséricordieux de Dieu en lui abandonnant notre vie et en contribuant à la réalisation de son plan d’amour dans le monde.

2. Marie rend visite à Elisabeth

Comme le raconte l’évangile de Luc, c’est avec empressement qu’elle quitte son village pour rendre visite à sa cousine Elisabeth et lui proposer son aide.

C’est en étant consciente qu’elle pleine de grâce, qu’elle es remplie de Dieu, que Marie ressent, plus que personne au monde, le grand amour de Dieu et sa très grande générosité. Le plein de grâces déborde d’elle pour se répandre partout où elle passe. C’est cette bienveillance est même ressentie par l’enfant qu’Elisabeth porte en elle. En rendant visite à sa cousine, Marie lui donne son attention, son temps et la met en valeur.

Marie nous apprend par cette visite que si nous sommes proches de Dieu, nous devrons aussi être proches des nos frères et sœurs qui sont dans le besoin. La Visitation est vraiment une invitation à la générosité. A l’image de Marie, nous sommes invités à être attentifs à ce que vivent nos proches parents ou les membres de notre famille qui sont près de nous ou qui habitent dans d’autres villes. Nous pouvons inventer de gestes de générosité envers toute personne humaine que nous rencontrons sur le chemin de la vie. Soyons comme des « bons samaritains » qui ne sauraient laisser sans secours au bord du chemin une personne blessée par les événements de la vie.

Avec Marie, nous comprenons que si Dieu se rapproche de nous, c’est pour nous inviter à être, à notre tour, le prochain de chaque homme ou femme. Notre appartenance au Christ, comme une réponse de foi à l’amour de Dieu, devra toujours être un trop plein d’amour qui déborde sur nos frères et sœurs. C’est de cette façon que nous rendrons témoignage de notre foi en la présence de Dieu dans le monde et de la réalisation de toutes ses promesses en faveur de tous les hommes.

3. Avec le Magnificat, Marie chante l’espérance

La foi et la générosité de Marie l’aident à chanter de tout son cœur l’espérance du salut que Dieu réalise pour le monde.

Le Magnificat est un véritable hymne d’espérance. Alors que le monde est plein de péché, de la domination du mal, de puissants et de riches, Marie entrevoit déjà un autre monde. Elle annonce la chute du règne du mal. Elle chante le triomphe de Dieu qui relève les petits et les pauvres de la misère et de la souffrance.

Marie nous apprend à regarder le monde avec réalisme en reconnaissant bien les différents maux qui accablent notre planète et qui endommagent les relations entre les hommes et des hommes avec leur environnement. Mais, également elle nous apprend à garder un regard d’espérance. Car le Dieu qui vient et qui est présent dans l’histoire de notre humanité, est celui qui a le dernier mot et qui est déjà à l’œuvre pour faire émerger une société plus fraternelle et respectueuse de la dignité humaine et de l’environnement.

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Oui, Marie, qui est « la première en chemin », est le modèle d’une foi simple et profonde qui déborde de charité et qui chante l’espérance des cieux nouveaux et d’une nouvelle terre.  Nous qui nous préparons à accueillir Jésus à Noël, demandons au Père de nous donner la grâce de répondre à son amour par une générosité débordante envers nos frères et sœurs et à partager l’espérance qu’un monde plein d’humanité et de fraternité est possible.

 

Abbé Étienne Kaobo Sumaidi
Gembloux, le 19 décembre 2021