18ème dimanche dans l’année B – 1er août 2021

L’importance de la nourriture spirituelle

Jésus a interpellé ceux qui le cherchaient après la multiplication des pains en leur demandant de ne pas travailler uniquement pour la nourriture qui se perd. Mais de travailler aussi et surtout pour la nourriture qui se garde pour la vie éternelle.

Notre Seigneur Jésus Christ nous invite ainsi à ne pas nous préoccuper seulement de manger pour nourrir notre corps, mais également de rechercher à nous nourrir spirituellement.

En effet, manger pour nourrir notre corps est un des besoins élémentaires et fondamentaux pour notre vie. Car, pour notre santé et pour notre seine croissance corporelle, nous devons manger chaque jour et plusieurs fois par jour. Et pour cela, nous avons mille et une recettes et des menus diversifiés et pour mieux profiter de la vie sur la terre.

Avec cet évangile, Jésus nous interroge au sujet de notre santé spirituelle. Est-ce que nous nous alimentons suffisamment au niveau spirituel ? Si nous avons une sous-alimentation spirituelle, comment pourrions-nous être en bonne santé spirituelle et mieux grandir dans la foi ?

C’est pourquoi, je voudrais vous entretenir à propos de l’importance de la nourriture spirituelle. Voir d’abord avec quoi nous devrons nous alimenter spirituellement, ensuite découvrir comment mieux nous nourrir et ensuite pourquoi il est urgent et vital de nourrir notre âme.

1. La nourriture spirituelle

Pour répondre à la question de quoi devrions-nous nous nourrir spirituellement, à la fin de ce chapitre six de l’évangile de Jean au verset 51, Jesus nous dit : « Je suis le pain vivant descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair donnée pour la vie du monde » (Jn 6, 51).

Pour nous chrétiens, le Corps et le sang du Christ constituent l’essentiel de notre nourriture spirituelle. A chaque Eucharistie, lorsque nous entendons Jésus nous dire: « ceci est mon corps, prenez et mangez », « ceci est mon sang, prenez et buvez », le Christ se donne à nous comme la nourriture parfaite qui nous unit à lui et qui nous met en communion avec le Père et l’Esprit.

La Parole de Dieu est aussi un aliment important et indispensable pour notre vie spirituelle. La Parole de Dieu est comme le lait qui nourrit les petits enfants ou comme la nourriture solide destinée aux adultes (He 5, 12-14). Écouter et méditer quotidiennement la Parole de Dieu nourrit notre foi. Nous découvrons dans les Saintes Écritures ce que Dieu a fait pour nous sauver et comment il veut notre bonheur. La connaissance de sa volonté et de ses commandements va nous éclairer sur le sens de notre vie sur la terre et la direction à donner à notre existence.

Nous nourrir également de la présence de Dieu. Déjà notre prière journalière et personnelle nous ouvre à la présence de Dieu. Notre prière alimente notre relation avec Dieu. Jésus ne nous dit-il pas : « celui qui demeure en moi en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruits » ? (Jn 15, 5). La prière et l’adoration eucharistique nourrissent ainsi en nous la présence vivifiante de Dieu.

2. Comment nous nourrir spirituellement ?

Si le pain eucharistique et la Parole de Dieu sont de bons aliments pour nourrir notre foi, notre amour et notre espérance, de quelle manière devrions-nous nous alimenter ?

Pour notre corps, nous avons besoin d’une nourriture quotidienne et plusieurs fois par jour. Ne devrions-nous pas prendre ce même rythme pour notre alimentation spirituelle ? Une prière du matin et du soir où nous parlons à Dieu et où laissons Dieu nous parler. En donnant chaque fois une place importante à la Parole de Dieu, nos choix et nos actions de la journée prendront en Dieu leurs forces et nous serons bien motivés pour avancer dans la vie.

Comme pour notre corps, prenons le temps de nous ressourcer. Une retraite spirituelle de plusieurs jours, une récollection d’un jour ou un simple temps de silence de quelques heures nous permettront de nous arrêter pour voir où est-ce que nous en sommes avec nous-mêmes, avec les autres et avec Dieu. Ce temps régulier de ressourcement spirituel est un bon moyen pour nous améliorer progressivement dans relation avec Dieu et pour nous réajuster constamment à notre vocation humaine d’être un jour et pour toujours avec Dieu.

Pour mieux nourrir notre foi, nous pouvons nous fier à l’enseignement de l’Eglise. Dans tous les aspects de notre vie humaine, la doctrine chrétienne nous fournit des éléments qui peuvent nous aider à évoluer dans notre vie d’enfants de Dieu. Si nous sommes intéressés à mieux comprendre le contenu de notre foi, il y a par exemple le Catéchisme de l’Eglise Catholique, des livres des théologiens ou des témoignages des croyants d’hier et d’aujourd’hui. Pour des questions éthiques, nous avons aussi énormément d’écrits que nous pouvons trouver en librairie.

3. Les bienfaits d’une alimentation spirituelle

En tous cas, il y a beaucoup d’avantage à nourrir et à entretenir notre vie spirituelle. Je vais en citer trois.

D’abord une bonne alimentation spirituelle nous aide à être en bonne santé. Nous avons besoin d’une bonne santé spirituelle pour faire face à toutes les intempéries de la vie. Quel que soit ce qui nous arrive, nous aurons suffisamment d’anticorps pour faire face. Dans le combat spirituel que nous sommes appelés à mener contre les mauvaises habitudes et les forces du mal, la Parole de Dieu et la communion à Dieu dans l’Eucharistie nous aideront à remporter la victoire.

Ensuite, comme les repas que nous prenons tous les jours alimentent notre croissance corporelle, de même l’Eucharistie, la lecture de la Parole de Dieu et la prière accompagnent notre croissance spirituelle. C’est dans ce sens que les Évêques de Belgique nous exhortaient à devenir adultes dans la foi. Que chacun de nous, dès la plus tendre enfance, puisse arriver à rencontrer personnellement Dieu en Jésus Christ et à se sentir membre à part entière de l’Eglise.

Enfin, quand nous mangeons, non seulement nous aimons savourer les bons mets, mais également rassasier notre ventre. Le but final de notre alimentation spirituelle est nous soyons comblés définitivement par Dieu qui veut notre bonheur. C’est en Dieu que nous trouverons notre accomplissement total. Cela vaut vraiment la peine !

*

En interpellant la foule qui le cherchait, Jésus nous enseigne que nous ne devrons pas nous contenter uniquement de la nourriture corporelle. Il nous recommande aussi à penser nourrir notre vie spirituelle afin que nous puissions rechercher à être des saints, à mener le combat contre le mal et surtout avoir accès à la vie éternelle. Demandons-lui la grâce de travailler chaque jour pour atteindre le salut qu’il nous a promis.

Abbé Étienne Kaobo Sumaidi,
Gembloux, le 01 août 2021

10e journée diocésaine du chantier paroissial

L’Équipe diocésaine du Chantier Paroissial

a le plaisir de vous inviter

le 25 septembre 2021 de 9h à 16h

à la 10e Journée diocésaine,
Journée de rentrée des acteurs pastoraux du diocèse

en présence de Mgr Pierre Warin

« S’ASSEOIR, DISCERNER… POUR UNE CONVERSION MISSIONNAIRE »

Avec le Père Christoph Theobald, théologien franco-allemand, enseignant au Centre Sèvres à Paris, auteur de nombreux ouvrages et notamment ‘Urgences pastorales’, ‘L’Europe, terre de mission’.

Quelles sont les conditions pour une véritable conversion missionnaire ? Quel est l’enjeu des charismes si précieux pour la vie de l’Église ? Comment discerner les charismes dans nos engagements pastoraux actuels ?
Comment situer la conversion missionnaire à l’intérieur de la grande tradition chrétienne ? Comment découvrir ce processus vivant, jamais achevé, puisant au cœur de l’Évangile et générant une Église en sortie ?

Un programme composé d’interventions pour nourrir la réflexion, de belles rencontres, de partages d’expériences, d’encouragements, de cheminements fraternels.

Où ?

A la Maison de l’Accueil, 12 rue de l’Aubépine à Beauraing

Inscription obligatoire avant le 10 septembre sur www.chantierparoissial.be

Renseignements ? Questions ? www.chantierparoissial.be 
GSM Nathalie Guinand : 0473 90 86 49

N’hésitez pas à inviter toute personne intéressée

 

 

1ère journée mondiale de prière pour les grands-parents et les personnes âgées.

Ce dimanche 25 juillet 2021 aura lieu la 1ère journée mondiale de prière pour les grands-parents et les personnes âgées instituée par le pape François.

A cette occasion, divers documents sont disponibles :

Un message du pape François – cliquez ici 

Une prière du Pape François

PRIÈRE POUR LA PREMIÈRE JOURNÉE MONDIALE DES GRANDS-PARENTS ET DES PERSONNES ÂGÉES


Je te rends grâce, Seigneur,
Pour le réconfort de Ta présence :
Dans ma solitude,
Tu es mon espérance et ma confiance ;
Depuis ma jeunesse, tu es mon rocher et ma forteresse !
Merci pour la famille que tu m’as donnée
Et pour la bénédiction d’une longue vie.
Merci pour les moments de joie et pour les moments de difficulté.
Merci pour les rêves réalisés et pour ceux qui sont encore à venir.
Merci pour ce temps de fécondité renouvelée auquel tu m’appelles.
Augmente, ô Seigneur, ma foi,
Fais de moi un instrument de ta paix ;
Apprends-moi à accueillir ceux qui souffrent plus que moi,
Apprends-moi à ne jamais cesser de rêver
Et à raconter Tes merveilles aux jeunes générations.
Protège et guide le Pape François et l’Église,
Afin que la lumière de l’Évangile se répande jusqu’aux extrémités
de la terre.
Envoie ton Esprit, ô Seigneur, afin qu’il renouvelle la face du monde,
Apaise la tempête de la pandémie, Réconforte les pauvres et mets fin à toute guerre.
Soutiens-moi dans ma faiblesse,
Et fais que je vive pleinement
Chaque instant que tu me donnes
Avec la certitude que tu es avec moi chaque jour
Jusqu’à la fin des temps.
Amen.

Cette prière (avec l’image ci-jointe au recto) est mise gratuitement à votre disposition par la Pastorale Familiale diocésaine au CDD ou sur demande par mail à l’adresse pastorale.familiale@diocesedenamur.be

Une prière de Mgr Hudsyn pour la journée de deuil national

En ces jours de deuil, accueille, Seigneur les défunts emportés par ces inondations dévastatrices. Réconforte leurs proches. Soutiens les familles qui sont encore dans l’incertitude sur le sort de ceux et de celles qu’ils aiment.
Donne-nous ton Esprit pour que nous sentions frères et sœurs les uns des autres. Donne-nous d’être de bons pasteurs les uns pour les autres. Donne-nous de prendre soin de notre sœur la terre, pour que nous puissions y vivre plus en sécurité.
Nous te prions pour ceux qui demain devront revenir sur ce qui s’est passé et sur ce qui nous attend à l’avenir si nous n’en tirons pas les conséquences qui s’imposent.
Malgré tout, garde-nous dans la confiance ; garde-nous dans une espérance active et responsable, au service de tous.
Merci pour tant de générosité, de don de soi qui réconfortent les cœurs, qui redonnent le goût de rebâtir l’avenir. Puisque tu es avec nous et nous relèves.
+ Jean-Luc Hudsyn

16eme dimanche dans l’année B – 18 juillet 2021

Dieu veut de bons pasteurs pour son peuple

L’évangile de ce dimanche se termine en nous racontant qu’en voyant la foule de gens qui le cherchaient, Jésus « eut pitié d’eux parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger ». Il exprime, de cette façon, son intention et le besoin de l’Eglise d’avoir en permanence des pasteurs selon son cœur.

Hier comme aujourd’hui, les hommes et des femmes ont besoin de bons pasteurs qui sachent les rassembler en un seul peuple, qui puissent les conduire vers leur épanouissement humain et spirituel, et qui puissent également les y guider progressivement étape par étape.

Or, nous constatons dans la vie de l’Eglise d’aujourd’hui quelques difficultés. Le nombre de prêtres dans l’Eglise en Europe occidental diminue gravement. Et le peu de prêtres qui restent ont des responsabilités de plus en plus étendues et lourdes au point que certains parmi eux ont de la peine à trouver le temps pour se reposer et subissent l’épuisement professionnel. Avec tout cela, sans oublier le problème d’abus sexuels commis par les ministres ordonnés sur les mineurs ou sur les personnes qui étaient en position de faiblesse.

N’est-ce pas pour cela que Jésus demandait à ses disciples par le passé et demande aussi aujourd’hui à toute l’Eglise de prier Dieu afin qu’il suscite dans notre monde beaucoup de bons et saints pasteurs selon son cœur ?

C’est pourquoi, il est important qu’il y ait des hommes et des femmes, issus du peuple de Dieu étendu sur toute la terre, qui acceptent, d’abord eux-mêmes, de suivre les pas du Christ Bon Pasteur par excellence, et qu’avec lui et en lui, qu’ils soient capables de rassembler le peuple de Dieu, de le conduire et de le guider soigneusement.

1. De bons pasteurs qui rassemblent

Nous avons entendu dans la lecture du livre du prophète Jérémie que Dieu était mécontent des pasteurs qui étaient à la tête de son peuple parce qu’au lieu de le rassembler, ils l’ont dispersé et l’ont abandonné à la mort. Dans ce sens, au lieu d’assurer le peuple, il l’effrayait. C’est pourquoi Dieu lui-même a suscité des pasteurs capables d’exercer le droit et la justice, de conduire et de protéger son peuple.

Et dans la deuxième lecture, Saint Paul nous montre que c’est Jésus Christ qui est le Bon Pasteur par excellence. Par sa mort sur la croix et par sa résurrection le troisième jour, il a supprimé la haine qui séparait les différents peuples. Il les a réconciliés en faisant d’eux le seul et unique peuple de Dieu.

C’est la première qualité de bons pasteurs que Jésus Christ veut encore aujourd’hui dans son Eglise. Qu’ils sachent être les agents de paix et d’unité. Qu’ils soient guidés par l’Esprit Saint afin qu’ils gardent toujours « l’Eglise au milieu du village ». Et il est recommandé à l’ensemble du peuple de Dieu, d’accepter les prêtres qui leur sont donnés et de collaborer avec eux au rassemblement des familles, des jeunes et d’une communauté paroissiale dynamique. C’est dans ce sens que nous pouvons vraiment « être et faire Eglise ».

2. De bons pasteurs qui conduisent les hommes vers Dieu

C’est parce que le peuple de Dieu sera rassemblé comme une communauté unie et en communion, que ses pasteurs peuvent le conduire.

Nous pouvons relever à travers le psaume 22 des images qui montrent que c’est Dieu lui-même qui est le Bon Berger qui conduit son peuple. Il le conduit « par le juste chemin ». Même si ce chemin traverse « les ravins de la mort », avec son bâton de Bon Pasteur, Dieu rassure son peuple. En emmenant ses brebis sur ce chemin, il les conduit « vers les eaux tranquilles ». Dieu s’assure également que son troupeau « ne manque de rien ».

Les bons pasteurs, que nous demandons à Dieu, sont appelés à conduire les communautés sur ce chemin qui ouvre l’accès à Dieu. Le ministère du prêtre, ou toute la communauté chrétienne par l’annonce de la Parole de Dieu, devrait orienter chaque membre du Peuple de Dieu à  rencontrer personnellement Dieu le Père dans sa vie. Et sans se limiter à la vie de ce monde, le pasteur a le devoir de diriger ses frères et sœurs vers Dieu comme le but final de la vie humaine.

Si nos bons pasteurs nous entraînent à rencontrer Dieu, ici et maintenant, et à nous préparer à le voir un jour face à face, c’est pour nous faire comprendre que notre épanouissement humain ne se limite pas uniquement aux joies que nous pouvons avoir sur la terre, mais aussi et surtout au bonheur éternel pour lequel Dieu nous a créé. C’est en cela que nos pasteurs sont aussi nos guides.

3. De bons pasteurs qui soient des guides

Je reviens encore au psaume 22 qui nous dit: « Si je travers les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi:  ton bâton me guide et me rassure ». Nous comprenons par là, que nos pasteurs doivent être nos guides sur le chemin qui conduit vers Dieu. Il faut qu’ils soient les leaders éclairés de nos communautés. Ainsi, nous ne pourrons pas nous égarer ou tomber dans le mal.

Même si nos communautés sont appelées à être « adultes dans la foi », cela n’exclut pas qu’elles se fassent aussi accompagner progressivement. Il s’agira d’abord d’accueillir le prêtre qui nous est envoyé comme celui qui vient guider au nom de Jésus notre communauté et laissons-nous effectivement guider par lui. Ensuite, dans la mesure du possible, trouvons un prêtre qui soit notre accompagnateur spirituel pour nous aider à progresser sur le chemin de la foi et de la charité. Enfin, acceptons les conseils qu’il peut nous donner.

En priant pour que nos prêtres soient de bons et saints pasteurs, ils correspondront mieux à ces guides que Dieu veut pour nous. Par eux, Jésus Christ sera présent parmi nous dans l’Eucharistie. En s’identifiant par la sainteté de leur vie au Christ, ils nous communiqueront en son nom le pardon de nos péchés. Et de cette façon, pas à pas ou chute après chute, nous avancerons vers le bonheur que Dieu nous réserve.

*

Pour que toutes les nations de la terre soient rassemblées comme un seul peuple, Jésus Christ nous invite aujourd’hui à prier pour que son Père suscite parmi les hommes de bons pasteurs qui conduiront ce peuple vers le ciel comme la destination heureuse et finale de notre existence. Prions et disposons-nous à nous laisser conduire vers cet idéal et à nous laisser humblement guider pas à pas.

Abbé Étienne Kaobo Sumaidi
Cannetto, le 18 juillet 2021

15e dimanche dans l’année B – 11 juillet 2021

Envoyés par le Christ pour proclamer la conversion à tous les hommes

Nous avons entendu Saint Paul nous rappeler dans la deuxième lecture : Dieu le Père « nous a choisis dans le Christ depuis la fondation du monde, pour que nous soyons saints… »

C’est-à-dire que, c’est parce que les hommes ont la vocation d’être des saints et de partager un jour et pour toujours la vie de Dieu, que Jésus Christ appelle et envoie ses disciples en mission afin d’aider les femmes et les hommes à se détourner du mal et à se tourner vers Dieu.

C’était la mission qu’il avait donnée aux Douze Apôtres par le passé. C’est la mission qu’il confie aussi aux chrétiens d’aujourd’hui.

1. La mission, une initiative du Christ

Nous lisons dans l’évangile de ce jour que c’est Jésus qui appelle et envoie ses disciples en mission. Cela veut dire que l’initiative de la mission vient de lui. Hier comme aujourd’hui, c’est lui qui embauche les hommes de tous les temps et de partout. Nous pouvons nous référer à l’épisode des ouvriers de la dernière heure. Le maître sort à l’aube, à midi, dans l’après-midi et en soirée pour appeler des ouvriers à aller travailler dans sa vigne.

Ainsi, lorsque nous avons ou nous aurons répondu à l’appel de Jésus et que nous serons engagés pour aller travailler dans la « vigne du Seigneur », nous devrons nous souvenir, en permanence, que ce n’est pas en notre nom personnel ni par notre initiative privée que nous travaillons à l’annonce de la Bonne Nouvelle. Nous sommes des envoyés. C’est pourquoi nous devrions régulièrement nous référer à lui et lui demander ce qu’il veut que nous fassions !

2. Les Apôtres investis d’un pouvoir céleste

Pour mener à bien cette mission, les évangiles nous rapportent que Jésus a donné à ses disciples le pouvoir d’expulser les esprits mauvais et de guérir les malades et les infirmes.

Les Douze Apôtres ont, de fait, guéri les malades. Ils ont relevé les infirmes et expulsé les démons qui détenaient certaines personnes prisonnières. Aujourd’hui, aussi, il y a quelques chrétiens parmi nous qui ont ces charismes particuliers.

Même si nous autres, qui formons la grande partie de l’Eglise, nous n’avons pas ce don spécifique, que nous n’allons pas nous dérober de ce pouvoir de lutter contre le mal dont le Christ a doté toute son Église. Nous ne nous confrontons peut-être pas, au quotidien, aux démons et aux possessions diaboliques comme décrites dans les évangiles. Mais chaque jour, nous sommes confrontés aux forces du mal. Nous sommes témoins de la présence des esprits mauvais qui veulent installer et imposer le règne du mal, du mensonge, de la dépravation des mœurs, de l’injustice, de la discrimination, etc.

Comme missionnaires de la Bonne Nouvelle du salut, nous avons le pouvoir et le devoir de lutter contre toutes les personnes, les structures et les idéologies qui créent la confusion morale et qui pervertissent le monde au nom d’une prétendue liberté.

3. Invitation à collaborer

C’est pourquoi, Jésus n’envoie pas individuellement ses disciples. Il les envoie deux par deux. C’est-à-dire en équipe. C’est là une invitation à collaborer ensemble à la mission que le Christ confie à toute l’Eglise.

« A deux » pour que nous puissions nous soutenir et nous encourager mutuellement. « A deux » pour que nous puissions réfléchir et programmer ensemble une vision et une action pastorales qui répondent mieux aux défis de notre environnement local et ecclésial. « A deux » pour que chacun avec ses talents particuliers, nous puissions mettre ensemble tous nos atouts au profit de la mission.

« A deux » comme signe de l’unité et de la communion dans la mission. C’est-à-dire que nous ne pouvons pas aller annoncer au monde la Bonne Nouvelle avec des voix discordantes. Comme nous le voyons aujourd’hui, les désaccords et les conflits idéologiques entre les chrétiens et au sein de l’Eglise sont un discrédit à l’annonce de l’Evangile. Nous devrions privilégier l’unité et la communion pour mieux exercer la mission que le Christ nous a donnée.

4. Totalement disponibles pour la mission

Pour mieux exercer leur mission, Jésus donne à ses disciples quelques recommandations. Il demande aux Apôtres de ne pas s’encombrer de biens matériels et de ne pas s’attarder à certains endroits sur le chemin. La mission exige une disponibilité totale de la part des Apôtres d’hier comme des chrétiens d’aujourd’hui. L’annonce de la Parole de Dieu devra être notre première priorité.

Il s’agit d’abord d’une disponibilité spirituelle. Pensons à ce que Jésus avait dit à ses disciples : « celui qui veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » (Mt 16, 24). A nous que Jésus appelle à la mission d’étendre son Evangile, nous sommes appelés à renoncer à nos choix personnels pour nous dédier entièrement à la cause de l’Evangile.

Il s’agit ensuite d’une liberté par rapport à nos relations humaines. Rappelons-nous ces paroles de Jésus : « celui qui ne renonce pas à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs (…) ne peut pas être mon disciple » (Lc 14, 26). Ça veux dire qu’il ne faudrait pas que nos liens familiaux et amicaux soient un frein à l’annonce de l’Evangile.

Il s’agit enfin de ne pas nous encombrer des biens matériels. Il ne faudrait pas que les préoccupations matérielles de toutes sortes nous empêchent de mettre l’annonce de l’Evangile comme la première priorité. Il ne faudrait pas, non plus, que l’attachement à notre culture actuelle nous pousse à interpréter l’Evangile de manière partisane au point de tordre la vérité de l’Evangile.

5. Annoncer la proximité du Règne de Dieu et la conversion

Le message que Jésus demande à ses disciples d’annoncer est très clair. Il leur demande d’annoncer la proximité du Règne de Dieu et la conversion.

Même si Saint Marc ne nous le dit pas explicitement dans l’évangile de ce jour, la proximité du Règne de Dieu constitue le contenu principal du message que les Apôtres de Jésus doivent annoncer. Dire que le Règne de Dieu est proche, c’est reconnaître qu’avec Jésus Christ, mort et ressuscité, Dieu règne et que la puissance de son amour triomphe et triomphera du mal et de la mort. C’est montrer que l’amour de Dieu a le dernier mot sur l’histoire de notre monde. C’est reconnaître et faire reconnaître qu’avec Jésus Christ, notre monde, enfin libéré du mal, a un joyeux avenir avec Dieu.

C’est pourquoi, nous avons la mission d’inviter tous les hommes et les femmes à se convertir. Cela suppose que nous admettions que, même si le monde est beau et merveilleux, il y a la présence du mal et que nous sommes capables aussi bien du bien que du mal. Alors face à la volonté de Dieu exprimée dans la Bible, nous sommes appelés à dénoncer tout ce qui ne contribue pas à construire l’homme dans sa dignité de fils de Dieu.

Par notre mission de chrétiens comme disciples du Christ, nous sommes appelés à inviter nos contemporains à se détourner du mal. Nous avons le devoir de les inviter à se tourner vers Dieu et à s’ajuster à sa volonté. Nous devrons les inviter à aimer comme le Christ et à se mettre sa suite. Car, c’est en nous engageant sur ce chemin que nous pouvons espérer partager un jour et pour toujours la vie de Dieu.

*

Comme aux disciples d’autrefois, Jésus nous appelle aussi aujourd’hui et nous envoie annoncer la Bonne Nouvelle du salut à nos frères et sœurs. Demandons au Père la grâce et l’assistance de l’Esprit Saint afin qu’en unité et en communion avec toute l’Eglise, nous nous engageons à aider nos frères et sœurs à prendre ou à reprendre le chemin qui les conduira directement à la joie d’être saints et heureux sur la terre et dans la Maison du Père éternel.

Abbé Étienne Kaobo Sumaidi
Cannetto, le 11 juillet 2021.

 

14e dimanche dans l’année B – 4 juillet 2021

Difficultés de la mission du prophète

(Mc 6, 1-6)

Jésus revient dans son pays. Malgré un enseignement de qualité dispensé à la synagogue et l’écho des miracles qu’il a accomplis dans d’autres villes, ses compatriotes ne veulent voir en lui que le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon et celui dont les sœurs sont mariées dans le coin. Jésus est étonné mais respecte-leur manque de foi.

C’est une déception pour Jésus de constater qu’un prophète n’est méprisé que dans sa parenté et son propre pays. Mais, ce n’est pas pour cela qu’il s’arrête. On le voit continuer son chemin et sa mission en enseignant et en guérissant les malades sans se décourager.

Il arrive ou il nous arrivera de rencontrer des difficultés dans notre mission de disciples du Christ. Des peines et des difficultés peuvent venir de nos proches et même de nos propres limitations. Mais, comme Jésus et avec lui, continuons notre mission avec courage et persévérance.

Seigneur, tu connais tout sur nous et tu sais combien nos limites et mêmes nos péchés personnels peuvent nuire à notre mission d’annoncer ta Bonne Nouvelle à temps et à contretemps; augmente en nous la foi et donne-nous un cœur humble pour que nous puissions compter sans cesse sur ta grâce et que ton Esprit Saint nous assiste et nous encourage dans l’annonce et la propagation de ton Règne d’amour dans le monde.

Abbé Étienne Kaobo Sumaïdi
Rome, le 4 juillet 2021

13e dimanche dans l’année B – 27 juin 2021

Toucher le cœur de Dieu

Sg. 1,14…24 – Ps 29 – 2 Cor. 8,7-15 – Mt. 5, 21-43

Toucher Jésus ou lui demander de nous imposer la main, c’est un acte de foi qui nous permet de recourir à Lui comme à la source de notre vie et de notre salut. C’est croire en la tendresse infinie de son amour pour tous les hommes et pour chacun de nous en particulier.

  1. Dieu peut-il être touché par n’importe qui ?

En relisant l’évangile de ce jour, je me suis souvenu d’un autre passage évangélique où il s’agit encore du toucher. C’est l’épisode où Jésus est invité chez un pharisien, Simon, pour un repas.

Une femme dite « de mauvaise vie », une prostituée, vient pleurer à ses pieds, versant des larmes et du parfum. C’est là que le pharisien Simon « se dit en lui-même:  » S’il était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et que c’est une pécheresse » (Lc 7, 39). Comme vous le savez, Jésus va être touché par la démarche de cette femme et lui « dit:  » Tes péchés sont pardonnés. » (Lc 7, 48).

Que nous apprend cet épisode ? Il nous apprend que selon les pharisiens, il y a des gens qui peuvent toucher Dieu et pas d’autres. Autrement dit, les bons peuvent toucher Dieu et s’approcher de Lui, alors que les pécheurs n’ont pas droit de le toucher. Ils doivent s’en abstenir ! Ce qui sous-entend que si nous ne sommes pas saints nous ne pouvons pas toucher Dieu. C’est donc penser qu’il ne sera jamais « touché » (dans le sens d’être « ému ») par notre cas et notre vie, et donc nous aurons jamais la manifestation de la tendresse de Dieu dans notre vie ?

Non, en nous rapportant l’épisode de cette femme malade, l’évangile de ce dimanche nous dit clairement que Dieu est bon pour tous, que nous soyons bons ou mauvais. Qui que nous soyons, nous pouvons recourir à LUI. Nous avons le droit de le toucher.

  1. Toucher le cœur de Dieu pour être sauvé

Ce qui nous permet de bien saisir le sens de l’évangile que nous venons de lire. « Elle disait  » Si je touche seulement ses vêtements, je serai guérie ». Elle le fait pudiquement et à l’insu de Jésus. Elle n’avait pas l’intention de « voler » la puissance de Jésus, mais elle était confiante qu’une vraie force de guérison et de vie émane de LUI.

C’est même peut-être ce que croyait le chef de la synagogue qui est venu demander à Jésus de venir chez lui « imposer la main » sur sa petite fille qui venait de mourir. Parce que cet homme croyait de tout son cœur que Jésus peut sauver et donner et redonner la vie.

Toucher Jésus et lui demander de nous toucher, sont des démarches qui nous permettent de recevoir la grâce de Dieu et d’être sauver. Toutes ces deux démarches exigent une foi simple et ferme.

  1. Notre foi en la tendresse infinie de Dieu

Avec toutes les expressions et gestes que nous rencontrons dans l’évangile : toucher Jésus, physiquement, comme cette femme malade ou que le cœur de Dieu soit touché par notre mal et notre misère ; ou encore se laisser toucher par Lui, il y a une chose qui en découle : par sa main, Dieu manifeste sa tendresse à tous les hommes.

Vous connaissez sûrement ce psaume qui dit : « la tendresse du Seigneur est de toujours à toujours » ; c’est-à-dire elle est pour toutes les générations. Cela veut dire que la main de Dieu est une source intarissable d’amour et de bienfaits pour tous les hommes, que nous soyons bons et justes ou que nous soyons mauvais et pécheurs.

Pour toucher le cœur de Dieu ou se laisser toucher par la main divine nous avons besoin de la foi : croire fermement en lui. Lorsque nous lisons les évangiles, nous remarquons que Jésus sollicite souvent la foi de ceux qui lui font une demande : « crois-tu que je vais faire cela ? » Nous aussi nous avons besoin de cette foi du lépreux qui disait à Jésus : « si tu le veux tu peux me purifier » ou de cette femme malade : « si je touche seulement son vêtement, je serai guérie ».

Aujourd’hui, l’Eucharistie, le sacrement de réconciliation et la prière sont des occasions que nous avons de toucher Jésus et de lui demander que sa main nous donne la guérison et le salut. Soyons donc conscients et confiants que chaque fois que nous prions, que nous communions ou que nous nous confessons, c’est Jésus lui-même que nous « touchons » encore aujourd’hui et son amour nous sauve !

*

Nous avons encore aujourd’hui des occasions de « toucher » Dieu et de le rendre sensible à notre mal et à notre vie, demandons-lui d’augmenter en nous la foi pour que nous puissions recourir à lui maintenant et tout au long de notre vie.

Abbé Etienne Kaobo Sumaïdi