« Soyez prêts à tout moment (…) de rendre raison de l’espérance qui est en vous. »

Chers diocésains,

À l’entame de cette semaine sainte, alors que le regard se porte vers Pâques, nous voudrions vous exhorter à l’espérance.
Il est de notre mission chrétienne et d’une urgence toute particulière en ce temps de pandémie, d’être ferment de cette espérance pour le monde.
« Soyez prêts à tout moment (…) de rendre raison de l’espérance qui est en vous. » 1P3,15

C’est pourquoi, nous vous invitons :

  • À cultiver l’espérance en mettant au cœur de nos préoccupations le bien de l’être humain considéré dans toutes ses dimensions.
  • À cultiver l’espérance en refusant les enfermements de la peur et des discours anxiogènes.
  • À cultiver l’espérance en regardant l’avenir à bâtir ensemble convaincu qu’il est riche de promesses.
  • À cultiver l’espérance en vivant la solidarité au quotidien, antidote efficace contre le repli sur soi et la solitude.
  • À cultiver l’espérance en rivalisant d’attention les uns pour les autres.
  • À cultiver l’espérance parce que la Vie triomphe toujours de la mort.

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Dimanche des rameaux B – 28 mars 2021

Le denier cri de Jésus sur la croix

Dans le récit de la passion de Jésus que nous lisons ce dimanche, nous entendons Jésus crier. Il crie en s’adressant à Dieu au moment de mourir. Il ne s’agit pas d’un cri de désespoir mais d’une expression sincère de sa foi au Père et de son espérance en la Providence divine. C’est un exemple qui est donné aux hommes confrontés à la souffrance.

  1. Cri de douleur et de foi

Sur la croix, avant de mourir, Jésus dit: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ». En réalité, Jésus reprend la première phrase du psaume 21. Si nous lisons ce psaume dans son ensemble, nous découvrirons qu’il exprime effectivement la douleur et la souffrance ressenties par Jésus. Mais aussi la foi d’un homme qui s’abandonne totalement à Dieu, car son salut dépend de Dieu seul. Continuer la lecture

Vivre la Semaine Sainte et Pâques avec notre évêque

Si vous souhaitez vivre avec Mgr Warin, en direct de la cathédrale Saint-Aubain, les célébrations des prochains jours, nous vous proposons les liens utiles depuis notre site web www.diocesedenamur.be
Cinq célébrations seront diffusées en live sur Facebook et sur YouTube : dimanche des Rameaux, messe chrismale, Jeudi Saint, Vendredi Saint, Dimanche de Pâques.
Vous pouvez aussi suivre ces célébrations via la page du Service de Pastorale Liturgique : https://liturgie.diocesedenamur.be/

Introduction au 5e dimanche de carême B – 21 mars 2021

« Mon âme est bouleversée »

Alors que le rejet et la mort se profilent, l’âme de Jésus est bouleversée. Le chemin qui devient le sien est troublant. Il semble contredire l’amour de Dieu pour le monde.

Mais c’est précisément cet amour immense qui conduit Jésus en ces lieux où la violence et la mort paraissent toutes-puissantes. Il rejoint, en aimant, tous ceux et celles que les chocs de l’existence bouleversent. Comme le grain de blé, il tombe en terre, il meurt, mais il ne reste pas seul. Il devient le proche et même le frère de tous les pauvres de la terre. Il porte du fruit.

Il nous invite, nous aussi, à prendre le risque de perdre une vie repliée sur elle-même, une vie qui ramène tout à soi. Une vie dans laquelle on finit par rester seul. Ce détachement est rude, mais c’est lui qui ouvre à de nouveaux liens, à une nouvelle fécondité.

5e dimanche de Carême B – 21 mars 2021

Nous voudrions voir Jésus

 Jr 31,31-34 ; Ps 50 ; He 5,7-9 ; Jn 12,20-33

Chers frères et sœurs,

Avec ce cinquième dimanche de Carême, nous nous avançons à grands pas vers Pâques. Jésus commence à ressentir le poids de son sacrifice ; pourtant, résolument, il va au-devant de ses souffrances pour affronter sa mort qui l’amènera à la vie.

En effet, l’Evangile de ce dimanche nous prépare à célébrer la résurrection du Christ, fondement de notre foi chrétienne. Mais avant de pouvoir renaître spirituellement dans le Christ, nous sommes appelés à revoir notre Alliance avec le Seigneur. Ce n’est qu’à cette condition que nous nous parviendrons à la vie éternelle.

Dans la première lecture, nous découvrons que le Seigneur a fait Alliance avec son peuple ; mais ce dernier n’a pas respecté le contrat, il a préféré se détourner du Seigneur. Et malgré son infidélité, le Seigneur est resté fidèle.

« Voici venir des jours où je conclurai une Alliance nouvelle » (Jr 31,31).

Cette Alliance est nouvelle en Jésus mort et ressuscité ; mais elle est aussi éternelle, comme nous le dira Saint Jean dans son prologue le jour de Pâques. Continuer la lecture

Message de Mgr Warin – Ne soyez pas désemparés

Chers diocésains,

Les dernières mesures sanitaires annoncées par nos gouvernants en date du 5 mars n’ont pas dissipé vraiment les interrogations dont nous sommes porteurs et la profonde irritation qui parfois les accompagne.

Je relève en particulier le questionnement que voici. L’apport spécifique du culte et celui de la culture ont-ils été suffisamment reconnus ? Ne vit-on pas par trop dans l’oubli que l’ainsi dit « non-essentiel » est essentiel pour la santé de l’homme dans sa globalité ? Et nos évêques ne sont-ils pas quelque peu passifs ?

On saluera, dans la communication qui a suivi le Comité de concertation, l’élargissement à 50 personnes pour la célébration des obsèques, une mesure empreinte d’humanité. On se réjouira que des perspectives ont été avancées. Il était grand temps, alors que beaucoup sont fatigués par le confinement. Les cultes ont obtenu des ouvertures à partir du 1er avril et surtout à partir du 1er mai, ces dernières restant sous conditions.

Néanmoins il reste que, pour la deuxième année consécutive, nous allons célébrer la semaine sainte et la fête de Pâques, sommet de l’année liturgique, dans des conditions restrictives. Comment dès lors être satisfaits ? Personnellement, je ne le suis pas. Continuer la lecture

Introduction au 4e dimanche de Carême B – 14 mars 2021

« De même que le serpent de bronze fut ÉLEVÉ par Moïse dans le désert,
ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. »

Comme le serpent de bronze fut élevé au désert par Moïse, le Fils de l’homme sera élevé. Lever les yeux vers ce serpent guérissait de la morsure de serpents venimeux, Jésus élevé sur la croix devient source de guérison et de vie pour le monde.

Ce qui fait d’un instrument de mort une source de vie, c’est l’amour immense dont Dieu, riche en miséricorde aime le monde.

Osons-nous croire à cet amour infini de Dieu pour notre monde ? Osons-nous le partager ? Osons-nous croire qu’un tel amour peut élever ce monde ?

4e dimanche de Carême B – 14 mars 2021

Élevé,

Est le thème qu’Entraide&Fraternité nous propose à méditer en ce 4ème dimanche de carême B.

La croix qui en est l’expression nous y invite. Et comme nous le dit l’Entraide & Fraternité dans son commentaire sur le thème d’Elevé,  je cite : »la croix est une élévation…Et ce qui transforme l’humiliation de la croix en élévation, ce qui fait d’un instrument de la mort une source de vie, c’est l’amour immense dont Dieu riche en miséricorde aime le monde. En levant les yeux vers Celui qui est ainsi élevé, ce n’est pas seulement d’une maladie que nous sommes guéris, c’est de la mort. Et pas d’abord de la mort corporelle à laquelle nul humain ne peut échapper, mais de la seconde mort qui nous perd tout entier, de l’anéantissement de tout ce qui nous fait vivants. Avec le crucifié élevé, ressuscité, nous sommes aussi ressuscités.  »

La passage de l’épître aux Ephésiens que nous avons lu ou nous lirons le doigt y est mis sur trois points essentiels de la Foi chrétienne. 1.C’est par la grâce que nous sommes sauvés. 2. Vous êtes sauvés parce que vous avez la foi. 3.La foi est le don de Dieu.

Un des refrains de l’enseignement de St Paul est celui par lequel il redit que l’homme est sauvé par grâce. Ce mot, dans nos esprits, est parfois devenu obscur. Nous pensons facilement qu’il s’agit d’un terme technique de la théologie. Tout à l’inverse, il s’agit d’un mot simple dont le sens est celui que nous employons tous les jours lorsque nous disons que quelque chose est « gratuit « .La grâce c’est quelque chose de gratuit, que nous n’avons pas mérité, que nous n’avons pas acheté, qui nous est donné. Une bonne traduction du mot grâce est le mot « cadeau « .

Dire que tout est grâce, c’est dire que la vie nous a été donnée comme un cadeau ;c’est dire que tout ce que comporte notre vie, est un cadeau.

Aujourd’hui, St Paul précise que si nous sommes sauvés un jour, c’est à dire si notre mort inévitable nous ouvre à la vie éternelle en Dieu, ce sera encore par cadeau.

Pour les hommes religieux, l’annonce que tout est grâce n’est pas évident. Il y a en effet une longue habitude des hommes, à travers toutes les religions, qui voudrait l’inverse. Spontanément, en effet, nous imaginons que nos relations à Dieu  sont calquées sur les relations dont nous avons pris l’habitude entre nous :rien pour rien. Si nous demandons quelque chose à Dieu, il faut lui proposer autre chose en échange. Nous tombons alors sur le faux sens du mot sacrifice :les dons de Dieu sont à acheter. Si nous voulons obtenir quelque chose de Dieu, il faut proposer à Dieu autre chose, à quoi nous tenons. Nous voici, en matière de vie religieuse, dans une relation mercantile avec Dieu.

Certe cette conviction ne manque pas de générosité, voire d’héroïsme. Mais toute la Bible nous apprend que si nous pensons cela,nous sommes parfaitement à côté de la plaque. Qu’est donc l’homme pour proposer un marché à Dieu ?Avec Dieu  tout est cadeau, tout est grâce.

Cela voudrait dire alors qu’aux yeux de Dieu  l’homme n’est capable de rien ? Bien sûr que non ! La première lecture du livre des chroniques, (36,14-16.19-23) nous indique le contraire puisque nous y voyons le drame de Dieu contraint de retirer à son peuple les dons qu’il lui a faits, contraint, plus exactement, à ne plus pouvoir continuer à lui prodiguer ses dons. La terre qu’Il avait donnée à Israël, Dieu se voit obligé de la lui retirer et de permettre l’exil du peuple loin de la terre promise. Nous parlons alors d’une punition. Peut-être ! mais pas au sens arbitraire de nos punitions humaines. Que s’est il donc passé ?

Tout simplement, pour que les dons de Dieu puissent couler de lui jusqu’à nous, il est nécessaire que nous leur ouvrions notre cœur. Les dons de Dieu ont  nécessairement besoin de trouver en nous l’accueil, le désir. Dieu a nécessairement besoin de notre confiance. Il ne peut pas combler un cœur saturé ou fermé. Et ce n’est pas sa faute à lui. C’est bien la faute du cœur qui se ferme si Dieu ne peut plus le combler.

Cette ouverture du cœur, cet accueil nécessaire à Dieu, cela s’appelle la foi. La foi consiste précisément en ceci :ne plus faire confiance à nos seules forces,mais faire enfin confiance à la parole, à la promesse de Dieu. La foi c’est prendre acte de notre nullité puisque tout ce que nous sommes, tout ce que nous avons, c’est parce que Dieu a bien voulu nous le donner. La foi consiste donc à maintenir notre désir tout entier branché sur Dieu qui sait, mieux que nous, ce dont nous avons besoin.

On peut alors comprendre combien le péché et la foi sont antinomiques. Le péché consiste à croire en la seule force de l’homme, au seul jugement de l’homme. Rappelons-nous. A propos de l’arbre qui était au milieu de l’Eden,Dieu avait dit: » tu n’en mangeras pas « .Adam et Eve pensaient, à l’inverse : le fruit est beau et bon à manger. Ils préférerent écouter leur jugement propre plutôt que d’écouter la parole de Dieu. Tout à l’inverse Abraham,bien installé et riche  pensait certainement : pourvu que cela dure. Dieu vient lui dire : »quitte ton pays « il préfèra écouter la parole de Dieu plutôt que d’obéir à son jugement propre. Il devint le premier et le père des croyants. Il fit exactement la seule chose que l’homme peut faire pour permettre à Dieu de l’inonder de sa vie et de ses dons :Croire en Dieu.

Le message du carême est un message d’espérance :notre vie n’est pas un voyage sans but et sans espoir. Notre vie n’est pas une passion inutile, comme disait Jean Paul Sartre. Autour du pain et de la Parole de Dieu, nous nous rassemblons chaque dimanche pour célébrer notre espérance chrétienne : »Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que celui qui croît en lui ne meure pas mais qu’il ait la vie éternelle « .Amen !

Abbé Jeannot-Basile