16eme dimanche dans l’année B – 18 juillet 2021

Dieu veut de bons pasteurs pour son peuple

L’évangile de ce dimanche se termine en nous racontant qu’en voyant la foule de gens qui le cherchaient, Jésus « eut pitié d’eux parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger ». Il exprime, de cette façon, son intention et le besoin de l’Eglise d’avoir en permanence des pasteurs selon son cœur.

Hier comme aujourd’hui, les hommes et des femmes ont besoin de bons pasteurs qui sachent les rassembler en un seul peuple, qui puissent les conduire vers leur épanouissement humain et spirituel, et qui puissent également les y guider progressivement étape par étape.

Or, nous constatons dans la vie de l’Eglise d’aujourd’hui quelques difficultés. Le nombre de prêtres dans l’Eglise en Europe occidental diminue gravement. Et le peu de prêtres qui restent ont des responsabilités de plus en plus étendues et lourdes au point que certains parmi eux ont de la peine à trouver le temps pour se reposer et subissent l’épuisement professionnel. Avec tout cela, sans oublier le problème d’abus sexuels commis par les ministres ordonnés sur les mineurs ou sur les personnes qui étaient en position de faiblesse.

N’est-ce pas pour cela que Jésus demandait à ses disciples par le passé et demande aussi aujourd’hui à toute l’Eglise de prier Dieu afin qu’il suscite dans notre monde beaucoup de bons et saints pasteurs selon son cœur ?

C’est pourquoi, il est important qu’il y ait des hommes et des femmes, issus du peuple de Dieu étendu sur toute la terre, qui acceptent, d’abord eux-mêmes, de suivre les pas du Christ Bon Pasteur par excellence, et qu’avec lui et en lui, qu’ils soient capables de rassembler le peuple de Dieu, de le conduire et de le guider soigneusement.

1. De bons pasteurs qui rassemblent

Nous avons entendu dans la lecture du livre du prophète Jérémie que Dieu était mécontent des pasteurs qui étaient à la tête de son peuple parce qu’au lieu de le rassembler, ils l’ont dispersé et l’ont abandonné à la mort. Dans ce sens, au lieu d’assurer le peuple, il l’effrayait. C’est pourquoi Dieu lui-même a suscité des pasteurs capables d’exercer le droit et la justice, de conduire et de protéger son peuple.

Et dans la deuxième lecture, Saint Paul nous montre que c’est Jésus Christ qui est le Bon Pasteur par excellence. Par sa mort sur la croix et par sa résurrection le troisième jour, il a supprimé la haine qui séparait les différents peuples. Il les a réconciliés en faisant d’eux le seul et unique peuple de Dieu.

C’est la première qualité de bons pasteurs que Jésus Christ veut encore aujourd’hui dans son Eglise. Qu’ils sachent être les agents de paix et d’unité. Qu’ils soient guidés par l’Esprit Saint afin qu’ils gardent toujours « l’Eglise au milieu du village ». Et il est recommandé à l’ensemble du peuple de Dieu, d’accepter les prêtres qui leur sont donnés et de collaborer avec eux au rassemblement des familles, des jeunes et d’une communauté paroissiale dynamique. C’est dans ce sens que nous pouvons vraiment « être et faire Eglise ».

2. De bons pasteurs qui conduisent les hommes vers Dieu

C’est parce que le peuple de Dieu sera rassemblé comme une communauté unie et en communion, que ses pasteurs peuvent le conduire.

Nous pouvons relever à travers le psaume 22 des images qui montrent que c’est Dieu lui-même qui est le Bon Berger qui conduit son peuple. Il le conduit « par le juste chemin ». Même si ce chemin traverse « les ravins de la mort », avec son bâton de Bon Pasteur, Dieu rassure son peuple. En emmenant ses brebis sur ce chemin, il les conduit « vers les eaux tranquilles ». Dieu s’assure également que son troupeau « ne manque de rien ».

Les bons pasteurs, que nous demandons à Dieu, sont appelés à conduire les communautés sur ce chemin qui ouvre l’accès à Dieu. Le ministère du prêtre, ou toute la communauté chrétienne par l’annonce de la Parole de Dieu, devrait orienter chaque membre du Peuple de Dieu à  rencontrer personnellement Dieu le Père dans sa vie. Et sans se limiter à la vie de ce monde, le pasteur a le devoir de diriger ses frères et sœurs vers Dieu comme le but final de la vie humaine.

Si nos bons pasteurs nous entraînent à rencontrer Dieu, ici et maintenant, et à nous préparer à le voir un jour face à face, c’est pour nous faire comprendre que notre épanouissement humain ne se limite pas uniquement aux joies que nous pouvons avoir sur la terre, mais aussi et surtout au bonheur éternel pour lequel Dieu nous a créé. C’est en cela que nos pasteurs sont aussi nos guides.

3. De bons pasteurs qui soient des guides

Je reviens encore au psaume 22 qui nous dit: « Si je travers les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi:  ton bâton me guide et me rassure ». Nous comprenons par là, que nos pasteurs doivent être nos guides sur le chemin qui conduit vers Dieu. Il faut qu’ils soient les leaders éclairés de nos communautés. Ainsi, nous ne pourrons pas nous égarer ou tomber dans le mal.

Même si nos communautés sont appelées à être « adultes dans la foi », cela n’exclut pas qu’elles se fassent aussi accompagner progressivement. Il s’agira d’abord d’accueillir le prêtre qui nous est envoyé comme celui qui vient guider au nom de Jésus notre communauté et laissons-nous effectivement guider par lui. Ensuite, dans la mesure du possible, trouvons un prêtre qui soit notre accompagnateur spirituel pour nous aider à progresser sur le chemin de la foi et de la charité. Enfin, acceptons les conseils qu’il peut nous donner.

En priant pour que nos prêtres soient de bons et saints pasteurs, ils correspondront mieux à ces guides que Dieu veut pour nous. Par eux, Jésus Christ sera présent parmi nous dans l’Eucharistie. En s’identifiant par la sainteté de leur vie au Christ, ils nous communiqueront en son nom le pardon de nos péchés. Et de cette façon, pas à pas ou chute après chute, nous avancerons vers le bonheur que Dieu nous réserve.

*

Pour que toutes les nations de la terre soient rassemblées comme un seul peuple, Jésus Christ nous invite aujourd’hui à prier pour que son Père suscite parmi les hommes de bons pasteurs qui conduiront ce peuple vers le ciel comme la destination heureuse et finale de notre existence. Prions et disposons-nous à nous laisser conduire vers cet idéal et à nous laisser humblement guider pas à pas.

Abbé Étienne Kaobo Sumaidi
Cannetto, le 18 juillet 2021

15e dimanche dans l’année B – 11 juillet 2021

Envoyés par le Christ pour proclamer la conversion à tous les hommes

Nous avons entendu Saint Paul nous rappeler dans la deuxième lecture : Dieu le Père « nous a choisis dans le Christ depuis la fondation du monde, pour que nous soyons saints… »

C’est-à-dire que, c’est parce que les hommes ont la vocation d’être des saints et de partager un jour et pour toujours la vie de Dieu, que Jésus Christ appelle et envoie ses disciples en mission afin d’aider les femmes et les hommes à se détourner du mal et à se tourner vers Dieu.

C’était la mission qu’il avait donnée aux Douze Apôtres par le passé. C’est la mission qu’il confie aussi aux chrétiens d’aujourd’hui.

1. La mission, une initiative du Christ

Nous lisons dans l’évangile de ce jour que c’est Jésus qui appelle et envoie ses disciples en mission. Cela veut dire que l’initiative de la mission vient de lui. Hier comme aujourd’hui, c’est lui qui embauche les hommes de tous les temps et de partout. Nous pouvons nous référer à l’épisode des ouvriers de la dernière heure. Le maître sort à l’aube, à midi, dans l’après-midi et en soirée pour appeler des ouvriers à aller travailler dans sa vigne.

Ainsi, lorsque nous avons ou nous aurons répondu à l’appel de Jésus et que nous serons engagés pour aller travailler dans la « vigne du Seigneur », nous devrons nous souvenir, en permanence, que ce n’est pas en notre nom personnel ni par notre initiative privée que nous travaillons à l’annonce de la Bonne Nouvelle. Nous sommes des envoyés. C’est pourquoi nous devrions régulièrement nous référer à lui et lui demander ce qu’il veut que nous fassions !

2. Les Apôtres investis d’un pouvoir céleste

Pour mener à bien cette mission, les évangiles nous rapportent que Jésus a donné à ses disciples le pouvoir d’expulser les esprits mauvais et de guérir les malades et les infirmes.

Les Douze Apôtres ont, de fait, guéri les malades. Ils ont relevé les infirmes et expulsé les démons qui détenaient certaines personnes prisonnières. Aujourd’hui, aussi, il y a quelques chrétiens parmi nous qui ont ces charismes particuliers.

Même si nous autres, qui formons la grande partie de l’Eglise, nous n’avons pas ce don spécifique, que nous n’allons pas nous dérober de ce pouvoir de lutter contre le mal dont le Christ a doté toute son Église. Nous ne nous confrontons peut-être pas, au quotidien, aux démons et aux possessions diaboliques comme décrites dans les évangiles. Mais chaque jour, nous sommes confrontés aux forces du mal. Nous sommes témoins de la présence des esprits mauvais qui veulent installer et imposer le règne du mal, du mensonge, de la dépravation des mœurs, de l’injustice, de la discrimination, etc.

Comme missionnaires de la Bonne Nouvelle du salut, nous avons le pouvoir et le devoir de lutter contre toutes les personnes, les structures et les idéologies qui créent la confusion morale et qui pervertissent le monde au nom d’une prétendue liberté.

3. Invitation à collaborer

C’est pourquoi, Jésus n’envoie pas individuellement ses disciples. Il les envoie deux par deux. C’est-à-dire en équipe. C’est là une invitation à collaborer ensemble à la mission que le Christ confie à toute l’Eglise.

« A deux » pour que nous puissions nous soutenir et nous encourager mutuellement. « A deux » pour que nous puissions réfléchir et programmer ensemble une vision et une action pastorales qui répondent mieux aux défis de notre environnement local et ecclésial. « A deux » pour que chacun avec ses talents particuliers, nous puissions mettre ensemble tous nos atouts au profit de la mission.

« A deux » comme signe de l’unité et de la communion dans la mission. C’est-à-dire que nous ne pouvons pas aller annoncer au monde la Bonne Nouvelle avec des voix discordantes. Comme nous le voyons aujourd’hui, les désaccords et les conflits idéologiques entre les chrétiens et au sein de l’Eglise sont un discrédit à l’annonce de l’Evangile. Nous devrions privilégier l’unité et la communion pour mieux exercer la mission que le Christ nous a donnée.

4. Totalement disponibles pour la mission

Pour mieux exercer leur mission, Jésus donne à ses disciples quelques recommandations. Il demande aux Apôtres de ne pas s’encombrer de biens matériels et de ne pas s’attarder à certains endroits sur le chemin. La mission exige une disponibilité totale de la part des Apôtres d’hier comme des chrétiens d’aujourd’hui. L’annonce de la Parole de Dieu devra être notre première priorité.

Il s’agit d’abord d’une disponibilité spirituelle. Pensons à ce que Jésus avait dit à ses disciples : « celui qui veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » (Mt 16, 24). A nous que Jésus appelle à la mission d’étendre son Evangile, nous sommes appelés à renoncer à nos choix personnels pour nous dédier entièrement à la cause de l’Evangile.

Il s’agit ensuite d’une liberté par rapport à nos relations humaines. Rappelons-nous ces paroles de Jésus : « celui qui ne renonce pas à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs (…) ne peut pas être mon disciple » (Lc 14, 26). Ça veux dire qu’il ne faudrait pas que nos liens familiaux et amicaux soient un frein à l’annonce de l’Evangile.

Il s’agit enfin de ne pas nous encombrer des biens matériels. Il ne faudrait pas que les préoccupations matérielles de toutes sortes nous empêchent de mettre l’annonce de l’Evangile comme la première priorité. Il ne faudrait pas, non plus, que l’attachement à notre culture actuelle nous pousse à interpréter l’Evangile de manière partisane au point de tordre la vérité de l’Evangile.

5. Annoncer la proximité du Règne de Dieu et la conversion

Le message que Jésus demande à ses disciples d’annoncer est très clair. Il leur demande d’annoncer la proximité du Règne de Dieu et la conversion.

Même si Saint Marc ne nous le dit pas explicitement dans l’évangile de ce jour, la proximité du Règne de Dieu constitue le contenu principal du message que les Apôtres de Jésus doivent annoncer. Dire que le Règne de Dieu est proche, c’est reconnaître qu’avec Jésus Christ, mort et ressuscité, Dieu règne et que la puissance de son amour triomphe et triomphera du mal et de la mort. C’est montrer que l’amour de Dieu a le dernier mot sur l’histoire de notre monde. C’est reconnaître et faire reconnaître qu’avec Jésus Christ, notre monde, enfin libéré du mal, a un joyeux avenir avec Dieu.

C’est pourquoi, nous avons la mission d’inviter tous les hommes et les femmes à se convertir. Cela suppose que nous admettions que, même si le monde est beau et merveilleux, il y a la présence du mal et que nous sommes capables aussi bien du bien que du mal. Alors face à la volonté de Dieu exprimée dans la Bible, nous sommes appelés à dénoncer tout ce qui ne contribue pas à construire l’homme dans sa dignité de fils de Dieu.

Par notre mission de chrétiens comme disciples du Christ, nous sommes appelés à inviter nos contemporains à se détourner du mal. Nous avons le devoir de les inviter à se tourner vers Dieu et à s’ajuster à sa volonté. Nous devrons les inviter à aimer comme le Christ et à se mettre sa suite. Car, c’est en nous engageant sur ce chemin que nous pouvons espérer partager un jour et pour toujours la vie de Dieu.

*

Comme aux disciples d’autrefois, Jésus nous appelle aussi aujourd’hui et nous envoie annoncer la Bonne Nouvelle du salut à nos frères et sœurs. Demandons au Père la grâce et l’assistance de l’Esprit Saint afin qu’en unité et en communion avec toute l’Eglise, nous nous engageons à aider nos frères et sœurs à prendre ou à reprendre le chemin qui les conduira directement à la joie d’être saints et heureux sur la terre et dans la Maison du Père éternel.

Abbé Étienne Kaobo Sumaidi
Cannetto, le 11 juillet 2021.

 

14e dimanche dans l’année B – 4 juillet 2021

Difficultés de la mission du prophète

(Mc 6, 1-6)

Jésus revient dans son pays. Malgré un enseignement de qualité dispensé à la synagogue et l’écho des miracles qu’il a accomplis dans d’autres villes, ses compatriotes ne veulent voir en lui que le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon et celui dont les sœurs sont mariées dans le coin. Jésus est étonné mais respecte-leur manque de foi.

C’est une déception pour Jésus de constater qu’un prophète n’est méprisé que dans sa parenté et son propre pays. Mais, ce n’est pas pour cela qu’il s’arrête. On le voit continuer son chemin et sa mission en enseignant et en guérissant les malades sans se décourager.

Il arrive ou il nous arrivera de rencontrer des difficultés dans notre mission de disciples du Christ. Des peines et des difficultés peuvent venir de nos proches et même de nos propres limitations. Mais, comme Jésus et avec lui, continuons notre mission avec courage et persévérance.

Seigneur, tu connais tout sur nous et tu sais combien nos limites et mêmes nos péchés personnels peuvent nuire à notre mission d’annoncer ta Bonne Nouvelle à temps et à contretemps; augmente en nous la foi et donne-nous un cœur humble pour que nous puissions compter sans cesse sur ta grâce et que ton Esprit Saint nous assiste et nous encourage dans l’annonce et la propagation de ton Règne d’amour dans le monde.

Abbé Étienne Kaobo Sumaïdi
Rome, le 4 juillet 2021

13e dimanche dans l’année B – 27 juin 2021

Toucher le cœur de Dieu

Sg. 1,14…24 – Ps 29 – 2 Cor. 8,7-15 – Mt. 5, 21-43

Toucher Jésus ou lui demander de nous imposer la main, c’est un acte de foi qui nous permet de recourir à Lui comme à la source de notre vie et de notre salut. C’est croire en la tendresse infinie de son amour pour tous les hommes et pour chacun de nous en particulier.

  1. Dieu peut-il être touché par n’importe qui ?

En relisant l’évangile de ce jour, je me suis souvenu d’un autre passage évangélique où il s’agit encore du toucher. C’est l’épisode où Jésus est invité chez un pharisien, Simon, pour un repas.

Une femme dite « de mauvaise vie », une prostituée, vient pleurer à ses pieds, versant des larmes et du parfum. C’est là que le pharisien Simon « se dit en lui-même:  » S’il était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et que c’est une pécheresse » (Lc 7, 39). Comme vous le savez, Jésus va être touché par la démarche de cette femme et lui « dit:  » Tes péchés sont pardonnés. » (Lc 7, 48).

Que nous apprend cet épisode ? Il nous apprend que selon les pharisiens, il y a des gens qui peuvent toucher Dieu et pas d’autres. Autrement dit, les bons peuvent toucher Dieu et s’approcher de Lui, alors que les pécheurs n’ont pas droit de le toucher. Ils doivent s’en abstenir ! Ce qui sous-entend que si nous ne sommes pas saints nous ne pouvons pas toucher Dieu. C’est donc penser qu’il ne sera jamais « touché » (dans le sens d’être « ému ») par notre cas et notre vie, et donc nous aurons jamais la manifestation de la tendresse de Dieu dans notre vie ?

Non, en nous rapportant l’épisode de cette femme malade, l’évangile de ce dimanche nous dit clairement que Dieu est bon pour tous, que nous soyons bons ou mauvais. Qui que nous soyons, nous pouvons recourir à LUI. Nous avons le droit de le toucher.

  1. Toucher le cœur de Dieu pour être sauvé

Ce qui nous permet de bien saisir le sens de l’évangile que nous venons de lire. « Elle disait  » Si je touche seulement ses vêtements, je serai guérie ». Elle le fait pudiquement et à l’insu de Jésus. Elle n’avait pas l’intention de « voler » la puissance de Jésus, mais elle était confiante qu’une vraie force de guérison et de vie émane de LUI.

C’est même peut-être ce que croyait le chef de la synagogue qui est venu demander à Jésus de venir chez lui « imposer la main » sur sa petite fille qui venait de mourir. Parce que cet homme croyait de tout son cœur que Jésus peut sauver et donner et redonner la vie.

Toucher Jésus et lui demander de nous toucher, sont des démarches qui nous permettent de recevoir la grâce de Dieu et d’être sauver. Toutes ces deux démarches exigent une foi simple et ferme.

  1. Notre foi en la tendresse infinie de Dieu

Avec toutes les expressions et gestes que nous rencontrons dans l’évangile : toucher Jésus, physiquement, comme cette femme malade ou que le cœur de Dieu soit touché par notre mal et notre misère ; ou encore se laisser toucher par Lui, il y a une chose qui en découle : par sa main, Dieu manifeste sa tendresse à tous les hommes.

Vous connaissez sûrement ce psaume qui dit : « la tendresse du Seigneur est de toujours à toujours » ; c’est-à-dire elle est pour toutes les générations. Cela veut dire que la main de Dieu est une source intarissable d’amour et de bienfaits pour tous les hommes, que nous soyons bons et justes ou que nous soyons mauvais et pécheurs.

Pour toucher le cœur de Dieu ou se laisser toucher par la main divine nous avons besoin de la foi : croire fermement en lui. Lorsque nous lisons les évangiles, nous remarquons que Jésus sollicite souvent la foi de ceux qui lui font une demande : « crois-tu que je vais faire cela ? » Nous aussi nous avons besoin de cette foi du lépreux qui disait à Jésus : « si tu le veux tu peux me purifier » ou de cette femme malade : « si je touche seulement son vêtement, je serai guérie ».

Aujourd’hui, l’Eucharistie, le sacrement de réconciliation et la prière sont des occasions que nous avons de toucher Jésus et de lui demander que sa main nous donne la guérison et le salut. Soyons donc conscients et confiants que chaque fois que nous prions, que nous communions ou que nous nous confessons, c’est Jésus lui-même que nous « touchons » encore aujourd’hui et son amour nous sauve !

*

Nous avons encore aujourd’hui des occasions de « toucher » Dieu et de le rendre sensible à notre mal et à notre vie, demandons-lui d’augmenter en nous la foi pour que nous puissions recourir à lui maintenant et tout au long de notre vie.

Abbé Etienne Kaobo Sumaïdi 

12e dimanche dans l’année B – 20 juin 2021

« Passons de l’autre côté de la rive »

Jésus nous invite à aller de l’autre côté pour notre destin, notre cana la où il y a notre bonheur : un nouveau pays, une nouvelle entreprise …Il dit passons. Donc on fait cette traversée avec lui, il sait qu’il y aura des tempêtes, voilà pourquoi il ne nous envoie pas seul mais il est avec nous …

Saint Marc dans son  récit au chapitre 4, 35-41, nous balise le chemin quotidien du disciple, le chemin de la foi,  c’est l’interpellation finale de Jésus : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? ».

. Ces trois récits nous révèlent la puissance de Dieu. En même temps ils interrogent  notre foi. Où pouvons-nous chercher  la sécurité, le refuge quand notre vie est en danger  et dans la vie de tous les jours contre les menaces du mal qui ne cesse  de roder pour nous déstabiliser ? Où trouver la vraie vie et  la vraie sécurité dans notre vie de foi ? pas dans la puissance humaine pour nous Chrétiens … Notre vraie vie, notre sécurité  et notre protection  se trouvent en Jésus, le bon Berger devenu le sacrifice pour l’humanité qui s’est séparée de Dieu. Il est le médiateur.

Ce récit de la tempête nous indique le chemin auquel nous pouvons avec dignité trouver  la sécurité la plus sure et la plus durable qui est celui de   Jésus, qui  domine même les forces de la nature. La mer est le symbole  de ce qui menace la vie de l’homme. Dans le langage Biblique, elle est le symbole  des puissances du mal. Elle représente ce qui engloutit, apporte le danger, déclenche l’angoisse, crée l’agitation  et fait naitre le doute… « Jonas 1, 10-15 ».  Mais au contraire, la foi en Jésus Christ  est une puissance  qui fait vivre  et chasse  la peur    .  Cela ne signifie pas que  celui qui croit  est  épargné de difficultés  mais il sait les vivres et les gérer dans la foi et sans être perdue.

Les disciples reprochent à Jésus de dormir, face à une situation désespérante alors qu’ils sont en danger. La situation  est tellement critique  qu’ils craignent pour leur vie…  L’homme a tendance à faire appel à Dieu quand il est dans le désespoir. Dieu ne veut pas les chrétiens de la peur  mais ceux qui croient en lui dans la joie comme dans la peine. Il est notre Père qui est toujours sur notre chemin et nous protègent.

Ce récit de la tempête apaisée  nous apprend qu’il faut  avoir la foi et compter d’abord  sur Dieu dans la vie. L’homme  est constamment menacé par les puissances du mal  qui lui empêché de vivre en paix. La victoire ne se trouve pas dans l’homme  mais en Jésus christ « Ps  89 :10 »

Jésus se réveille et ordonne a la mer de se calmé  …Il a éloigné la menace par sa parole autoritaire. Pour vivre dans la  paix frères et sœurs, il ne suffit pas de bien  manger ni de bien s’habiller mais d’avoir la foi en Jésus qui a donné sa vie pour notre salut. C’est dans la foi en Dieu que le chrétien  doit lutter contre le mal  dans le monde et dans sa vie  …. L’évangile  que nous  prêchons et que nous méditons est une puissance  qui nous libéré .

Que Jésus dise constamment à tout ce qui te menace : Silence ! Tais-toi. Crois en lui et cherche en lui ta force et nous serons heureux de vivre dans sa joie  et en sa présence chaque jour de notre vie. Amen

Père Magloire

7e dimanche de Pâques B – 16 mai 2021

  Ac 1, 15-17. 20a.20c-26 ; 1Jn 4, 11-1 ; Jn 17, 11b-19.

                              « Moi, je prie pour ceux que tu m’as donnés ».

Chers frères et sœurs,

Le temps pascal s’achève, ce temps nous invite depuis plusieurs dimanches à demeurer dans l’Amour de Dieu, pour vivre pleinement des dons reçus de la foi.

Aujourd’hui, la Prière du Christ en Jn 17, nous présente les fruits qui découlent de ce statut d’enfant de Dieu demeurant dans son Amour : l’Unité, la Joie et la Vérité. Ces trois fruits attestent que nous sommes des témoins authentiques de l’Amour de Dieu dans le monde.

La première lecture nous montre que ce témoignage doit se vivre au sein d’une communauté organisée. Voilà pourquoi, Judas après avoir trahi Jésus, était allé à sa perte. Et Pierre comme chef de la communauté se lève et prend la parole pour choisir le successeur de Judas : « il y a des hommes qui nous ont accompagné durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous, (…). Il faut donc que l’un d’entre eux devienne, avec nous, témoins de sa résurrection » (Ac 1, 21-22). Donc, le seul critère de choix était la fidélité à suivre le Christ pour être capable de parler de lui. Et Jésus savait qu’il n’est pas facile de lui demeurer fidèle. Car Il était en face des homes qui quelques heures plus tard, vont tous l’abandonner par peur. Et c’est pour cela qu’il prie pour ses Apôtres, parce que « eux sont dans le monde », alors lui « désormais n’est plus dans le monde ». Il veut les soutenir par sa prière.

Cette Prière de Jésus en Jn 17 est centrée sur l’Unité des disciples, à l’image de l’Unité du Fils avec le Père.

Qu’ils soient un, comme nous-mêmes (Jn 17,11).

L’unité en Christ n’est pas l’uniformité, notre Dieu est trinitaire, tout en étant unique. Nous avons à vivre l’unité avec nos différences. Une unité de cœur, une unité d’Esprit, une unité d’amour malgré nos sensibilités différentes. Une paroisse qui porte du fruit est une paroisse qui vit ses charismes et ses sensibilités différentes dans l’unité et le respect de chacun.                                                   L’unité produit par elle-même son propre fruit qui est la joie qui s’oppose à la haine.

Qu’ils aient en eux ma joie et qu’ils en soient comblés (Jn 17,13). Continuer la lecture

6e dimanche de Pâques B – 9 mai 2021

Chers frères et sœurs,

On peut, sans crainte de se tromper, désigner ce sixième dimanche de pâques comme la fête de l’amour chrétien. L’expression « amour chrétien « au terme  des lectures que la liturgie  nous  propose,  est d’ailleurs un pléonasme, une ridicule répétition. Le chrétien aime ou n’est pas.

Presque à chaque ligne du court passage de l’évangile de St Jean se trouve le mot amour ou un de ses dérivés: aimer, amis…

Chers frères et sœurs,

La voie de l’amour,  c’est l’épine dorsale de la Bonne Nouvelle. Aimer Dieu et vivre en harmonie avec son prochain. L’amour  c’est la doctrine la plus simple du monde mais aussi la plus complexe à vivre et mettre en pratique. Tout le monde la comprend mais tout le monde ne la vit pas comme le christ voudrait. Jésus. Nous  invite à la vivre pleinement et la faire rayonner autour de nous.

Notre foi en Dieu se traduit concrètement dans le lien étroit entre nous. « Aimer vous les uns les autres comme je vous ai aimés « . Nous dit le Seigneur.

Nous nous  disons scandalisés par le mal dans le monde, par  la violence,  la souffrance des enfants, par  la famine dans le monde, les guerres  les épidémies…le spectacle du mal peut en éloigner beaucoup de toute croyance religieuse car il rend impossible à leurs yeux l’existence même d’un Dieu bon et tout puissant. Pourtant, lorsque nous pressentons ce scandale en nous aussi, avec tout son cortège de doutes qu’il entraîne  ne percevons nous pas qu’il peut abriter une subtile hypocrisie ?

Car enfin, pour une très large part, le mal est bien le fruit de l’homme.

Beaucoup des malheurs des hommes sont dus à l’égoïsme, à la méchanceté, à  la haine, à  la jalousie, à  l’indifférence. Et nous penserions que nous n’y sommes pour rien, nous tournant vers Dieu pour l’accuser ou le nier?

Nombreux de chrétiens font l’erreur de ne plus avoir de temps pour Dieu dans leur vie. Ils cessent de prier, de rencontrer le seigneur le dimanche, d’enseigner à leurs enfants les valeurs chrétiennes. Et lorsque l’aspect religieux a peu d’importance dans la vie  de tous les jours, petit à petit  la foi se flétri,se dessèche et meurt et immanquablement les gens deviennent  » les chrétiens non pratiquants « c’est à dire des chrétiens qui non seulement ne fréquentent plus la communauté chrétienne mais qui cesse de porter les fruits de ceux  et celles qui sont Unis au christ  comme les sarments à la vigne.

L’église, selon St Jean, est le rassemblement des amis de Dieu. Nous sommes très différents les uns des autres : nous appuyons des partis politiques divergents, appartenons à  des races distinctes, avons des revenus différents, des champs d’intérêts qui ne sont pas les mêmes…malgré nos divergences, nous formons l’église de Dieu. Ce qui nous rassemble, c’est l’amitié que Dieu a pour nous et l’amitié que nous avons les uns envers les autres.

Le christ est venu parmi nous pour nous révéler le vrai visage de Dieu. Cette découverte change notre conception du monde. Jusque-là, on croyait que Dieu avait des comptes à  régler avec l’humanité pécheresse, que le messie venait pour punir les pécheurs que nous sommes.  En Jésus christ, nous découvrons un Dieu qui est Amour, qui n’a pas des comptes à régler mais qui vient à  notre recherche afin de nous offrir son amitié. Il nous déclare son amour et nous invite à nous aimer les uns les autres.

Notre Dieu est celui qui ouvre les bras à  l’enfant prodigue, recherche la brebis perdue, accueille Marie Madeleine , s’invite chez Zachée, protège la femme adultère,  fait table commune avec les publicains et les pécheurs,  guérit l’aveugle de Jéricho, promet le paradis au bon larron, entre en contact avec les lépreux, guérit la fille de la siro-phenicienne ressuscite le serviteur du centurion romain, œuvre sur le dialogue avec la samaritaine, etc… ceux et celles qui veulent nous faire croire ou faire peur avec une fausse image de Dieu n’ont pas lu les Évangiles ou les épîtres de St Paul.

Notre Dieu qui est bon ,tendre et miséricordieux , veut être notre ami : »je vous appelle mes amis car tout ce que j’ai appris de mon père, je vous l’ai fait connaître « .

En ce jour, chers frères et sœurs, faisons nôtre la prière de St François d’Assise : » Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,là où est la haine que j’y mette l’amour. Là où est l’offense que j’y mette le pardon. Là où est la discorde, que j’y mette l’union. Là où est l’erreur que j’y mette la vérité. Là où est le doute que j’y mette la foi. Là où est le désespoir que j’y mette l’espérance. Là où sont les ténèbres  que j’y mette la lumière et là où est la tristesse que j’y mette la joie. Amen !

Abbé Jeannot-Basile

5e dimanche de Pâques B – 2 mai 2021

Demeurer en Jésus Christ

Jn 15, 1-8

Jésus nous dit: « Moi, je suis la vigne et vous les sarments. Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruits, car, en dehors de moi vous ne pouvez rien  faire ». Qu’est-ce que cela signifie pour nous aujourd’hui ?

  1. Demeurer en Jésus Christ et lui en nous

Demeurer en Jésus Christ, c’est d’abord faire de Jésus Christ notre domicile. Il devient le lieu où nous habitons et vivons. Ensuite, nous restons en lui. Nous ne le quittons plus. Enfin, il devient l’espace dans lequel nous nous sommes sensés exister.

Jésus Christ demeurer en nous signifie que notre être et notre vie deviennent le lieu où habite Jésus Christ. Il reste tellement attaché à nous que toutes les dimensions de notre existences manifestent sa présence.

Ça veut dire que Jésus nous invite à imiter le lien plus fort qui l’unit à son Père. Comme lui-même demeure dans l’amour de son Père, Jésus invite ses disciples à demeurer dans son amour. Cette union et cette communion au Christ nous ouvrent à la paix et nous donnent la joie parfaite. Ça vaut vraiment la peine de vivre cette expérience dans notre vie d’hommes et de chrétiens !

  1. Membres du Corps du Christ et Temple de l’Esprit Saint

Comme il demeure en son Père et reste constamment uni avec lui, Jésus veut que ses disciples demeurent également en lui. Par notre baptême, nous devenons membres du Corps du Christ. Nous sommes donc désormais attachés à lui par un lien profond et vivant. C’est son Esprit Saint qui nous donne le souffle nouveau qui nous habite et nous anime. De cette façon, demeurer en Jésus-Christ nous fait participer à sa propre dignité de Fils de Dieu. Ainsi, par Jésus Christ, nous devons, à notre tour, filles et fils de Dieu et nous pouvons expérimenter la bonté du Père dans sa réponse à nos prières.

Nous demeurons dans le Christ et lui demeure en nous quand, chaque jour, nous écoutons sa Parole, quand nous le prions et quand remplissons notre vie d’amour.

  1. a) Demeurer en Dieu par l’écoute de sa Parole

Nous demeurons en Jésus Christ par l’écoute de sa Parole. Sa Parole nous est donnée chaque jour. Elle nous dit tout de Dieu. Elle nous dit qui il est, ce qu’il veut, comment il nous aime et comment il veut que nous l’aimions.

Sa Parole est une bonne nouvelle et elle est pour nous un guide. L’écoute et la lecture régulières de la Parole de Dieu nous permettent de ne pas nous éparpiller dans les plaisirs et les distractions de ce monde. Elles nous rendent attentifs au présent, à ce que vit le prochain et nous font vivre selon les recommandations du Seigneur Dieu.

C’est par l’écoute de la Parole de Jésus que ses commandements peuvent s’enraciner en nous et que nous pourrons les garder comme référence pour notre vie personnelle et comme règle pour agir envers nos frères et sœurs.

  1. b) Demeurer en Dieu par la prière

La prière nous relie à Dieu. En priant, nous écouterons Dieu qui nous parle et nous, nous lui parlons. Et, c’est du fond de notre que nous faisons monter vers lui nos demandes, nos supplications pour obtenir son pardon et nos actions de grâce.

Nous prions pour nous-mêmes afin d’être de meilleures personnes. Unis et habités par l’Esprit Saint, nous demandons à Dieu de faire de l’espace de notre cœur le lieu où se construisent et se préparent les bonnes actions que nous allons poser pour notre épanouissement, pour le bien du prochain et pour la gloire de Dieu.

Nous prions aussi pour les autres. Nous confions à Jésus les joies et les souffrances du monde. notre prière devient également un espace de charité où nous confierons à Jésus les souffrances et les préoccupations des autres et les problèmes du monde. Nous sommes ainsi comme ces personnes de l’évangile qui accompagnent un paralytique et ouvrent le toit pour le déposer devant Jésus. Ou encore comme ce centurion romain qui prie pour la guérison de son serviteur, etc.).

  1. c) Demeurer en Dieu par l’amour et en toutes circonstances

Nous avons entendu Saint Jean nous dire que nous devons aimer. « Non pas avec des paroles et des discours, mais par des actes et en vérité ». Ça veut dire que, c’est gardant et en vivant le commandement d’amour que Jésus Christ nous a légué, que nous demeurons vraiment en lui et lui en nous.

Nous sommes appelés à demeurer en lui et lui en nous en toutes circonstances. Demeurer en lui quand tout va bien pour nous. Mais aussi demeurer en lui quand nous traversons les épreuves. Dans les Actes des Apôtres, nous avons l’exemple de Saul (Paul) récemment converti qui subit des épreuves et de menaces. Il restera pour toujours attaché à Jésus jusqu’au martyre.

Nous ne devons pas demeurer en Dieu et lui en nous uniquement dans quelques aspects de notre vie comme le moment où nous prions, où nous écoutons la Parole de Dieu et où nous sommes à l’église. Ce sont tous les domaines de notre vie qui doivent être habités par notre communion à Jésus Christ. Notre vie affective, familiale, professionnelle, notre temps de sport comme celui de nos vacances et de nos loisirs, tout devrait être imprégné de la présence du Christ et la révéler.

La fréquentation régulière des sacrements, spécialement ceux de l’Eucharistie et de la réconciliation, nous permettra de garder constamment notre unité et notre communion avec Jésus Christ et son Père.

  1. Le bénéfice de cette intimité avec Dieu

Jésus nous dit clairement: « Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire ».

Cela veut dire que notre unité et notre communion au Christ sont une garantie que nos paroles et nos actions produirons de bons fruits. Si nous continuons à être reliés à Jésus, nous produirons les fruits de l’Esprit Saint : « la charité, la joie, la paix, la patience, la bonté, … » (Galates 5, 22).

Ce qui nous épanouira nous-mêmes comme personnes humaines. Et, en étant habités par l’Esprit de Jésus Christ nous ferons ce qui est bien et juste. Nous répondrons à la mission pour laquelle Dieu nous a mis au monde. Nous donnerons un sens à notre existence et nous manifesterons au monde la gloire de Dieu.

*

L’évangile de ce jour nous invite à faire de Jésus Christ l’espace où nous habitons et de faire de notre vie le lieu où Dieu manifeste sa présence au monde. Demandons au Père tout-puissance la grâce d’être tellement unis à Jésus Christ de telle manière que notre manière d’être, de vivre et d’agir soit le témoignage rayonnant de sa présence sur la terre et de son amour pour tous les hommes.

 

Abbé Étienne Kaobo Sumaidi

Gembloux le 02 mai 2021.

4e dimanche de Pâques B – 25 avril 2021

« Ecoutez le bon Berger … »

Aujourd’hui, nous célébrons le dimanche du Bon Berger. Ce Dimanche nous envoie en premier lieu à l’attitude des brebis qui doit être d’écouter la voix du Berger et de le suivre. Ecoutez avec attention, obéir à sa parole, le suivre avec une résolution qui engage toute l’existence : la compréhension, le cœur, toutes les forces et toutes les actions, en suivant les pas du bon Berger. Le Christ est le véritable bon Berger qui a donné sa vie pour ses brebis (cf. Jn 10,11), en s’immolant sur la croix. Il connaît ses brebis et ses brebis le connaissent, comme le Père le connaît et comme Il connaît aussi le Père.

L’évangile nous dit :« Les brebis connaissent et écoutent sa voix » : Pour que notre identité nous soit révélée, il est nécessaire d’être attentif pour reconnaître la voix du Bon Berger parmi toutes celles qui peuvent résonner dans notre vie. Alors il est bon de se demander à quelles voix nous sommes le plus sensibles et qui est le Berger que nous écoutons le plus volontiers. Car il en va de notre vie.

Soyons donc attentifs à la qualité de la voix du Berger, à nos choix, à nos réponses et à nos décisions. Au besoin, n’hésitons pas à discerner avec l’aide de l’Esprit Saint celui que nous pouvons suivre comme référence et bon Berger, qui a donné réellement  sa vie pour nous. Jésus accomplit alors la grande mission que le Père lui a confiée, qui est la protection de ses brebis avec une fidélité qui ne permettra à personne de les prendre de ses mains. C’est ici que nous trouvons la force et l’assurance  face aux difficultés de la vie, nous, qui sommes un troupeau faible et soumis à différentes épreuves sous la protection du bon Berger.

Dimanche du bon Berger, autrement aussi dimanche des Vocations. C’est une journée d’invitation à la réflexion : quand on parle de vocation, on parle de ce qui touche l’être humain au plus intime de sa liberté. C’est aussi une journée d’invitation à la prière. Pour qu’une liberté humaine découvre son chemin, elle a besoin d’être éclairée et stimulée. C’est le rôle de l’Esprit Saint.

Le mariage étant aussi une vocation, il constitue une réponse à l’appel spécifique à vivre l’amour conjugal comme signe  de l’amour entre le Christ et l’Église. Par conséquent la décision au mariage et à une famille doit être le fruit d’un discernement vocationnel. Il est inscrit dans la nature même de l’homme et de la femme.

Ensemble avec la vierge Marie, appelons alors ce bon Pasteur qui est son fils Jésus  à être une lumière sur notre vocation, sur le Pape, les évêques, les prêtres, les diacres  ainsi que sur  les baptisés pour qu’ensemble nous soyons toujours au rendez-vous du grand mystère de notre Foi.

Magloire,ofm

Le Père Magloire Nyembo Kahambwe a rejoint récemment l’équipe des prêtres de l’Unité Pastorale de Gembloux. Il réside à Grand-Manil. 

3e dimanche de Pâques B – 18 avril 2021

Ac 3,13-15.17-19 ; 1 Jn 2,1-5a ; Lc 24,35-48.

« Il ouvrit leur intelligence à la compréhension des écritures » ( Lc  24,45).

Chers frères et sœurs,

Si l’Évangile  de ce dimanche nous raconte avec tant de détails ce récit des disciples d’Emmaüs, c’est sans doute pour nous inviter à nous projeter dans le désespoir de ces deux disciples.

Après la mort de Jésus, ses disciples avaient un sentiment que leur vie n’avait plus de sens ; tout espoir était perdu. Leur aventure avec Jésus s’est arrêtée au sommet du mont Golgotha. Deux d’entre eux ont décidé de quitter Jérusalem pour rentrer à Emmaüs. Ils marchaient sur la route tout triste ; complètement déçus par la mort de Jésus ; car rien ne justifiait sa mort ; lui qui était pourtant si puissant par ses actes et ses paroles. C’est tellement injuste de la part des autorités juives de le faire mourir ; d’autant plus qu’elles auraient dû pouvoir interpréter les écritures, mais ils étaient aveuglés. « Vous avez agi dans l’ignorance, vous et vos chefs ». Il y a une différence entre attendre le Messie et reconnaître qu’il est là ! Comment les « autorités » juives    (l’institution, les grands prêtres) auraient-elles pu y croire? Ce n’était pas possible. C’est pour cela que Jésus devait mourir et ressusciter pour provoquer un choc qui change les cœurs.

Non seulement que la mort de Jésus était injuste comme Pierre l’a dénoncée dans les Actes des apôtres : « vous avez renié le saint et le juste, et vous avez demandé qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier » (Ac 3,14) , mais en plus elle a déçu les attentes de ses disciples : « Et nous qui espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël » (Lc 24,21).

Curieusement, un compagnon les rejoint sur leur chemin. Il ne s’impose pas, il leur laisse le temps d’exprimer leur déception et aussi leur stupéfaction suite aux dires de « quelques femmes comme quoi Jésus serait vivant ». C’est alors que Jésus leur parla : « Esprit sans intelligence. Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit. Ne fallait-il pas que le Christ souffrît sa passion pour entrer dans sa gloire ? » ( Lc 24,46). Ces paroles de Jésus à la fois touchent le cœur de ces disciples et change leur regard. Mais ils ne le reconnaissent pas encore parce que le chagrin, l’angoisse et la tristesse avaient fermé leurs yeux.    Au moment d’entrer dans l’auberge, les disciples demandent à Jésus : « reste avec nous car il se fait tard » (Lc 24 ,29).

Finalement, après leur avoir parlé et partagé le pain qu’ils l’ont reconnu : « il ouvrit leur intelligence à la compréhension des écritures ». Nous avons besoin des enseignements en ces jours qui nous rappel de vivre le commandement d’amour et du pardon  pour garder notre intelligence ouverte aux mystères de l’écriture.

Frères et sœurs, les disciples d’Emmaüs, c’est nous bien entendu, nous qui pouvons aussi avoir des attentes totalement déçues, ou des crises intérieures conséquentes à des injustices de tous ordres. Nous qui sommes tristes pour de multiples raisons.

Par ce récit, le Christ nous rassure de sa présence, il est là, notre compagnon de route. Il ne vient pas pour nous éviter les souffrances qui jalonnent plus ou moins toute notre vie, mais il entend simplement partager ce que nous vivons et faire entrer dans les divers événements de notre vie, la puissance de son Espérance et de sa Résurrection.

En ce temps de crise, où nous n’entendons parler que des morts, des dépressions, d’échecs, nous cherchons la présence du Christ ; et pourtant il est là, il marche avec nous pour réchauffer nos cœurs, les rendre brûlants. Il nous parle et en particulier par les écritures. Mais comment le reconnaître ? Car souvent la tristesse, l’angoisse nous empêchent de reconnaître que nous ne sommes pas seuls. seuls.                                Invitons le Christ dans notre vie, il nous ouvrira les yeux de la foi pour le reconnaître dans la parole de l’Évangile et dans le partage avec le pauvre, avec celui qui souffre et le prisonnier.

En retournant aujourd’hui à notre Jérusalem (nos maisons, nos lieu des rencontres et du travail), soyons des témoins de la Résurrection du Christ lui qui est « notre défenseur devant le père » (1 Jn 2,1). Amen

Abbé Hugues MBATIZOMA